Appel à communication : « Les réseaux des académies d’art au Siècle des Lumières. Enjeux et dynamiques d’échanges » (Paris, mars 2020)
Colloque international du programme ACA-RES (https://acares.hypotheses.org/)
INHA, Auditorium, du jeudi 26 mars 2020 au samedi 28 mars 2020
Université Toulouse – Jean Jaurès, Laboratoire FRAMESPA UMR 5136,
en partenariat avec le Centre allemand d’histoire de l’art et l’Institut national d’histoire de l’art
Le présent colloque résulte de trois années de recherche conduites par le programme ACA-RES sur Les académies d’art et leurs réseaux dans la France préindustrielle (https://acares.hypotheses.org/). Il entend aussi ouvrir de nouvelles perspectives dans l’optique d’une extension de ses travaux et de ses collaborations.
Depuis 2016 le programme ACA-RES a réinvesti à l’aune de la problématique des réseaux un champ de recherche déjà abordé par les historiens de l’art et les historiens : celui des académies d’art et des écoles de dessin présentes dans les provinces françaises entre 1740 et le début du XIXe siècle. Considérant cette cinquantaine d’institutions pédagogiques autant comme l’expression d’une culture de ville que comme le nœud d’un ensemble de liens où hommes, objets et savoirs circulent à diverses échelles, l’ambition était de questionner le rôle de ces établissements dans la société des Lumières, au niveau des provinces comme dans le jeu des mobilités européennes voire mondiales.
Trois journées d’étude, dont les actes sont en libre accès sur la page Hypothèses du programme, ont permis de faire avancer la réflexion suivant trois axes : les circonstances et les modalités humaines, sociales et juridiques de la fondation des académies d’art et des écoles de dessin ; la prévalence des phénomènes de mobilités, par le biais des voyages, des migrations, des correspondances et des envois d’œuvres artistiques et littéraires ; le caractère souvent pluridisciplinaire des assemblées et des enseignements, situant la production artistique provinciale dans une optique d’utilité et d’application où beaux-arts, arts manufacturés, sciences et belles-lettres se stimulent entre eux. La collaboration installée avec des chercheurs en sociologie et dans le domaine des humanités numériques a structuré et enrichi ces orientations. L’autre enjeu du programme était de confronter la réalité de notre objet d’étude aux nouvelles façons de faire de la recherche. Dans la dynamique d’une science ouverte, l’objectif d’ACA-RES est d’offrir à la communauté scientifique le maximum des données et de résultats de la recherche : archives numérisées, bibliothèque numérique, bibliographie Zotero, brefs historiques et articles inédits en ligne, base de données relationnelles, exposition virtuelle, etc. L’ensemble de cette matière, disponible à l’adresse Internet https://acares.hypotheses.org/, peut être utilisé par les chercheurs pour nourrir leur proposition de communication.
Dégagé d’une volonté de « réhabilitation » ou de toute logique « identitaire », conscient de la nécessité d’alterner micro-histoire et macro-histoire, nous invitons à travers ce colloque à repenser le rôle des académies provinciales dans l’administration et la pensée des arts au XVIIIe siècle. Dans quelle mesure les carrières artistiques en dépendent-elles, en termes de compétences et/ou de réputation ? Qu’est-ce que l’art, en tant que domaine épistémologique, gagne-t-il à s’exercer et à se penser en ces lieux ? Entre organisation institutionnelle, expérience de sociabilités et vecteurs de savoirs théoriques et pratiques, quelle place tiennent ces établissements en marge ou en parrainage fécond avec les académies des capitales ? Comment interagissent-elles entre elles et avec d’autres aires géographiques, d’autres cercles de sociabilités (salons littéraires, cercles maçonniques, sociétés d’agriculture) ? Au fond, il s’agit d’interroger les académies d’art et les écoles de dessin comme vecteur sensible des réseaux de diffusion et de circulation des savoirs artistiques et culturels en Europe, sans omettre l’hypothèse d’une application simplement honorifique. Si les grandes académies des capitales européennes – objets d’étude davantage traités par la bibliographie – pourront être évoquées, elles le devront uniquement du point de vue de leurs relations avec les académies provinciales.
