Colloque : « Carlo Ginzburg. Des formes et des preuves »

En présence de Carlo Ginzburg, ce colloque a lieu à l’occasion de la parution en langue française de trois de ses livres :

  • Mythes, emblèmes, traces morphologie et histoire (Paris, éditions Verdier 2010 ; réédition revue et augmentée de l’ouvrage paru en 1989) ;
  • Le fil et les traces, Vrai, Faux, Fictif, (Paris, éditions Verdier 2010) ;
  • et Peur, révérence, terreur : quatre études d’iconographie politique (à paraître à Dijon, aux éditions des Presses du réel, printemps 2011).

Né en 1939, professeur à l’École normale supérieure de Pise et à l’université de Californie, Los Angeles, Carlo Ginzburg est l’un des plus grands historiens vivants.
Son œuvre, mondialement connue, se distingue par ses thèmes de recherche (sur les conditions de possibilité d’une histoire des croyances populaires, notamment, mais aussi sur la question de la restitution de la parole aux personnes « privées d’histoire », sur l’attributionnisme et sur la relation entre histoire et histoire de l’art) ; par ses exigences méthodologiques et ses inventions conceptuelles (le paradigme indiciaire), ainsi que par son engagement politique qui plonge dans son histoire personnelle comme dans l’histoire récente de l’Italie.
Sous la responsabilité scientifique de Zahia Rahmani et de Martin Rueff, ce colloque comportera deux volets : le matin sera consacré aux études iconographiques de Ginzburg et à sa pratique de la micro-histoire ; l’après-midi abordera la question de la vérité en histoire et le rôle de la fiction littéraire comme document.
Dans un cas comme dans l’autre, c’est la stratégie de Carlo Ginzburg qui sera au centre des débats. Son opposition au postmodernisme, qui de son point de vue confond deux niveaux d’argumentation (ce n’est pas parce qu’il écrit l’histoire que l’historien compose des récits de même nature que ceux du romancier), offre une puissante méditation sur le statut de la preuve et sur les méthodes qui permettent de la faire prévaloir. Rien ne sert de répéter une croyance brute dans les faits : il faut inventer des enquêtes susceptibles de montrer comment le vrai et le fictif s’entremêlent, pour les démêler et dénoncer ainsi les puissances du faux.

Programme :

9h    Ouverture par Philippe Sénéchal directeur du département des Études et de la Recherche, INHA
9h15    Introduction par Zahia Rahmani et Martin Rueff

L’HISTORIEN ET LES IMAGES modération : Zahia Rahmani

9h30    Alain Schnapp, université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Où se cache la cité dans l’image ? Réflexion sur la ruse des imagiers en Grèce ancienne

10h15    Christian Joschke, université de Lyon 2 Lumière « Pathosformel » : morphologie et histoire des images politiques

11h    Pause

11h15    François-René Martin, École nationale supérieure des beaux-arts, Paris
Formule pathétique, formule politique : à propos de Guernica de Picasso
12h    Martin Rueff, université de Genève
L’historien et les noms propres

13h    Pause

LA FORME, LE SENS ET LA PREUVE modération : Martin Rueff

14h30    Muriel Pic, université de Neuchâtel
Deviner le passé : traces ou présages ?
15h15    Pedro Cordoba, université de Paris 4 Paris-Sorbonne Un nouveau casuiste
16h    Pause

16h15    Hélène Merlin-Kajman, université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle
« Champs magnétiques » : littérature et traces documentaires
17h    Projection du film de Jean-Louis Comolli, suivie d’une discussion avec le réalisateur Le peintre, le poète et l’historien (2005, 26 minutes)
17h45    Carlo Ginzburg Nos mots et les leurs : une réflexion sur le métier d’historien aujourd’hui
18h30    Conclusion

Programme

Organisateurs : Zahia Rahmani (INHA) et Martin Rueff (Université de Genève).

Contacts : Marine Acker (marine.acker@inha.fr) et Johanna Renard (johanna.renard@inha.fr)
Tél. : 01 47 03 89 35 / 89 29

Source : http://www.inha.fr/spip.php?article3461

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