Journée d’études : « Expériences dans l’art » (Paris, 20 février 2016)

Une idée court depuis les années 1960, celle d’une émancipation du spectateur vis-à-vis des codes traditionnels de l’expérience esthétique. L’art moderne a étendu la relation aux œuvres d’art à des objets de plus en plus hétérogènes et difficiles à caractériser, au point où l’œuvre a pu devenir simple trace ou prétexte pour une expérience plus ou moins indépendante – l’expérience de l’art semblant alors ne plus pouvoir se réduire à une simple expérience de l’œuvre. Au même moment, l’attention du récepteur est sollicitée selon des modalités très diverses, sans que le cadre de la réception soit toujours clairement défini.

Les projets des artistes jouent souvent de ce genre d’«incertitude ». Si l’exposition traditionnelle reste la voie d’accès privilégiée aux œuvres – celles-ci continuant à être présentées dans des musées, galeries, espaces d’expositions et à être reproduites dans des revues ou des catalogues – de nombreux artistes conçoivent leurs projets sous la forme d’une documentation ou d’un protocole et les produisent parfois explicitement pour des supports immatériels. La différence entre une œuvre, son mode de présentation, de reproduction et de réception devient alors ambivalente, particulièrement lorsqu’elle est éphémère, processuelle, négociée, énoncée et qu’elle relève d’un dispositif relationnel, interactif, dialogique, etc.

Une étendue infinie des modalités de l’expérience s’offre aux récepteurs, selon des termes qui peuvent considérablement varier. Quels sont-ils ? Qu’est-ce qui permet à la relation esthétique d’avoir lieu ? Quelles sont ses limites ? Qui décide de ses modalités ? Qui les met en œuvre ? À qui s’adresse-t-elle (et comment) ?

Samedi 20 février 2016

à l’INHA, Salle Giorgio Vasari, 2 rue Vivienne, 75002 Paris (Métro Bourse) de 9h à 13h et de 14h à 17h
Entrée libre

Programme :

9h : Accueil des participants
9h15 : Présentation de la journée

9h30 : « L’artiste comme spectateur princeps », par Benjamin Riado (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

10h : « Expériences et expérimentations dans les pratiques du collectif d’art sociologique », par Elena Lespes Munoz (Universités Paris 1 Panthéon-Sorbonne et São Paulo USP)

10h30 : Discussion / Pause

11h : « L’expérience dans l’art, expériences de l’art », par Emma Werler (Kunsthalle Mulhouse)

11h30 : « “Mais où est la danse ?” : l’expérience des Veilleurs de Joanne Leighton », par Clémentine Cluzeaud (Université Bordeaux-Montaigne)

12h : Discussion

12h30-14h : Déjeuner

14h : « Medea de Pascal Quignard.
La danse butô et le spectateur : perspectives neuro-esthétiques », par Maria Concetta La Rocca (Université de Catane)

14h30 : « Le théâtre de la guérison : l’expérience psychomagique d’Alejandro Jodorowsky », par Elizabeth Pouilly (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)

15h : Discussion / Pause

15h30 : « Anti-normalité, anti-articité de The Model de Palle Nielsen », par Vincent Romagny (Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis)

16h : « Le jeu-vidéo, expérience- limite du sujet », par Anthony Bekirov et Thibaut Vaillancourt (Université catholique de Louvain)

16h30 : Discussion

16h45 : Conclusion de la journée

http://marges.revues.org/