Excellent est l’un des critères de qualité le plus désiré dans notre société. À l’intérieur du canon des Beaux-arts, il existe d’innombrables coryphées se distinguant par leur caractère unique. Elles se trouvent constamment remises en question et discutées lors de débats scientifiques. Le marché de l’art échappe à une telle logique de mesure, étant donné le caractère non commensurable de l’art. Celui-ci dépend en effet fortement de la réputation de l’artiste ainsi que de l’idéal contemporain. Le « Kunstkompass », actuellement publié par le MANAGER MAGAZIN, s’est ici établi comme référence depuis les années 1970, en dressant un classement des artistes contemporains les plus importants du moment.
Cette tendance à cataloguer et distinguer se retrouve dans diverses institutions similaires telle notamment en littérature avec son inventaire des Best-seller ou lors de festivals de film et leurs attributions de multiples prix. Tous et toutes vivent de ces distinctions qui attirent le public et sont censé garantir un succès commercial aux produits. Quels sont les cercles de privilégiés qui déterminent – souvent avant même d’être visionnées par un large public – les oeuvres qui seront qualifiées de « chefs d’oeuvre » canonique de histoire de la culture (populaire) ?
L’activité de conservation coïncide, dans une certaine mesure, avec celle de création, lorsqu’un artiste ne crée plus d’œuvres d’art dans le sens traditionnel du terme, mais anobli un objet du quotidien pour en faire une œuvre d’art, en choisissant un objet considéré, avant son exposition, comme quelconque. Un acte de libération contre le pouvoir de décision du commissaire d’exposition ? Quel sens a encore aujourd’hui le dessin en tant que forme d’art originel au sein des différentes formes d’expression offertes par les nouveaux médias ? Les artistes contemporains excellent-ils dans le monde digital ?
Même dans notre système bureaucratique, les prix et les distinctions sont de plus en plus demandés : ils font très bonne figure sur les curriculum vitae et permettent aux candidats de se démarquer des autres. Cette véritable frénésie des diplômes conduit toutefois à une avalanche de distinctions dont leur qualité relative à leur quantité doit être impérativement remise en question.
Qui décide si une œuvre d’art ou l’auteur de celle-ci est digne ou non de recevoir un prix? De quelles valeurs et normes sociales de telles décisions sont-elles influencées ? Quelles conséquences peut provoquer une telle récompense pour le ou la lauréate? Quels symboles, quels trophées se sont établis et de quelle façon les considérer ?
Sur les quelques facettes brièvement décrites ici et d’autres illustrant le thème « excellent ! » nous demandons vos contributions pour la huitième édition de Bozzetto. Les contributions artistiques, littéraires, scientifiques ou critiques sont à expédiées jusqu’au 15 janvier 2015 à l’adresse suivante : redaktion@bozzetto.ch.
Les critiques et les essais ne doivent pas dépasser les 3500 caractères (espaces compris), les articles scientifiques, quant à eux, n’excèderont pas les 5000 caractères (espaces compris et sans notes). En plus de vos coordonnées, nous attendons quelques informations sur votre personne (3-4 phrases). Nous vous remercions d’envoyer vos images avec une haute résolution.
Pour plus d’informations: www.Bozzetto.ch.
Appel à publication en allemand et en anglais
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