Souscription pour une monographie Arthena sur Bertholet Flemal

Capture d’écran 2015-06-12 à 09.32.11Bertholet Flémal (1614-1675)
Le « Raphaël des Pays-Bas » au carrefour de Liège et de Paris
par Pierre-Yves Kairis
Chef de travaux agrégé à l’Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA)
Préface par Alain Mérot
Professeur d’histoire de l’art moderne à l’université de Paris-Sorbonne

 

Au XVIIe siècle, la cité de Liège était la capitale d’une principauté épiscopale relevant du Saint-Empire et indépendante des Pays-Bas. Les peintres liégeois affichaient une large autonomie par rapport aux conceptions baroques rubéniennes développées dans le Brabant. Ce n’est pas le moindre des paradoxes de voir émerger à quelques dizaines de lieues d’Anvers un foyer artistique original davantage tourné vers Rome et vers Paris dont Bertholet Flémal devint sans conteste la figure majeure.
Fils d’un peintre verrier, il se montra le digne héritier du grand maître de la Renaissance Lambert Lombard et du caravagesque Gérard Douffet, auprès duquel il se forma. Autour de 1640, c’est la découverte de Rome qui orienta définitivement ses choix esthétiques fondés notamment sur un culte passionné de l’antique. Dans la Ville Éternelle, Bertholet s’est à l’évidence mêlé à la petite colonie de peintres français qui s’activaient autour de Nicolas Poussin, son grand modèle. Sa carrière le conduisit à maintes reprises à Paris, où il devint rapidement un homme en vue : il exécuta avec son compatriote et futur rival, Walthère Damery, la décoration de la première coupole peinte à Paris sous l’Ancien Régime, celle de l’église des Carmes, travailla sur le chantier de l’hôtel Lambert, haut lieu du goût parisien classicisant, et participa à la grande entreprise de « défense et illustration » des Triomphes de Louis le Juste sous la direction d’un autre compatriote, Jean Valdor. À la fin de sa carrière, en 1670, il peignit même le plafond de la salle du trône aux Tuileries, avant d’être reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture. Flémal se rendit aussi à plusieurs reprises à Bruxelles, la capitale des Pays-Bas du Sud, et reçut des commandes des gouverneurs. Il y réalisa, entre autres, dans un contexte très marqué par le rubénisme, un tableau on ne peut plus poussinesque, la Pénitence d’Ézéchias, étonnante œuvre clef.
Peintre officiel d’un prince-évêque de Liège qui était en même temps archevêque-électeur de Cologne, Flémal se fit d’abord connaître par ses peintures d’autel. Sa Déploration d’Orléans et sa Conversion de saint Paul, aujourd’hui à Toulouse, constituent d’impressionnants témoignages de son éloquence picturale. Mais il ne se cantonna nullement aux sujets religieux et aux commandes officielles, sachant travailler aussi pour une clientèle privée, notamment liégeoise et parisienne, friande de sa production de tableaux de cabinet, spécialement de ses scènes de bacchanales. Personnalité aux multiples facettes, il fut également architecte et illustrateur, se produisit comme ténor à la cathédrale de Liège et acheva son existence pourvu d’une prébende de chanoine au sein d’une collégiale liégeoise.
L’étude de sa peinture met en évidence un style aussi singulier qu’attachant. Aux souvenirs de l’Antiquité, traduits dans des architectures insistantes, se mêlent dans ses tableaux des jeux de contrastes appuyés hérités de Douffet, un hermétisme déroutant dans le traitement de certains sujets, une effervescence théâtrale dans les mises en scène et un chromatisme atypique articulé autour des blancs. Véritable chef d’école, Flémal forma dans son atelier de nombreux élèves, les meilleurs peintres de la génération qui lui succéda à Liège, dont Gérard de Lairesse, le « Poussin hollandais », bientôt considéré comme l’un des grands artistes de son temps. Bertholet Flémal apparaît ainsi comme un artiste pivot entre Liège, Paris et Bruxelles. Son oeuvre peint et dessiné, bénéficiant désormais d’un catalogue d’une centaine de pièces souvent inédites, sans compter les nombreuses mentions d’oeuvres à retrouver, permet de prendre enfin toute la mesure d’un artiste original et puissant que Sandrart pourra qualifier dès 1679, quatre ans à peine après sa mort, de « Raphaël des Pays-Bas ».

 

Prix de souscription : 75 €*
Offre valable jusqu’au 20 juin 2015
Après cette date : 89 €
* Le prix de souscription est réservé aux particuliers et aux institutions

 

Un volume relié, format 24 x 32 cm, 256 pages,
près de 250 illustrations dont plus de 100 en couleurs
ISBN : 978-2-903239-56-5

ARTHENA
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