L’histoire a fait le tour du monde : la découverte de la collection d’œuvres d’art du marchand allemand Hildebrand Gurlitt en 2013 à Munich. Environ 1 500 œuvres, entassées dans un appartement où logeait son fils, Cornelius, un vieil homme misanthrope et réservé. La collection est alors soupçonnée de contenir nombre d’œuvres d’art spoliées sous le Troisième Reich, Gurlitt ayant été l’un des marchands d’Hitler. Suite au tollé médiatique, le gouvernement allemand a mis en place une cellule de recherche de provenance en 2015 afin d’enquêter sur les origines des œuvres suspectes. Ayant participé à ce groupe, l’historienne de l’art Ines Rotermund-Reynard donne un aperçu du travail d’enquête sur l’histoire d’un tableau qui s’est révélé être une œuvre spoliée sous l’Occupation en France.
Intervenante
- Ines Rotermund-Reynard (INHA)
À propos du séminaire
La recherche de provenance consacre ses investigations à la reconstitution de la trajectoire des œuvres d’art, depuis leur création jusqu’à leur localisation actuelle. Si cette enquête fait partie des pratiques traditionnelles de l’histoire de l’art, elle a gagné une dimension plus sensible suite aux spoliations opérées par le régime nazi dans toute l’Europe. Très centrale dans le travail des conservateurs, elle est menée et considérée de manière très différente selon qu’elle a fait ou non son entrée dans l’enseignement universitaire ou que des postes spécialement dédiés à cette recherche ont été créés ou non dans les musées. Le séminaire « Patrimoine spolié pendant la période du nazisme (1933-1945) – Recherche de provenance à l’échelle internationale » offre un état des lieux et des éclairages sur cette discipline à échelle internationale. Comment la recherche de provenance est-elle menée au sein du Metropolitan Museum of Art à New York, comment le Kunstmuseum de Berne gère-t-il l’accueil des œuvres de la douteuse « collection Gurlitt », comment un écrivain brésilien a-t-il retrouvé la trace de la collection de son arrière-grand père juif qui a dû fuir l’Allemagne nazie ? Chercheurs de provenance, conservateurs de musées et ayants-droit de collectionneurs spoliés témoigneront de l’enquête qui leur a permis de retracer la vie antérieure, complexe et morcelée, d’une œuvre d’art, en présentant différentes études de cas. Ce séminaire en cinq séances s’inscrit dans l’actualité des débats autour des biens spoliés pendant la période du nazisme qui – depuis 1998, année où les « Principes de Washington » furent adoptés par 44 pays – tentent de trouver des solutions justes et équitables pour rendre justice à des anciens propriétaires dépossédés.
Voir le programme complet du séminaire
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Informations pratiques
31 janvier 2019 – 17h-18h30
Galerie Colbert, salle Giorgio Vasari
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris
Entrée libre
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