Les propositions de communication sont attendues autour de quatre axes :
– un premier axe sera consacré à des approches transversales permettant de réinvestir des études de cas, sur le thème par exemple de l’enseignement réservé à l’architecture, à la sculpture, etc. ; sur le rapport des beaux-arts avec les arts manufacturés ; sur le lien que les arts entretiennent avec les belles-lettres ou les sciences ; sur la place des femmes dans les académies de province, celle des membres associés ; sur les échanges entre « grandes » académies des capitales européennes et établissements de moindre importance en province, etc. ; sur les circulations de modèles et de supports pédagogiques entre divers établissements.
– un deuxième axe reviendra sur des études de cas marquantes, qu’il s’agisse d’établissements phares qui se sont démarqués dans le maillage des institutions provinciales, ou bien sur des personnalités qui se sont distinguées. Ces acteurs peuvent tout autant être des artistes, portés à la tête d’un établissement, qu’un membre affilié dans plusieurs académies au gré d’une itinérance, ou encore un amateur dont l’action pour l’académie a eu un impact retentissant dans son histoire. Il s’agira, non pas de tracer la biographie d’un individu, mais de saisir son action dans les jeux de rapport de forces et d’influences parmi ses contemporains, d’insister sur ses liens avec ses pairs, etc.
– un troisième axe, alternant vue de détail et vue comparatiste, mettra l’accent sur des cas et des situations moins explorées au cours de ces trois années, mais qui connaîtront un développement dans la suite de nos travaux. Un axe vers les échanges internationaux sera particulièrement souligné : l’Espagne, le Portugal, les États italiens, les pays germaniques, les colonies transatlantiques, etc. Le contrepoint avec les périodes du XVIIe siècle et les périodes postérieures, du XIXe siècle à nos jours seront tout autant les bienvenues.
– une quatrième piste touchera aux questions d’ordre méthodologique, en lien avec les nouvelles avancées de la recherche en histoire de l’art. Chaque axe pourra donner lieu à une communication sur les outils et les moyens actuels d’investigation et de traitement des données. Des programmes de recherche ayant travaillé sur l’édition numérique des sources premières, la constitution de bases de données relationnelles, la création d’exposition virtuelle, ou bien des chercheurs ayant un fonds à valoriser parmi les ressources d’ACA-RES (corpus de textes et d’images, numérisation d’archives, etc.), sont invités à intervenir.
Calendrier
Remise des propositions de communication sur une page, une page et demie maximum, comprenant le titre, le résumé de la communication et la présentation bio-bibliographique de l’intervenant : 6 septembre 2019 au plus tard à l’adresse programme.acares@gmail.com
Réponse du comité scientifique : mi-octobre 2019.
Tenue du colloque : 26-28 mars 2020 à l’INHA.
Comité d’organisation
Anne Perrin Khelissa, Émilie Roffidal, Laboratoire Framespa UMR 5136 CNRS, Université Toulouse-Jean Jaurès, avec la collaboration de Markus Castor, Centre allemand d’histoire de l’art, Paris.
Publication
Le colloque donnera lieu à la publication d’un ouvrage collectif. Cette seconde étape du travail fera l’objet d’une nouvelle expertise et sélection de la part du comité scientifique.
Rendu des textes : fin août 2020.
Comité scientifique
Nicolas ADELL, maître de conférence en anthropologie, UMR 5193, LISST, UT2J ; Sylvain AMIC, conservateur en chef, Musée des beaux-arts de Rouen ; Martine AZAM, maître de conférence en sociologie, UMR 5193, LISST, UT2J ; Basile BAUDEZ, maître de conférence en histoire de l’art moderne, Princeton University ; Pascal BERTRAND, professeur d’histoire de l’art moderne, EA 538, Centre François-Georges Pariset, Bordeaux-Montaigne ; Olivier BONFAIT, professeur d’histoire de l’art moderne, UMR 7366, Centre Georges Chevrier, Dijon ; Charlotte GUICHARD, chargée de recherche CNRS, ENS ; Michel GROSSETTI, directeur de recherche CNRS, UMR 5193, LISST, UT2J ; Michèle-Caroline HECK, professeur d’histoire de l’art moderne, EA 4424, CRISES, Montpellier 3 ; Nathalie HEINICH, directeur de recherche CNRS, UMR 8566, CRAL ; Pascal JULIEN, professeur d’histoire de l’art moderne, UMR 5136, FRAMESPA, UT2J ; Thomas KIRCHNER, directeur du Centre allemand d’histoire de l’art, Paris ; Gaëtane MAËS, maître de conférence HDR en histoire de l’art moderne, UMR 8529, IRHIS, Université de Lille ; Véronique MEYER, professeur d’histoire de l’art moderne, Université de Poitiers ; Christian MICHEL, professeur d’histoire de l’art moderne, UNIL, Lausanne ; Lesley MILLER, conservateur, Victoria & Albert Museum, professeur « Dress and Textiles History », University of Glasgow ; Olivier RAVEUX, chargé de recherche CNRS, UMR 7303, TELEMME, Aix-Marseille 1 ; Martine REGOURD, professeur en sciences de l’information et de la communication, EA 785, IDETCOM, UT1 Capitole ; Daniel ROCHE, professeur, Collège de France.
