XVIIIe École de Printemps du Réseau International de formation en histoire de l’art
Art et Texte
Cambridge (Royaume-Uni), du 11 au 15 mai 2020
Dans le cadre de sa XVIIIe édition à l’université de Cambridge, l’École de Printemps du RIFHA invite ses partenaires et ses participants à une réflexion sur les rapports entre art et texte. L’appel à candidatures peut être téléchargé en pièce jointe en anglais et en français.
Présentation générale
La semaine internationale de printemps en histoire de l’art est la rencontre centrale organisée par les membres du Réseau international de formation en histoire de l’art (https://www.proartibus.org/ ) pour les étudiants. Il s’agit d’une rencontre annuelle, à effectifs limités, réunissant doctorants et post-doctorants, éventuellement de niveau Master, en histoire des arts et des cultures visuelles, avec un fort encadrement enseignant, dans un souci d’interdisciplinarité. Chaque année, depuis 2003, l’École de printemps se tient, par roulement, dans un pays différent du réseau (Allemagne, Angleterre, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Suisse) et porte sur une thématique en lien avec les approches de la discipline dans le pays d’accueil. La visée de la semaine de printemps n’est pas celle d’un colloque, mais d’une formation. Les langues sont le français, l’anglais, l’allemand et l’italien. Chaque intervenant s’exprime dans sa langue ou dans l’une de ces langues.
Pour la France, un jury commun est organisé à l’INHA qui permet de sélectionner neuf ou dix participants inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur en France, et d’attribuer aux lauréats des bourses financées par l’École normale supérieure de Paris, par l’université Paris Nanterre, et par l’INHA (pour ceux qui ne sont pas inscrits dans ces deux établissements).
Appel à candidatures XVIIIe École de Printemps du Réseau International de formation en histoire de l’art
Art et Texte
Cambridge (Royaume-Uni), du 11 au 15 mai 2020
Dans le cadre de sa XVIIe édition à l’université de Cambridge, l’École de Printemps du RIFHA invite ses partenaires et ses participants à une réflexion sur les rapports entre art et texte.
L’histoire de l’art du XXIème siècle s’est trouvée engagée dans différents tournants épistémologiques (« turns ») : ceux des études corporelles, du numérique, et de la mondialisation. Corrélativement on a davantage pris en compte les enjeux de la phénoménologie, de la matérialité et les questions de traduction dans l’étude des relations entre art et texte. Nous nous intéressons désormais non seulement aux questions d’iconographie et aux configurations visuelles et matérielles de l’art et du texte, mais aussi aux processus de genèse, à leurs effets, ainsi qu’à leur insertion dans une expérience sensorielle plus globale. L’analyse comparée des formes et des inscriptions à travers les cultures nous conduit à relativiser les concepts et les catégories. De plus, l’étude de la circulation des images et des objets nous a montré que, lorsque les choses bougent, les réponses matérielles et artistiques sont liées de manière complexe et hétérogène à des formes d’interaction fondées sur le langage.
L’expérience numérique des formes picturales et des mots non seulement nourrit notre désir d’étudier les objets de première main, mais affecte dans un même temps notre façon de les appréhender. Sur les écrans, des images interactives, animées, sont intégrées au corps du texte ; l’utilisateur balaye l’écran et les images défilent, les fenêtres de navigation sont déplacées, juxtaposées, et les mots nous sont lus par des assistants vocaux alors que nous faisons l’expérience visuelle des formes. La recherche scientifique portant sur un plus large éventail d’usages passés de l’art et du texte s’est développée parallèlement à ces changements dans nos pratiques de visualisation et de lecture.
De nombreuses approches de l’image au XXème siècle – qu’elles soient sémiotique, structuraliste, puis post-structuraliste – ont incité les historiens d’art à repenser l’iconographie du passé en fonction des modalités visuelles, matérielles et verbales elles-mêmes, de la nature de leurs opérations, de leurs interactions dans les domaines de la pensée et de l’expérience. L’idée d’une relation naturelle entre l’art et le texte n’est plus considérée comme allant de soi. Il y a autant d’intérêt pour les divergences, les tensions et les énigmes – des phénomènes qui résistent aux modes d’interprétation simples – qu’il y en a pour les correspondances et les résonances. Les historiens d’art ont développé des notions aptes à analyser ces aspects picturaux et formels qui se développent en dehors du langage : on parle alors de surface, de scène (« scape »).
L’École de Printemps 2020 s’intéressera à ces questions qui permettent de réévaluer et de réimaginer l’apport de l’histoire de l’art à l’étude des relations entre art et texte. Comment pouvons-nous répondre, réactiver ou revisiter les approches passées, présentes et futures de ce couple fondamental ? Tandis que les chercheurs de toutes disciplines sont de plus en plus confrontés à des matériaux visuels, quel est l’apport spécifique de l’histoire de l’art aux questions sur l’art et le texte ? Les candidats sont invités à soumettre des propositions qui abordent l’un des sous-thèmes suivants (vous devez indiquer lequel dans votre demande) :
Incantation : Certaines œuvres d’art sont le fruit d’une prière ou d’une tradition orale ; de nombreuses expériences artistiques impliquent une sensation acoustique. Comment des textes invisibles sont-ils rendus présents par l’art ou par la voix ?
