Séminaire : « La Fabrique de l’art » (Paris, 11 oct. ; 15 nov. 2022)
La fabrique de l’art recommence pour une nouvelle saison. Cette deuxième saison s’intéresse aux sources et aux écrits relatifs à la couleur et à la description des matériaux de la couleur. Dès l’Antiquité, on les trouve sous la forme d’ouvrages à caractère théorique ou encyclopédique (telle l’oeuvre de Pline l’Ancien) ou de quelques témoignages anciens. C’est principalement à partir du Moyen-Âge que la littérature dite des recettes artistiques connaît un développement sans précédent. En parallèle de certaines œuvres désormais bien connues, telles que le Traité de Théophile ou le Libro dell’arte de Cennini, des centaines de réceptaires, principalement anonymes, ont été mis au jour. L’étude de ce vaste corpus permet de documenter un large horizon de pratiques artistiques, depuis le bas Moyen-Âge, jusqu’à la fin des Temps Modernes au moins. S’ajoutent les livres de secrets, les traités artistiques – plus largement diffusés par le biais de l’imprimerie, et les carnets d’artistes.Au cours du séminaire, il sera permis de mieux envisager la diversité de ces sources, dans leurs formes et leurs propos. En présentant l’usage actuel qu’il peut en être fait dans le cadre de l’étude de la couleur et de ses matériaux, nous aborderons également leurs limites, de même que les prérequis nécessaires à l’exploitation pertinente de ces textes et les informations qu’ils sont susceptibles de nous fournir.Le séminaire a lieu un mardi par mois, de 14h à 16h en salle Walter Benjamin, rez-de-chaussée de la galerie Colbert (2 rue Vivienne, 75001 Paris)
La première séance sera animée par Sylvie Neven, chercheuse indépendante, qui a créé et nous présentera la bas ColourContext mardi 11 octobre à 14hDepuis l’Antiquité, des artistes, artisans et même de nombreux érudits ont consigné leurs connaissances des matériaux et des pratiques artistiques au sein de livres de recettes artistiques. Ces ouvrages se présentent sous la forme de listes d’instructions technologiques fournissant des informations sur diverses disciplines artistiques. La base de données Colour ConText a été élaborée en vue de faciliter la consultation et l’exploitation d’un large corpus de ces sources écrites : plus de 900 textes (5500 recettes transcrites) ont été mis au jour et analysés. La base de données peut ainsi être utilisée pour identifier l’utilisation de pratiques et de matériaux spécifiques et pour délimiter ceux-ci selon un cadre chronologique et géographique précis.https://agenda.inha.fr/events/livres-de-recettes-projet-colour-context-database
La séance suivante sera animée par Nicole Blanc et Hélène Eristov, du laboratoire AOROC de l’ENS, sur le décor antique, le mardi 15 novembre à 14h Les sources littéraires relatives au décor sont à chercher non seulement dans les ouvrages techniques, mais aussi dans des traités de rhétorique, des textes poétiques, hagiographiques, des correspondances etc. Le projet Dire le décor antique, réunissant philologues et archéologues, interroge la production artistique et artisanale à travers les textes du IIe s. av. jusqu’au VIIe s ap. J.-C. Ils abordent les questions techniques mais aussi la réception des oeuvres et les critères de jugement esthétique. Le discours sur les matériaux, leur coût, leurs usages, leur éclat doit être confronté aux vestiges, ce qui a été permis par les fouilles entreprises ces dernières décennies dans tout l’Empire romain et l’acquisition de nombreuses données sur les décors.
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