Appel à communication : « Alexandre tourné en dérision » (Lille, 29 mars 2019)

Alexandre le Grand n’a jamais cessé de susciter l’intérêt des historiens, des écrivains et des artistes et il a fait l’objet d’un foisonnement constant d’œuvres historiographiques. Son image – ou plutôt ses images, reprises et réinventées – sont aussi omniprésentes dans les systèmes de représentation littéraires et iconographiques à toutes les époques et dans tous les pays.

Alors que nombre d’auteurs le représentent comme un modèle de roi parfait, de conquérant exemplaire et parfois de mécène accompli, d’autres imaginent sa confrontation au rire, le temps d’un ou de plusieurs épisodes, ou le tournent en dérision à l’échelle d’une œuvre entière.
Pour ne donner que quelques exemples, rappelons qu’Alexandre est moqué dans le Dialogue des morts de Lucien, que dans certaines versions du Roman d’Alexandre du Pseudo-Callisthène la reine Candace le ridiculise, qu’il doit affronter la raillerie de Diogène et des Brahmanes, et que ces scènes suscitent de nombreuses réécritures jusqu’au XIXe siècle. Plus tard il est moqué dans Pantagruel, où Rabelais imagine qu’il gagne sa vie en réparant de vieilles chaussures ou dans les œuvres mythologiques des Trufaldines : dans la pièce Gran Alessandro, le Conquérant, dont Plutarque raconte que son père lui aurait dit que la Macédoine était trop petite pour lui, est représenté avançant à larges enjambées. Quevedo lui-même prend Alexandre et Diogène pour cibles dans son romance « Visite d’Alexandre à Diogène, philosophe cynique ». Thomas Rousseau écrit en 1749 une parodie de tragédie, La mort de Bucéphale, qui le ridiculise. Plusieurs œuvres anglaises parodiques du XVIIIe siècle le transforment en soudard, notamment The Rival Queans. With the humours of Alexander the Great de Colley Cibber.

Ce ne sont que quelques exemples, qui invitent à réfléchir sur le lien établi entre différentes formes de rire et ce modèle héroïque prestigieux et plus habituellement entouré de sérieux, à répertorier les textes et/ou les représentations iconographiques où il est tourné en dérision, à élucider les sources historiographiques ou littéraires utilisées par les auteurs et avant tout à s’interroger sur les significations et les finalités du rire, que le héros sache le retourner à son profit contre son adversaire ou bien que les œuvres mettent en œuvre une dégradation parodique de cette illustre figure.

Les contributions seront publiées chez Brepols Publishers dans la collection « Alexander redivivus » :

http://www.brepols.net/Pages/BrowseBySeries.aspx?TreeSeries=AR

La journée d’études aura lieu le 29 mars 2019 à l’Université de Lille. Les éventuels frais d’hôtel et le déjeuner seront pris en charge.

Nous vous remercions de nous adresser votre proposition de communication, avec un titre (qui peut être provisoire) et quelques lignes de présentation, d’ici le 15 mars 2018 à la fois aux deux adresses suivantes :

catherine-bougassas@orange.fr
Helene.Trope@univ-paris3.fr


ALEXANDRE TOURNÉ EN DÉRISION DE L’ANTIQUITÉ À L’ÉPOQUE CONTEMPORAINE
Journée d’étude le 29 mars 2019 à l’université de Lille

Organisée par :
Catherine Gaullier-Bougassas, Université de Lille (ALITHILA)-IUF
Hélène Tropé, Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle (CRES-LECEMO)

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