Art Academies and their Networks in the Age of Enlightenment
Issues and Exchanges
Call for Papers
International colloquium for the ACA-RES research programme (https://acares.hypotheses.org/)
INHA, Paris, Auditorium, Thursday 26 March 2020 to Saturday 28 March 2020
Université Toulouse – Jean Jaurès, Laboratoire FRAMESPA UMR 5136 CNRS,
in partnership with the Centre allemand d’histoire de l’art and
the Institut national d’histoire de l’art.
This colloquium is the culmination of three years of research under the aegis of the ACA-RES research programme on art academies and their networks in pre-industrial France (Les académies d’art et leurs réseaux dans la France préindustrielle) (https://acares.hypotheses.org/). It aims to provide new perspectives and build upon this research and collaborative initiatives.
Since 2016 the ACA-RES research programme has worked towards shedding further light on art academies and drawing schools in the French provinces between 1740 and the early 19th century. It has built on previous studies by art historians and historians, by focusing on networks and networking across France and beyond. This approach was based on the belief that these fifty or so educational institutions were the expression of a town’s culture as well as a node where men, objects and knowledge functioned on different levels. The objective was to investigate the role of these institutions in Enlightenment society, not only locally, but also within the context of European and international movements.
Three study days, whose proceedings are now on the Hypothèses programme web page, led to reflections around the following three themes: the human, social and legal circumstances, workings, and establishment of art academies and drawing schools; the importance of movement whether through travel, migration, correspondence or the circulation of artistic and literary works; and, finally, the often multidisciplinary character of meetings and teaching, which viewed artistic production in the provinces through the lens of utility, fine arts, craft, science and literature (belles-lettres) being believed to stimulate each other. Collaboration with researchers in Sociology and in Digital Humanities structured and enhanced these reflections. The other issue for the research programme was to challenge the reality of our subject through new ways of doing research. Guided by the philosophy of open access, the purpose of ACA-RES is to offer the academic community all research data and results: digitised archives, digitised library, Zotero bibliography, potted institutional histories, new online articles, relational database, virtual exhibition, etc. All this material is available at https://acares.hypotheses.org, and can be used by researchers to feed their proposals and future research.
This colloquium invites the rethinking of the role of provincial academies in the administration of the arts in the 18th century and in the formulation of ideas about them. Its ambition is to study this aspect of the history of the French regions in the context of a wider history of France and Europe and to do so by harnessing micro-historical and macro-historical methods. To what extent did artistic careers depend on academies for skills and/or reputation? What did art as an epistemological field gain in practice and thought in these places? What role did these institutions hold outside or in close association with academies in capital cities, given their institutional organisations, forms of sociability, and role as conduits for theoretical and practical knowledge? How did they interact with each other and with other geographical areas and other social circles (literary salons, freemason gatherings, and agricultural societies)? At heart, the colloquium aims to question whether art academies and drawing schools were sensitive conduits for the diffusion and circulation of artistic and cultural knowledge in Europe, or whether their function was purely honorific. The great academies of Europe’s capitals – a subject for which there is a considerable bibliography – should only be broached in colloquium papers in terms of their relationships with provincial academies.