Animation : De nombreux dispositifs mêlant art et texte doivent être retournés, pivotés ou déplacés d’une manière ou d’une autre pour être efficaces ou signifiants. Comment le processus et le mouvement sont-ils liés aux fonctions esthétiques et sociales ?
Gestuelle : La signature n’est qu’une forme d’inscription parmi de nombreuses possibles. Un graffito gravé, par exemple, a sa propre qualité tactile et sa matérialité, qui évoque la présence d’un corps et le souvenir de ses actions à travers le temps. À quoi servent les inscriptions comprises en tant qu’actes ?
Catalogage : Pour trouver les œuvres d’art et leur donner sens, l’usage des cartels et des métadonnées est devenu prédominant. Les choix de mise en texte sont-ils pertinents ou limitatifs ? Comment les mots sont-ils liés aux cadres ?
Accessibilité : Cette session sera consacrée plus particulièrement aux systèmes de connaissance et aux questions liées aux barrières comme à l’accessibilité du savoir. Les propositions de communication se rapportant aux problématiques de traduction et à la compréhension interculturelle seront particulièrement bienvenues.
Matériaux : L’image et le texte partagent souvent un même support qui les relie à l’environnement naturel, crée son propre environnement et produit des effets esthétiques et sensoriels spécifiques. Comment des propriétés telles que le poids, la texture, la solidité et la brillance peuvent-elle produire ou renforcer le sens ? En quoi l’origine des matériaux est-elle significative ?
Recouvrement : Avec le temps et son effet sur les matériaux et les significations, les objets deviennent de moins en moins intelligibles. Comment ces problèmes de perception encouragent-ils une réinterprétation, voire une restauration des objets ? Quels questionnements ces actes de renouvellement soulèvent-ils ?
Autonomie : L’art peut résister à la dépendance du texte, ainsi qu’à son interprétation par référence au texte. Comment se fait-il que les images fonctionnent différemment des textes ? Comment nos méthodes doivent-elles s’adapter en tenant compte de ces considérations ? L’art peut résister à une subordination pure au texte, ainsi qu’à son interprétation par le texte. Qu’est-ce qui fait des images qu’elles se comportent différemment des textes ?
Nous acceptons les propositions sur toutes les aires géographiques et les périodes, de l’Antiquité à nos jours.
Informations pratiques
L’École du Réseau international de formation en histoire de l’art réunit des jeunes chercheurs de huit pays (France, Angleterre, Allemagne, Italie, Suisse, Canada, États-Unis, Japon) pour discuter de leur recherche doctorale avec d’autres doctorants ainsi qu’avec les chercheurs avancés du Réseau dont les formations et les méthodologies sont différentes des leurs. Ils seront réunis en groupes de discussion animés par des membres du Réseau, avant de présenter une communication de quinze minutes à l’ensemble du groupe. Des activités complémentaires, en lien avec la thématique de l’École, seront organisées à Cambridge. Les participants s’engagent à être présent pendant les cinq jours.
Procédure de réponse à l’appel :
Les doctorant.es et post-doctorant.es souhaitant participer sont prié.es de soumettre un projet de communication de 15 minutes, accompagné d’un court CV (incluant les langues parlées) à l’adresse edp2020cambridge @ gmail.com avant le lundi 17 février 2020. Les propositions ne doivent pas faire plus de 1800 caractères, ou 300 mots, et peuvent être rédigées en allemand, en anglais, en français ou en italien. La proposition et le CV doivent être joints en un seul document dans un courriel. Elles doivent être soumises en format Word, et comporter le nom de la candidate ou du candidat, ses adresses (électronique et postale), l’établissement et le pays dont elle ou il dépend (nom de fichier : Proposition_Prénom_Nom abrégé de l’institution, exemple : Proposition_Louis_Marin_Univ-Paris-Nanterre). La ligne « sujet » doit préciser le nom du candidat, le pays dans lequel il est inscrit et sous lequel des 8 sous-thèmes du programme la proposition doit être rangée. L’annonce de la sélection des participants sera diffusée fin mars 2020.
Nota bene : dans les deux semaines suivant l’acceptation de leur proposition, les participants devront en soumettre une traduction dans une autre des langues officielles du Réseau international (allemand, anglais, français, italien). Un mois avant le début de l’École, ils devront en outre envoyer aux organisateurs le texte complet de leur communication, ainsi que leur présentation Powerpoint. Étant donné que les participants font leur communication dans leur langue maternelle, la maîtrise des autres langues est indispensable. Les participants des pays latins doivent maîtriser au moins d’une façon passive l’anglais ou l’allemand, et ceux des pays anglophones ou germanophones le français ou l’italien.
Organisation
La XVIIIe École de Printemps du Réseau International en Histoire de l’Art est organisée par Andrew Chen (Research Fellown St John’s College, University of Cambridge) en collaboration avec Todd Porterfield et Bronwen Wilson (États-Unis), Lucie Grandjean et Ségolène Le Men (France), et Bruno Grimm (Allemagne). Cet évènement est généreusement soutenu par St John’s College, Cambridge et par l’Institut National d’Histoire de l’Art, Paris.
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