Journée d’études : « Lewis Carroll a-t-il toujours une actualité dans l’Art d’aujourd’hui ? » (Auditorium des musées de Strasbourg, 24 novembre 2022)

Journée d’études organisée par les musées de Strasbourg et ECLLA de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne.

La journée d’étude a pour ambition de questionner l’œuvre de Lewis Carroll au regard de la création contemporaine. L’auteur d’Alice est-il toujours une source d’inspiration pour les artistes, auteur.rice.s, musicien.ne.s, etc. et selon quelles modalités ? Si des programmations culturelles et artistiques récentes le laissent présager, que révèle cet intérêt sur l’art d’aujourd’hui ? Des historiens de l’art, des artistes et des auteurs viendront en parler.

Programme :
9 h 30-10 h 30
Accueil et visite de l’exposition SurréAlice et des présentations alternatives, Dans les rêves d’Alice et d’Absurde à Zibou.

10 h 30
Ouverture de la journée avec Barbara Forest
Conservatrice en chef du patrimoine au Musée d’Art moderne et contemporain,
Fabrice Flahutez Professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne
et Thérèse Willer, conservatrice et directrice honoraire du musée Tomi Ungerer-Centre international de l’Illustration, commissaires de SurréAlice, exposition en deux volets ;
Lewis Carroll et les surréalistes au Mamcs et Illustr’Alice au MTU, présentées du 18 novembre au 26 février 2023

11 h 00
Nicolas Ballet, Docteur en histoire de l’art, Attaché de conservation au service Nouveaux Médias du MNAM, Centre Pompidou.
« L’Empire de la douleur. Le surréalisme noir de Johanna Went et Dame Darcy »
Les artistes américaines Johanna Went et Dame Darcy inventent des personnages qu’elles incarnent dans des performances et des vidéos destinées à confronter le regardeur au paradoxe, à l’absurde et au bizarre. Le recyclage de matériaux trouvés, la préparation de dessins altérés par l’action de la reprographie (Xerox art) pour la conception d’affiches et de zines, ainsi que les mises en scène surréalistes filmées sont autant d’éléments qui participent à créer des univers alternatifs, conçus pour réenchanter la réalité d’artistes évoluant en marge de l’histoire officielle de l’art des années 1980 et 1990. Johanna Went et Dame Darcy placent l’incohérence et le non-sens au centre de leurs recherches, dans la lignée des récits de Lewis Carroll qu’il s’agira d’étudier tout au long de cette présentation à travers un corpus d’œuvres historiques.

11 h 30
Fabien Danesi, Maître de conférences à l’Université de Picardie Jules Verne (Amiens) et Commissaire d’exposition,
Palais de Tokyo, Directeur du FRAC Corse.
« Alice, la reine rouge et le grand désassemblage. »

Si on connait l’importance de la figure d’Alice chez les surréalistes, peut-on observer une même influence aujourd’hui ? Quelles oeuvres dans le champ de l’art contemporain font référence au personnage carrollien et dans quelle logique ? Loin de toute typologie, associée à un art de la classification, le propos prend ici l’allure d’une dérive qui associe Robert Cowles, Oliver Beer, Anna Gaskell ou encore Kiki Smith. Comme l’écrit si bien l’auteur anglais, « les flamants et la moutarde mordent tous les deux, et la morale en est : « Qui se ressemble, s’assemble. »

12h-12h30
échanges

14h15
Marie- Laure Delaporte, Docteure en histoire de l’art contemporain, enseignante à l’Université Paris 1- Panthéon Sorbonne et Université Paris Nanterre.
« Down the Rabbit Hole : Yayoi Kusama, la nouvelle Alice »

Le dialogue entamé par Yayoi Kusama avec Lewis Carroll, et plus particulièrement le personnage d’Alice au Pays des Merveilles, depuis ses premiers happenings (New York, 1968), parcourt nombre de ses créations. Des dots psychédéliques qui sont devenus sa marque de fabrique et qui peuplent ses oeuvres comme des visions hallucinatoires, à l’illustration graphique de l’ouvrage de Carroll, jusqu’à son exploration d’espaces immersifs (Infinity Mirror Room, 2012) ou virtuels (IJC Museum), Yayoi Kusama semble bien être la digne héritière d’Alice in Wonderland.

14h45
Brigitte Friand-Kessler, Maître de conférences à l’Université de Valenciennes en études anglophones et arts visuels
« Alice, de la page à la peau : l’art de faire corps avec le pays des merveilles »

Le tatouage littéraire, en grande vogue depuis les années 1990 dans les pays anglo-saxons notamment, a contribué à redéfinir le paysage des médias dans lequel les images les plus connues, issues des livres d’Alice, circulent et sont disséminées. Entre lapin blanc courant sur les épaules, chapelier fou sur un dos polychrome, décoré à la manière d’une fresque de la Renaissance, ou encore Alice s’étirant de plus en plus le long d’une jambe, les transpositions encrées des scènes emblématiques et intemporelles de l’univers carrollien, sont diffusées par l’intermédiaire de corps qui bougent, se dévoilent et s’exhibent comme des ego-musées, voire de véritables cabinets de curiosités. Les nouveaux médias de communication permettent en outre de faire converger les illustrations de l’époque victorienne, les adaptations posthumes et notre perception contemporaine du monde d’Alice.

15h15
Yvan Allagbé, Auteur, éditeur et enseignant à la HEAR et responsable de l’atelier d’Illustration
« Confession en A : les dessous de l’expérience Alice »

Je est un autre. Tous les autres s’appellent Alice. Nous sommes tous fous ici. Nous sommes fantômes, sous le livre. Nous sommes le secret. Pour le mystérieux savant connu sous le nom de professeur A, l’Expérience Alice est une plongée simultanée dans l’enfance et l’âge adulte, le texte et l’image, le rêve et le réel, la forme et l’informe. Yvan Alagbé pose quelques jalons, d’hier, d’aujourd’hui, de demain peut-être, pour partager cette quête artistique.

16h15-17h45
Table ronde avec : Ayako Okubo, flûtiste et cofondatrice d’HANATSUmiroir et Kapitolina Tcvetkova, plasticienne, pour Alice, pièce de théâtre musical d’Ole Hübner.
Claire Bouilhac, illustratrice et dessinatrice de bande dessinée.
Bruno Bouché, directeur du ballet de l’Opéra National du Rhin.
Amir Hosseinpour & Jonathan Lunn, chorégraphes (en visio, sous réserve) pour Alice, création de Philipp Glass, Amir Hosseinpour et Jonathan Lunn création mondiale présentée pour la première fois à l’Opéra national du Rhin en février 2022.
Noëlle Chesnoy, graphiste et illustratrice à StudioNokko.

Source : https://www.strasbourg.eu/evenement/-/entity/id/398854949/lewis-carroll-a-t-il-une-actualite-artistique-

 

 

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