Tables-ronde sur le métier d’architecte au XVIIIe siècle (Nanterre, février, mars, mai 2017)

« Un sujet comme le nôtre est inépuisable et chaque génération pose sur le passé des interrogations nouvelles. Beaucoup de questions restent en suspens et attendent la réponse des chercheurs à venir » [1], Michel Gallet.

Depuis la fin des années 1970, plusieurs études monographiques ainsi que des actes de colloques ont permis de mettre en lumière la vie et la carrière de quelques architectes du XVIIIe siècle : Charles de Wailly (1979), Claude-Nicolas Ledoux (1980, 1990, 2000), Jacques-Germain Soufflot (1980, 2004, 2015), Alexandre-Théodore Brongniart (1986), Germain Boffrand (1986), la famille Gabriel (2004), Victor Louis (2009) ou encore Jean-François-Thérèse Chalgrin (2016). En 2006, Claude Mignot observait que ces études permettaient désormais de mener des « enquêtes de plus en plus précises sur la formation des architectes, leurs bibliothèques, les processus d’invention, leurs relations avec les commanditaires d’un côté, les entrepreneurs et ouvriers de l’autre » [2].

Le chantier et le milieu de la construction constituent en effet deux sujets dont les historiens des techniques et du droit se sont emparés depuis quelques années. Leurs recherches ont déjà donné des résultats en ce qui concerne la période médiévale, notamment les travaux d’Odette Chapelot, parmi lesquels on peut citer le colloque « Du projet au chantier. Maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre aux XIVe – XVIe siècles » organisé à Vincennes en 1998. Pour la période moderne et contemporaine, les deux premiers congrès de l’Association Francophone d’Histoire de la Construction, organisés à Paris (2008) et à Lyon (2014), ont eux aussi permis d’explorer de nombreuses thématiques liées à l’univers professionnel de l’architecte (matériaux, processus de construction, chantier, droit et économie, métiers et acteurs, circulation des savoirs…).

Plus spécifiquement, le programme de recherche de l’INHA « Le livre d’architecture (1512-1914) » ainsi que les colloques « Ledoux et le livre d’architecture en français » (Massounie, Rabreau – 2004), « Les avatars de la “litterature” technique » (Garric, Nègre, Thomine – 2005) et « Le livre et l’architecte » (Garric, Thibault, Thomine-Berrada – 2008) ont permis de faire le point sur les relations complexes et fructueuses qui se sont établies depuis la période moderne entre l’architecture et l’imprimé.

Dans la lignée de cette dynamique, l’objet de ces tables-rondes sera de questionner les différentes facettes du métier d’architecte en se concentrant spécifiquement sur le XVIIIe siècle. Le but sera de mettre en perspective les cas individuels en s’affranchissant des frontières entre vie privée et vie publique.

La première session permettra d’engager la réflexion autour de questions méthodologiques et historiographiques. Elle aura pour objectif de faire un bilan des connaissances en la matière et d’esquisser les principales problématiques liées à la monographie d’architecte, en s’interrogeant sur le « métier » d’architecte.

La deuxième session s’intéressera à l’architecte sur le terrain et à ses rapports avec les hommes du chantier. De la création des plans à la réception des travaux, elle éclairera les rapports entre l’inventeur et ses collaborateurs, qu’ils soient dessinateurs, inspecteurs, ingénieurs, entrepreneurs ou décorateurs.

La troisième session abordera la question de la carrière de l’architecte en termes de stratégies. Elle traitera notamment des problématiques de réseaux, d’alliances, de publicité, de fonctions et d’honneurs.

Chaque séance, organisée autour de quelques courtes présentations (10-15 minutes), réservera une large place aux échanges entre intervenants, modérateurs et auditeurs, afin de faire émerger de nouvelles perspectives dans chacune des thématiques abordées. Ces trois rencontres seront suivies d’une journée d’études, le 11 mai 2017.


PROGRAMME DES TABLES-RONDES

Vendredi 24 février (16h-18h)
La monographie d’architecte, sujet dépassé ou nouvelles perspectives méthodologiques ?

Vendredi 17 mars (16h-18h) – 
L’architecte sur le terrain : de l’agence au chantier, entre hommes de l’art et techniciens.

Vendredi 28 avril (16h-18h) – 
La carrière de l’architecte : stratégies, alliances, réseaux, publicité, fonctions.

Téléchargez le programme

Informations pratiques :

Université de Paris-Nanterre
Bâtiment E – Salle E302 (3e étage)
Accès : RER A (Arrêt Nanterre-Université)
Adresse : 200, avenue de la République
 – 92001 Nanterre Cedex


 

ORGANISATION

Emmanuel Château-Dutier, professeur-adjoint à l’université de Montréal
Dominique Massounie, maître de conférences à l’université de Paris Nanterre
Yvon Plouzennec, doctorant à l’université de Paris-Sorbonne – ATER à l’université de Poitiers
Marie-Luce Pujalte-Fraysse, maître de conférences à l’université de Poitiers

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Notes :

[1] Michel Gallet, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle. Dictionnaire biographique et critique, Paris, Mengès, 1995, p. 20.

[2] Claude Mignot, « La monographie d’architecte à l’époque moderne en France et en Italie : esquisse d’historiographie comparée. », Perspective – Actualité de la recherche en histoire de l’art, numéro 4, 2006, p. 633

 

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