A la fin du XVe siècle, le portrait de couple est un genre très répandu dans les villes d’Empire auprès des familles de magistrats urbains ou celles de marchands. Plus rares sont les portraits de couples princiers. Il faut attendre la ‘Réformation’ pour voir s’accroître en nombre considérable ce genre dans les cours allemandes tant catholiques que protestantes, expansion qui coïncide avec une sévère législation sur le mariage doublée d’une importante littérature normative sur les bonnes épousailles.
Le couple marié et la famille se voient donc puissamment réinvestis non seulement par les commanditaires de portraits mais aussi par les juristes et par tous ceux qui, placés dans des positions de pouvoir qu’il soit ecclésiastique ou politique, font appel à lui pour repenser le nouvel ordre confessionnel. Si le portrait individuel du prince existe et a toute son importance, notamment le portrait militaire en armure, la plupart des grands portraits en pied et en habit de cour sont systématiquement associés à celui de l’épouse et des enfants. La princesse en tant qu’épouse et mère a en effet toute sa place dans cette recomposition des modèles d’autorité. C’est elle qui conforte et désigne le prince dans sa position d’époux et de père et permet l’analogie indirecte entre Landesvater et Hausvater.
Conférence de Naima Ghermani, Le portrait de couple princier dans l’Empire vers 1490-vers 1550 : enjeux dynastiques et confessionnels, Paris, Centre allemand d’histoire de l’art, 12 avril, 18h.
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