Lancement d’un cycle de conférences en ligne sur la céramique architecturale à décor de lustre métallique (Iran, XIIIe-XIVe siècles) (2021-2022)

Lancement d’un cycle de conférences en ligne sur la céramique architecturale à décor de lustre métallique (Iran, XIIIe-XIVe siècles) (2021-2022)

Lancé en 2020, le programme « Medieval Kâshi  » propose, dans le cadre d’une collaboration Sèvres – Manufacture et Musée nationaux / Musée du Louvre / INHA, par l’intermédiaire d’une base de données, de rassembler l’intégralité des informations actuellement connues sur un corpus précis de carreaux de revêtement de céramique iraniens à décor de lustre métallique des XIIIe et XIVe siècles dont les inscriptions, outre des vers poétiques et de plus rares citations coraniques, présentent parfois des mentions susceptibles de mettre en lumière leur contexte de production (date, centre de production, signature, nom d’atelier). Le programme a pour ambition de redonner de la cohésion à un patrimoine dispersé, présent dans les collections publiques françaises comme internationales, et de le recontextualiser afin de le restituer, ne serait-ce que virtuellement, à sa région d’origine. Au-delà, il promeut une production artistique d’une grande richesse d’enseignement et de contenu au cœur de plusieurs disciplines (histoire sociale, histoire de l’art, histoire des techniques, histoire de la littérature). Ce projet s’appuie sur une communauté de chercheurs qui présenteront ici l’actualité de leurs travaux et une variété d’approche de ces corpus (histoire des techniques, lieux de production, histoire des collections, épigraphie), tout en abordant directement les enjeux de la mise en place d’une base de données.

Programme : 

  • mardi 30 novembre 2021 15h-17h
    Yves Porter (Université Aix-Marseille)

Les potiers de Kâshân et la ‘Chiite connexion’ : réseaux d’approvisionnement et de distribution (fin XIIe -début XIVe siècles)

La plupart des potiers de Kashan revendiquent, par leurs noms et leurs titres, une descendance des imams chiites. Leur contribution à l’embellissement de mausolées shiites est également remarquable. Quelle était l’importance de leurs réseaux, aussi bien pour l’approvisionnement en matières premières que pour les commandes et/ou distribution de leurs œuvres ? Routes et mécanismes sont explorés dans cette direction.

Inscriptions par ce lien.

  • mercredi 16 février 2022 15h-17h
    Sheila Blair (Boston College)

Le décor à lustre métallique des cénotaphes et mihrabs
Comme Oliver Watson l’a noté dans sa monographie sur les objets iraniens à lustre métallique, il existe trois principaux types de carreaux : ceux des mihrabs ou des cénotaphes, les carreaux de frise, et les carreaux en étoile ou en croix. Le premier type peut être subdivisé en fonction de la taille des mihrabs : les grands mihrabs sont des ensembles architecturaux complexes de niches aveugles et de frises, les mihrabs moyens comprennent plusieurs carreaux superposés et les petits mihrabs comportent des carreaux simples. O. Watson a également souligné que la conception des mihrabs moyens et petits peut ressembler à la section intérieure des grands mihrabs, mais que les inscriptions sur certains d’entre eux montrent qu’ils servaient de pierres tombales plutôt que de mihrabs. Cette présentation vise à distinguer les ensembles de carreaux de lustre décorés d’arcs aveugles qui étaient posés horizontalement comme ornement de cénotaphes, de ceux qui auraient pu faire partie de mihrabs posés verticalement sur des murs de qibla.

  • Avril 2022 
    Tim Stanley et Sarah Piram (Victoria & Albert Museum) Les collections de céramique iranienne à lustre métallique du Victoria & Albert Museum
  • Mai 2022    Maryam Kolbadinejad, (Université Âzâd, Téhéran)    Les inscriptions des carreaux lustrés en forme d’étoile du mausolée d’Ali ibn-Ja’far

Les chambres funéraires des mausolées chiites d’Iran, en particulier à l’époque médiévale, sont recouvertes d’une des décorations architecturales les plus techniques et les plus belles, les carreaux de céramique lustrée. Cette technique de décoration est le sujet le plus controversé en ce qui concerne la provenance, la production, les styles de décoration et l’installation sur le lieu. En raison de la complexité du processus de production, l’utilisation de ce groupe de carreaux n’était pas très courante pour les monuments et les bâtiments. Qu’il s’agisse de saints chiites importants comme l’Imam Reza, le 8e Imam des chiites duodécimains, ou de descendants moins connus des monuments funéraires de l’Imam (Imamzadeh), la plupart sont décorés de carreaux de céramique à lustre métallique de différentes formes. Certains carreaux en forme d’étoile avec un motif central entouré d’inscriptions. Les inscriptions sont classées en deux groupes : les poèmes persans et le contenu religieux comme les versets du Coran et les hadiths. Cette recherche présentera les inscriptions les plus fréquentes du mausolée de l’Imamzadeh Ali ibn-Ja’far, en particulier les poèmes persans qui sont très discutables dans les lieux religieux.

  • mardi 14 juin 2022 15h-17h
    Tomoko Masuya (Institute of Advanced Studies on Asia, Université de Tokyo)

Retour à Takht-i Sulaymān : le décor séculaire en céramique dans l’Iran des XIIIe et XIVe siècles

Par rapport à la décoration religieuse à lustre métallique, il existe moins de matériel et d’informations sur la décoration en carreaux de céramique profane de l’Iran du XIIIe au XIVe siècle. Cette différence provient du fait que tous les bâtiments séculiers ilkhanides ont été détruits ou abandonnés après leur utilisation, alors que de nombreux bâtiments religieux et funéraires ont survécu jusqu’à ce jour en raison de leur statut révéré, même si certains ont subi de lourdes réparations. Pour faire la lumière sur la production de carreaux séculiers au Kāshān et l’application de ces carreaux aux bâtiments, au moins dans une certaine mesure, je vais revisiter la décoration en carreaux du palais d’été ilkhanide d’Abaqa à Takht-i Sulaymān, le sujet de ma thèse de doctorat.

Equipe scientifique et de coordination : 

Delphine Miroudot (Sèvres – Manufacture et musées nationaux)

Elodie Pomet (Musée du Louvre)

Pauline Chevalier (INHA)

Michèle Galdemar (INHA)

Virginia Grossi (INHA)

Comité scientifique : 

Viola Allegranzi (Institut d’études iraniennes de l’Académie autrichienne des sciences (Vienne),
Sandra Aube Lorain (CNRS, Centre de Recherche sur le Monde Iranien),
Sheila Blair (Boston College),
Anna Caiozzo (Université Bordeaux-Montaigne),
Hamideh Choubak (Centre de Recherche Archéologique, Ministère du Patrimoine Culturel, du Tourisme et de l’Artisanat, Iran),
Massumeh Farhad (Freer Gallery of Art and the Arthur M. Sackler Gallery, Smithsonian Institution, Washington),
Farhâd Kazemi (MCC – Service des Musées de France),
Maryam Kolbadinejâd Université Âzâd (Téhéran),
Haeedeh Lâleh (Laboratoire d’Archéozoologie et d’Archéométrie, Université de Téhéran),
Tomoko Masuya (Institute of Advanced Studies on Asia, Université de Tokyo),
Yves Porter (Université Aix-Marseille),
Martina Rugiadi (The Metropolitan Museum, New York),
Dmitry Sadofeev (Musée de l’Hermitage, Saint Pétersbourg),
Emad al-Din Sheykh al-Hokamaï,
Tim Stanley (Victoria & Albert Museum),
Oliver Watson (Faculty of Oriental Studies, University of Oxford)

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