Réfléchissant sur les résurgences des discours de décadence à la fin du XXe siècle, Pierre Jourde écrit : « C’est une idée reçue de vouloir à tout prix des fins de siècle décadentes, comme par une sorte de superstition numérique. Il reste que la seule existence de cette superstition lui confère une espèce de réalité, de poids dans l’imaginaire ». Nous proposons de confronter deux fins de siècle du point de vue des discours qu’elles ont portés sur l’art. La fin du XIXe siècle et la fin du XXe siècle sont deux moments de crise caractérisés par de profondes mutations culturelles et esthétiques − voire de véritables changements de paradigmes artistiques (Nathalie Heinich) − dramatisées et radicalisées par la conscience de vivre la fin d’une époque. Le dialogue entre ces deux périodes, encore peu envisagé par la recherche, se situe dans le sillage de certaines études pionnières.
Ce colloque se propose de se concentrer sur deux fins de siècle (et fin de millénaire concernant 2000) envisagées comme des moments de crise en même temps que des moments de conscience d’une nouvelle aube. L’angoisse de la fin est aussi pressentiment de ce qui advient mais n’est pas encore. Il s’agit donc de saisir la complexité de ces temps intervallaires où la littérature et les arts ne sont pas seulement des reflets d’une conscience historique mais des lieux où se manifeste la sensibilité à une historicité spécifique rendue possible par un sentiment d’urgence. La fin du monde, certes, mais « la fin du monde, en avançant » (Rimbaud, “Enfance”).
Vendredi 20 et samedi 21 mai 2016, Universités Paris 3 et Paris 8
Université Paris 8,
2 Rue de la Liberté,
93526 Saint-Denis
Accès : Ligne 13, Station Saint-Denis-Université
Vendredi 20 mai 2016 – Coupole de la Maison des étudiants
Samedi 21 mai 2016 – Bâtiment D – Amphithéâtre D002
Programme :
Vendredi 20 mai 2016
09h00 – 09h15 : Accueil des participants.
9h15 – 09h30 : Introduction.
9h30 – 10h40 Premier panel : Sorties de l’Art.
9h30 – 9h50 Effondrement des villes, fragmentation des corps, destruction des œuvres : Iconoclastie et sublimation de l’horreur dans le « récit des derniers jours », Marie Kawtar Daouda (Université de Bretagne Occidentale).
9h50 – 10h10 Du roman d’art à l’adieu aux arts : Octave Mirbeau en quête d’une esthétique du néant, Marie-Bernard Bat (Université Paris-Sorbonne).
10h25 : Pause.
10h40 – 11h40 – Conférence : L’idée du chef-d’œuvre manqué, Guy Ducrey (Université de Strasbourg).
11h40 – 12h55 – Deuxième Panel : Techniques et médias.
11h40 – 12h00 – Art et imagerie médicale : du corps traversé in vivo à la fin du xixe siècle, à la traversée de l’esprit à la fin du xxe siècle, Véronique Rondeau-Amouyal (Université Panthéon-Sorbonne).
12h00 – 12h20 – Esthétique du déclin. Culture visuelle de la musique industrielle, Nicolas Ballet (Université Panthéon-Sorbonne).
12h20 – 12h40 – L’Essor du cinéma de poche : discours sur les perspectives du cinéma à l’ère du numérique, Caroline Guigay (Université Sorbonne Nouvelle).
12h55 : Déjeuner.
14h30 – 15h45 – Troisième Panel : Iconoclasmes.
14h30 – 14h50 – Titre à définir, Camille Paulhan (Université Panthéon-Sorbonne).
14h50 – 15h10 – Le « Street art » et sa fin, Vittorio Parisi (Université Panthéon-Sorbonne).
15h10 – 15h30 – Mutations dans les pratiques de création artistique : L’espace des possibles des productions artistiques est-il susceptible de s’ouvrir à des pratiques d’altération, de destruction ou de dégradation comme forme de création ?, Anne Bessette (Université Sorbonne Nouvelle).
15h45 : Pause.
16h00 – 17h00 – Conférence : Titre à définir, Marc Jimenez (Université Panthéon-Sorbonne).
Samedi 21 mai 2016
9h30 – 10h45 – Quatrième panel : Images dangereuses.
09h30 – 09h50 – D’Oscar Wilde à Will Self : Dorian Gray et la décadence des arts, Camille Martin-Payre (Université Paris-Diderot).
09h50 – 10h10 – L’image télévisuelle ou la fin de l’art dans La Télévision (1997) de Jean-Philippe Toussaint, Aude Jeannerod (Université Jean Moulin – Lyon 3).
10h10 – 10h30 – Images meurtrières et discours historique à la fin du xxe et au début du xxie siècle, Loïse Lelevé (École Normale Supérieure de Paris).
10h45 : Pause.
11h00 – 12h15 – Cinquième panel : Corp(u)s
11h00 – 11h20 – « Miroir, mon beau miroir, dis-moi que je meurs » : métadiscursivité, spécularité et asymptotique ironique des arts finissants, Morgane Leray (Aix-Marseille Université).
11h20 – 11h40 – Utopie fin-de-sexe. L’art face à la dissolution des genres, Damien Delille (Université Panthéon-Sorbonne).
11h40 – 12h00 – Représenter la douleur dans la sculpture en France à la fin du xixe siècle : quels modèles pour quel art ?, François Xerri (Université Paris-Sorbonne).
12h15 – 12h30 : Conclusion.
http://www.univ-paris3.fr/fin-de-sie-768-cle-fin-de-l-art–386079.kjsp
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