Journée d’étude : « Des ruines en héritage : temps long et survivances de la Seconde Guerre mondiale » (Paris, 15 décembre 2016)

Yan Morvan, Bataille de Saipan, 15 juin-9 juillet 1944, abri antiaérien japonais, Aslito Field (Isley Field), Saipan, Îles Mariannes ©Yan Morvan

Yan Morvan, Bataille de Saipan, 15 juin-9 juillet 1944, abri antiaérien japonais, Aslito Field (Isley Field), Saipan, Îles Mariannes
©Yan Morvan

La seconde guerre mondiale constitue des ruines nouvelles, incarnées dans les corps et paradoxalement dans le vide, qui après Hiroshima, devient un espace actif, et nécessairement problématique. Les hommes et les femmes, irradiés ou déportés, sont marqués dans leur chair et par elle deviennent des traces vivantes, des indices et des témoins d’une entreprise monstrueuse. Les corps comme ruine, les traces comme ruine et la ruine comme modalité du souvenir et de la survivance ouvrent dans l’après-guerre des chantiers souterrains de mémoire. Loin de la « Reconstruction » orchestrée par l’État et portée par l’enthousiasme des Trente Glorieuses, on assiste en sourdine à des traumas qui touchent, plus que la mémoire réprimée, l’ontologie de l’humain. La Seconde Guerre mondiale livre donc en héritage des ruines absolues, à partir desquelles il faut bâtir à nouveau un monde et un homme, portant désormais en eux la possibilité et la marque du désastre.

 

 

PROGRAMME

9h30 Introduction

9h40
Yan Morvan, photographe
Champs de bataille

10h20
Alice Leroy, docteure en études cinématographiques et chercheuse associée à la Bnf
Cocteau, Resnais, Marker et les ruines du temps

11h
Camille Paulhan, docteure en histoire de l’art contemporain, enseigne à l’ESA des Rocailles à Biarritz
Gustav Metzger, Dieter Roth : pour un devenir-ruine des oeuvres

11h40 Pause

11h55
Jean-Paul Demoule, professeur émérite de protohistoire européenne à l’université de Paris I et membre de l’Institut universitaire de France
Archéologie et art contemporain : que faire avec les déchets ?

12h35
Godehard Janzing, docteur en histoire de l’art et directeur adjoint du Centre allemand d’histoire de l’art
L’Allemagne et ses ruines. Observations sur la pesanteur de l’histoire

 

Sous la direction de Déborah Laks, docteure en histoire de l’art, coordinatrice scientifique au Centre allemand d’histoire de l’art (DFK Paris), chercheuse associée au Centre d’Histoire de Sciences Po.

Inscription souhaitée pour le public : programmeruines@gmail.com
Gabrielle Andries

Centre allemand d’histoire de l’art
Hôtel Lully
45, rue des Petits Champs
75001 Paris

 

Ce workshop est organisé par le groupe de recherche LES RUINES COMME TEXTE – LE TEXTE COMME RUINE

L’Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM – ENS/CNRS), l’École nationale supérieure des beaux-arts (Ensba), l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne se sont associés dans un programme de recherche sur la problématique des ruines (histoire de l’art, cinéma, photographie, littérature, esthétique…). Le Centre allemand d’histoire de l’art est également partenaire. Faisant appel aux savoirs de plusieurs disciplines, le programme vise à explorer la thématique au-delà de l’univers occidental. Soutenu par Paris Sciences et Lettres University (PSL), ce projet comprend une série de journées d’étude qui se tiendront dans différents établissements partenaires de juin 2015 au printemps 2017.

Équipe permanente : Gabrielle Andries (ITEM) ; Pierre-Marc de Biasi (ITEM) ; Pascale Cugy (École du Louvre/ITEM) ; Déborah Laks (Centre allemand d’histoire de l’art) ; François-René Martin (ENSBA/ITEM) ; Alain Schnapp (Université Paris I) ; Pierre Wat (Université Paris I).

Leave a Reply