Appel à communications : « La collégiale de Mantes-la-Jolie et Notre-Dame de Paris : la première architecture gothique en Île-de-France » (17 juin 2021)
Le renouvellement des regards portés sur l’architecture du XIIe siècle à la suite des travaux novateurs de Jacques Henriet dans les années 1980 a favorisé la multiplication des études sur des monuments majeurs de l’architecture gothique à ces débuts. De nouvelles monographies ont été offertes par la suite sur des monuments tels que Champeaux (collégiale), Étampes (collégiale), Langres (cathédrale), Provins (collégiale), Saint-Leu-d’Esserent (prieurale), Saint-Germain-des-Prés (abbatiale), Soissons (cathédrale), Vézelay (abbatiale), etc. favorisant l’élaboration progressive d’une nouvelle histoire de l’architecture gothique. Dans ce contexte, l’engouement pour la collégiale Notre-Dame de Mantes-la-Jolie n’a cessé de croître.
Cet édifice majeur de la production architecturale du XIIe siècle, souvent comparé à la cathédrale Notre-Dame de Paris, tient une place sans cesse réévaluée et qui mérite encore d’être précisée. Toutefois l’étude des matériaux et des techniques de mise en œuvre demeurent lacunaires dans les deux monuments. Devant l’ampleur des dégâts engendrés par l’incendie de la charpente de la cathédrale parisienne le 15 avril 2019, plusieurs chercheurs se sont rassemblés (Association des scientifiques au service de la restauration de Notre-Dame de Paris) sous la coordination du cnrs afin de mettre en place des groupes de recherches destinés à une investigation inédite de la cathédrale où seront notamment étudiés le bois, le métal et la pierre. Dans ce contexte, la création d’une journée d’étude sur la collégiale de Mantes et la cathédrale parisienne peut alimenter les débats. Elle permettra de redéfinir la place des deux édifices dans le paysage architectural du XIIe siècle par comparaison de leur technique de mise en œuvre, de leurs matériaux (pierre, fer et plomb), de leur structure (maçonnerie) et de leur équilibre (voûtes, arcs-boutants) mais aussi de leurs formes (écriture architecturale et décor sculpté) autant que de leurs ambiances (revêtements). Cette rencontre sera également l’occasion d’aborder d’autres édifices érigés en Île-de-France à la même période et susceptible de mise en miroir, tantôt avec la collégiale de Mantes, tantôt avec la cathédrale Notre-Dame. Il conviendra ainsi de s’interroger sur les églises inscrites dans la lignée stylistique de Notre-Dame en élargissant les regards aux questions techniques. Les monuments identifiés par Jean Bony, Dieter Kimpel et Robert Suckale dans les années 1980 comme « inspirés » de Notre-Dame, tels que les collégiales de Moret-sur-Loing et de Champeaux, celles d’Étampes ou de Gonesse – parmi d’autres – peuvent-elles se prévaloir des mêmes matériaux, des mêmes techniques de façonnage et de mise en œuvre ? Pouvons-nous mettre en lumière les traces particulières à des groupes d’artisans identiques ? Serait-il possible de redéfinir et d’affiner certaines datations formelles par ce biais ? Dans tous les cas, une telle approche permettra à la fois de mieux comprendre les liens entre l’architecture du premier gothique en général, entre la collégiale mantaise et Notre-Dame de Paris en particulier, tout en participant à une meilleure compréhension matérielle de cette dernière à un moment crucial de son histoire contemporaine.
Modalités de proposition :
Les interventions s’inscriront au sein de travaux scientifiques en histoire, archéologie du bâti et histoires des arts dans les bornes chronologiques restreintes des XIIe et premier quart du XIIIe siècles. Les communications seront axées, dans la mesure du possible, autour de questions et de thématiques qui n’ont pas encore été – ou très peu – abordées.
Cette journée est l’occasion de partager les réflexions méthodologiques, les problématiques et les résultats de recherches en histoire de l’architecture, en archéologie du bâti et en histoire de l’art des chercheurs et des doctorants issus de formations diverses.
Les propositions de communication sont attendues pour le 28 février 2021 au plus tard, sous forme d’un résumé d’environ 1500 signes (espaces compris) à adresser par mail aux organisateurs. Ces propositions devront être accompagnées d’un court curriculum vitae d’une page. Une réponse sera adressée aux participants au plus tard le 28 mars 2021.
Le transport et le logement des participants pourront être pris en charge. Nous serons en mesure de fournir des attestations de participation. Les frais de repas sont à la charge des participants.
Comité scientifique
- Pascal Montaubin, maître de conférences en histoire médiévale, université d’Amiens.
- Delphine Hanquiez, maître de conférences en histoire de l’art médiéval, université d’Artois.
- Elise Baillieul, maître de conférences en histoire de l’art médiéval, université de Lille.
- Sabine Berger, maître de conférences en histoire de l’art médiéval, Sorbonne-Université.
- Arnaud Ybert, maître de conférences en histoire de l’art médiéval, université de Quimper.
- Maxime L’Héritier, maître de conférences en histoire médiévale, université Paris 8.
Comité d’organisation
- Aline Warie, doctorante en histoire de l’art médiéval (Trame – UPJV).
- Habiba Dovas, chargée du patrimoine pour la ville de Mantes.
Institutions organisatrices
- Laboratoire TrAme EA 4284 (Université de Picardie Jules Verne).
- Ville de Mantes-la-Jolie.
Calendrier
- Lancement de l’appel à communication : octobre 2019.
- Réception des réponses : jusqu’au 28 février 2021.
- Réponses aux chercheurs : le 28 mars 2021 au plus tard.
- Journée d’étude : 17 juin 2021.
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.