Appel à contribution : « La question de l’espace au IVe siècle av. J.-C. : continuités, ruptures, reprises »

La question de l’espace au IVe siècle av. J.-C. : continuités, ruptures, reprises

2013 

Projet d’ouvrage collectif organisé par Sophie Montel et Airton Pollini

Université de Franche-Comté – Besançon, EA 4011 Institut des Sciences et Techniques de l’Antiquité (Besançon)

Université de Haute Alsace – Mulhouse, UMR 7044 ARCHIMÈDE (Mulhouse – Strasbourg)

 

À la suite de la guerre du Péloponnèse, que Thucydide décrit comme le plus grand conflit connu jusqu’alors par le monde grec, et jusqu’à la mort d’Alexandre le Grand, le IVe siècle constitue à bien des égards un moment clé dans notre compréhension de nombreux aspects du bassin méditerranéen. Plus de quinze ans après le volume publié sous la direction de P. Carlier (Le IVe siècle av. J.-C. : approches historiographiques, Nancy, ADRA, 1996), nous proposons de revenir sur ce siècle qui n’a pas toujours reçu l’attention qu’il mérite. Ce problème de spécificité chronologique est également inspiré par le volume édité par R. Étienne sur le VIIe s (La Méditerranée au VIIe siècle av. J.-C. Essais d’analyses archéologiques, Paris, De Boccard, 2010).

 

À partir des résultats de certains de nos travaux et de l’expérience acquise sur les terrains archéologiques où nous intervenons, il s’agira de réunir des spécialistes travaillant sur des sources différentes pour proposer un panorama de certaines caractéristiques du IVe s. Tout d’abord, les questions qui doivent diriger l’ensemble du recueil sont celles concernant les continuités, les ruptures et les reprises de modèles, observés notamment dans les domaines de l’archéologie et de l’histoire de l’art. Le IVe siècle est à la charnière entre, d’une part, la période d’un certain apogée de la culture grecque, tel que suggéré par quelques sources anciennes, notamment d’époque romaine, ainsi que par les érudits modernes, et, d’autre part, l’époque hellénistique et les conquêtes romaines. Ainsi, ce siècle peut, à bien des égards, être considéré comme un moment de maturité des formes développées auparavant ; dans ce sens, il représente la continuité et l’aboutissement d’une tradition dont les origines se trouvent dans la formation de la cité-État grecque, la polis. Il peut également marquer des ruptures importantes, dans un moment considéré, à tort ou à raison, comme un déclin de la cité grecque ; en tout cas, les vicissitudes historiques de ces années mettent en question le modèle de la polis grecque, en particulier par l’ascension de la monarchie macédonienne dans le bassin égéen ainsi que par l’intervention épirote en Italie. Enfin, on peut s’interroger sur les reprises des modèles du IVe siècle dans les époques postérieures, à la période hellénistique, mais aussi et surtout par les Romains. En effet, ce sont des sources d’époque romaine qui reprennent en grande partie des grandes réalisations matérielles, intellectuelles ou artistiques développées durant le IVe siècle.

 

Si ces questions peuvent paraître trop étendues pour un seul volume, nous souhaitons restreindre les thématiques autour de la question de l’espace, dans le but d’assurer une plus grande cohérence à l’ensemble. L’objectif est de mettre en parallèle des études qui utilisent des méthodes variées, associant des spécialistes des divers aspects de l’Antiquité, tout en nous concentrant sur la culture matérielle, dans son sens large, c’est-à-dire les différents domaines relevant de l’archéologie et de l’histoire de l’art. Évidemment, ni les témoignages écrits, ni la chronologie des sources mises à contribution ne seront limités : nous considérerons également l’héritage de ce siècle conservé dans les productions postérieures.

 

Certains axes prioritaires sont proposés :

  1. L’espace urbain : rationalisation et aménagement de l’espace urbain, solutions techniques innovantes, restructurations, rapports entre architecture et urbanisme ;
  2. Le sanctuaire et l’espace sacré : spécificités de l’aire sacrée, les divinités et leur représentation matérielle, les individus et leur héroïsation ;
  3. L’espace rural : perception du paysage, contrôle d’un territoire, différentes populations en contact aux marges de la cité ;
  4. L’espace dans les arts figurés : scènes comportant des structures architecturales fixes ou temporaires, paysages naturels ou artificiels, éléments signifiants et marqueurs d’espace  ;
  5. L’espace de l’image : environnement et supports des images, naïskoi, niches,  encadrement de l’image par des éléments plus ou moins réalistes (colonnes, arbres, etc., à l’exclusion des éléments  décoratifs tels palmettes, motifs végétaux génériques, motifs géométriques).

 

Nous attendons des communications sur la production matérielle et intellectuelle des différentes régions du bassin méditerranéen (monde grec, romain, Étrurie, etc.), et accueillerons des propositions fondées sur tous types de sources, écrites, archéologiques, iconographiques, artistiques, en donnant la primeur à celles à caractère pluridisciplinaire.

 

Notre souhait est d’aboutir à un volume imprimé en français et à une mise en ligne, en même temps, de traductions anglaises des contributions. Nous aimerions associer doctorants, jeunes docteurs et jeunes chercheurs à leurs aïeux. Nous vous remercions de nous envoyer par email aux adresses ci-dessous une proposition d’une demi-page environ pour le 30 décembre 2013 ; les textes définitifs seront à rendre pour le 30 avril 2014 pour une publication entre la fin de l’année 2014 et le début de 2015. L’ouvrage sera édité par l’ISTA et paraîtra en tant qu’un volume des Suppléments des Dialogues d’Histoire Ancienne (DHA).

 

sophie.montel@univ-fcomte.fr

airton.pollini@uha.fr

 

Sophie Montel, MCF d’histoire de l’art grec  à l’Université de Franche-Comté – Besançon

Airton Pollini, MCF d’histoire de l’Antiquité grecque à l’Université de Haute Alsace – Mulhouse

 

 

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