Séminaire : « Écritures de l’histoire de l’art : l’histoire de l’estampe (1700-1945) ». 26 février 2025, Annamaria Ducci (en hybride)

Séminaire : « Écritures de l’histoire de l’art : l’histoire de l’estampe (1700-1945) ». 26 février 2025, Annamaria Ducci (en hybride)

Séminaire de recherche en partenariat entre l’École du Louvre, l’Université de Poitiers (CRIHAM) et l’Université Rennes 2, adossé au projet « Amateurs et réseaux savants en France (1700-1914). Histoire intellectuelle, culturelle et sociale des amateurs et collectionneurs d’images gravées et enluminées » (UR Histoire et critique des Arts, Université Rennes 2).

26 février 2025 (10 h-12 h) : Annamaria Ducci (professeure d’histoire de l’art, Accademia di belle arti di Carrare) : Piranèse par Henri Focillon : une lecture stratifiée de l’art de la gravure

La gravure a accompagné Henri Focillon (Dijon 1881-New Haven 1943) tout au long de sa vie. Fils d’un graveur, Henri aurait aimé se consacrer à cet art, mais un grave problème de myopie l’en empêcha. Élève de l’École Normale Supérieure et du cours d’Histoire de l’art de Henry Lemonnier à la Sorbonne, Focillon choisit de consacrer sa thèse de doctorat à Giovanni-Battista Piranesi, artiste dont la sensibilité partagée entre Lumières et Romantisme impressionne le jeune étudiant, qui le considère en quelque sorte comme son alter ego. Cette thèse ne fut publiée qu’en 1918, et ce fut le premier véritable succès d’un historien de l’art qui avait alors presque quarante ans. En raison de cette longue extension chronologique, on peut déjà parler d’une « lecture stratifiée » de la gravure, art que Focillon a étudié à plusieurs reprises, se focalisant sur des maîtres anciens et modernes. Mais le Giovanni Battista Piranesi se prête lui-même à une lecture en strates : reconstitution (à la Burckhardt) des contextes vénitien et romain dans lesquels Piranèse a évolué ; analyse de ses gravures ; aperçus sur son activité d’antiquaire et d’architecte ; et – au cœur du volume – une réflexion sur la technique de l’eau-forte et son potentiel esthétique. À travers la lecture de quelques passages éminents de l’ouvrage, mais aussi à la lumière de certaines sources d’archives, le séminaire tentera de montrer l’originalité de la monographie de Focillon par rapport à ses devanciers, en se concentrant pour cela sur ses idées mais aussi sur sa prose extraordinaire.

Illustration : Henri Focillon, Giovanni-Battista Piranesi 1720-1778, Paris, Henri Laurens, 1918.

Pour assister au séminaire, en visio-conférence ou à l’École du Louvre, merci d’écrire à l’adresse suivante : pascale.cugy@univ-rennes2.fr

Organisation : Pascale Cugy, Estelle Leutrat et François-René Martin