Le décor à la période moderne est considéré comme l’une des parties constitutives de l’architecture. Grâce à lui, celle-ci se distingue de la simple maçonnerie et peut revendiquer une forme d’excellence. Dans une telle perspective, le décor est une condition essentielle à l’architecture et non pas un élément marginal. Or dans l’historiographie, décor et architecture sont souvent étudiés de manière séparée, ce qui institue de fait une rupture entre ces deux champs, susceptible de biaiser notre compréhension de la production artistique.
L’université de Lausanne organise deux rencontres internationales afin d’interroger les liens multiples entre décor et architecture en Europe à l’époque moderne et proposer de nouvelles perspectives de recherche. Après un premier volet centré sur la fin du xviie siècle et le xviiie siècle (24-25 novembre 2016), la session prochaine (16-17 novembre 2017) est dédiée aux xvie et xviie siècles. Un recueil à comité de lecture sera publié à l’issue de ces rencontres.
Il existe des différences notables dans les modalités de l’invention du décor d’un édifice à l’autre et d’un individu à l’autre. En effet, les prérogatives des architectes s’avèrent variables selon les circonstances et les contraintes auxquelles ils sont soumis, certains étant fortement impliqués dans la conception du décor, tandis que d’autres en laissent le dessein aux artistes ou aux hommes de métiers. Afin de mieux comprendre comment ont été pensés et pratiqués les rapports entre décor et architecture au xvie et au xviie siècle, l’accent sera mis à la fois sur des études d’individus et de cas concrets inédits, mais aussi sur des approches plus générales et thématiques. Plusieurs questions, qui n’épuisent certes pas le champ des possibles, pourront être abordées :
- Comment les notions de décor et d’architecture ont-elles été définies l’une par rapport à l’autre ?
- À qui confie-t-on l’invention du décor ? Quelles sont les conséquences d’un éventuel partage des tâches sur le projet architectural ?
- Quels effets les contraintes techniques liées à l’architecture ont-elles sur le décor ? Quelles sont les différentes formes du décor ? Comment celui-ci s’adapte-t-il à la convenance du lieu ?
- Les pratiques mises en œuvre sur les chantiers sont-elles respectueuses des préceptes théoriques ?
- Dans quelle mesure les enjeux économiques, religieux, politiques ou sociaux peuvent-ils affecter les rapports entre architecture et décor ?
Le comité scientifique sera particulièrement attentif aux apports des propositions de communication au regard de l’historiographie existante. Il est également susceptible de prendre en considération des propositions traitant du xve siècle si celles-ci apportent un éclairage pertinent sur les questions soulevées dans le présent colloque.
Modalités pratiques :
Les communications d’une durée de 30 minutes seront suivies de 15 minutes d’échange. Les propositions de communication de 300 mots, accompagnées d’un bref curriculum vitae et d’une liste de publications, sont à envoyer avant le 30 avril 2017 à Matthieu Lett (matthieu.lett@unil.ch), Carl Magnusson (carl.magnusson@unil.ch) et Léonie Marquaille (leonie.marquaille@unil.ch).
Organisation scientifique :
Matthieu Lett (Université de Lausanne, Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
Carl Magnusson (The Courtauld Institute of Art)
Léonie Marquaille (Université de Lausanne)
Comité scientifique :
Marianne Cojannot-Le Blanc (université Paris Ouest Nanterre La Défense)
Alexandre Gady (université Paris-Sorbonne)
Dave Lüthi (université de Lausanne)
Christian Michel (université de Lausanne)
Werner Oechslin (Eidgenössische Technische Hochschule Zürich)
Antoine Picon (Harvard University)
Katie Scott (The Courtauld Institute of Art)
Marie Theres Stauffer (université de Genève)
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