We welcome proposals for papers exploring the following four themes:
- The first theme will focus on approaches that embrace several comparative examples, rather than on a single town, a single school of design or academy, thus permitting reinterpretation of known case studies. Papers might focus, for example, on the teaching of architecture, sculpture, etc., on the link between fine arts, crafts and manufacturing, on the link between art and literature (belles-lettres) or science, on women’s or members’ position in provincial academies, on exchanges between the “great” European academies in capital cities and less important institutions in the provinces, etc., and on the circulation of models and teaching aids between different institutions.
- The second theme will consider noteworthy case studies by examining pioneering institutions or personalities that stood out in provincial academies and among their adherents. These actors could comprise an artist who headed an institution, or a member affiliated to several academies, or an amateur whose actions had a significant impact on an academy and its history. The purpose is not simply to trace the biography of an individual but also to capture his or her actions and impact on his/her contemporaries, and to underline his/her links with his/her peers etc.
- The third theme will allow for both a detailed and comparative view, highlighting cases and situations which our three-year project has not explored so fully, but which will be developed in our future work. It looks towards international exchanges, in particular with Spain, Portugal, the Italian and German states, transatlantic colonies, etc. Comparisons between the 17thand later centuries will be welcomed, and from the 19th century to the present day.
- The fourth focus will be on methodology, in particular new developments in research in art history. The three themes outlined already offer the opportunity to propose a paper on current research tools and methods and on the use of data. We invite research programmes that have worked on the digital publication of primary sources, on building relational databases, on creating virtual exhibitions, or researchers who have a particular resource to highlight among ACA-RES resources (a corpus of texts and pictures, digital archives, etc.) to contribute.
Calendar
Submission of one-page proposal in French or English comprising title, abstract, and biographical note for speaker: 6 September 2019 to programme.acares@gmail.com
Response of the scientific committee: mid-October 2019.
Date of the colloquium: 26-28 March 2020 in Paris, INHA.
Organising committee
Anne Perrin Khelissa, Émilie Roffidal, Laboratoire Framespa UMR 5136 CNRS, Université Toulouse-Jean Jaurès, with the collaboration of Markus Castor, Centre allemand d’histoire de l’art, Paris.
Publication
The colloquium will be followed by the publication of a collective work, which will subject to scrutiny and selection by the scientific committee.
Final submission texts for publication: end of August 2020.
Scientific committee
Nicolas ADELL, maître de conférence en anthropologie, UMR 5193, LISST, UT2J; Sylvain AMIC, conservateur en chef, Musée des beaux-arts de Rouen; Martine AZAM, maître de conférence en sociologie, UMR 5193, LISST, UT2J; Basile BAUDEZ, maître de conférence en histoire de l’art moderne, Princeton University; Pascal BERTRAND, professeur d’histoire de l’art moderne, EA 538, Centre François-Georges Pariset, Bordeaux-Montaigne; Olivier BONFAIT, professeur d’histoire de l’art moderne, UMR 7366, Centre Georges Chevrier, Dijon; Charlotte GUICHARD, chargée de recherche CNRS, ENS; Michel GROSSETTI, directeur de recherche CNRS, UMR 5193, LISST, UT2J; Michèle-Caroline HECK, professeur d’histoire de l’art moderne, EA 4424, CRISES, Montpellier 3; Nathalie HEINICH, directeur de recherche CNRS, UMR 8566, CRAL; Pascal JULIEN, professeur d’histoire de l’art moderne, UMR 5136, FRAMESPA, UT2J; Thomas KIRCHNER, directeur du Centre allemand d’histoire de l’art, Paris; Gaëtane MAËS, maître de conférence HDR en histoire de l’art moderne, UMR 8529, IRHIS, Université de Lille; Véronique MEYER, professeur d’histoire de l’art moderne, Université de Poitiers; Christian MICHEL, professeur d’histoire de l’art moderne, UNIL, Lausanne; Lesley MILLER, Senior Curator of Textiles and Fashion, Victoria & Albert Museum, Professor of Dress and Textile History, University of Glasgow; Olivier RAVEUX, chargé de recherche CNRS, UMR 7303, TELEMME, Aix-Marseille 1; Martine REGOURD, professeur en sciences de l’information et de la communication, EA 785, IDETCOM, UT1 Capitole; Daniel ROCHE, professeur, Collège de France.
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.