Appel à communication : « Faire œuvre. La formation et la professionnalisation des artistes femmes au XIXe et XXe siècles » (Paris, 19-20 septembre 2019)

Appel à communication : « Faire œuvre. La formation et la professionnalisation des artistes femmes au XIXe et XXe siècles » (Paris, 19-20 septembre 2019)

Petite salle, Centre Pompidou
Auditorium du musée d’Orsay
Paris, France
19 et 20 septembre 2019

Ce colloque s’inscrit dans le cadre d’un partenariat plus général initié entre l’Établissement public des musées d’Orsay et de l’Orangerie, le musée national d’Art moderne – Centre Pompidou et l’association AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, portant sur les créatrices de leurs collections. Il viendra conclure l’exposition Berthe Morisot au musée d’Orsay, la première jamais dédiée à cette artiste majeure par le musée depuis son ouverture en 1986 et par un musée national depuis 1941. Depuis 2009, année de l’accrochage thématique Elles@centrepompidou, le Centre Pompidou est engagé dans une politique d’acquisition, d’exposition et de recherche dynamique autour des artistes femmes. La programmation 2019-2021 mettra notamment à l’honneur Dora Maar, Cao Fei, Sonja Ferlov Mancoba, Dorothy Iannone, Alice Neel, Hito Steyerl, Les Femmes dans l’abstraction, Georgia O’Keeffe…

L’objet de ce colloque est d’étudier les processus de formation et de professionnalisation des artistes femmes qui interviennent au XIXe et au XXe siècles par leur accession aux structures d’enseignement des pratiques artistiques, qu’il s’agisse des ateliers et académies privés ou des institutions publiques.

Longtemps exclues de l’enseignement artistique institutionnel, les femmes n’ont pu y accéder qu’au début du XIXe siècle. Citons pour le cas français, la fondation de l’école spéciale de dessin pour les jeunes filles en 1803, seule école d’art à financement public d’État à Paris pour les femmes, devenue institution publique en 1810. L’entrée à l’École des beaux-arts ne leur sera possible qu’en 1897, après une longue bataille ; mais un seul atelier, non-mixte, leur sera ouvert jusqu’à la fin des années 1920.

Les études en histoire de l’art ont montré comment l’entourage familial a été déterminant dans l’accession des femmes au métier d’artiste, pour les périodes anciennes. Le développement croissant à compter du XIXe siècle de lieux de formation autorisés aux femmes a permis l’émergence d’un vivier d’artistes professionnelles des beaux-arts et des arts appliqués, dont les rangs n’ont cessé de grossir.

Ce colloque entend rassembler chercheuses et chercheurs d’horizons divers, afin de faire le point sur les recherches menées sur ces écoles, académies et ateliers qui ont ouvert leurs portes aux femmes. Les interventions proposées pourront porter sur les trois axes suivants destinés à encadrer la réflexion :

– une cartographie des lieux et des acteurs et actrices, notamment les professeures ou assistantes d’atelier. Le cas de Paris et plus largement de la France feront l’objet d’une attention particulière, mais les contributions portant sur d’autres scènes, leurs comparaisons ou l’analyse des circulations transnationales sont également attendues.

– les modalités d’enseignements et leurs contenus : par exemple, l’impact des cours mixtes ou séparatistes, les conditions d’accès différentes entre hommes et femmes notamment financièrement, et l’analyse sociale qui en découle, les spécificités genrées par disciplines ou sujets, en particulier la problématique de l’enseignement d’après le modèle vivant nu. L’opposition entre la formation aux beaux-arts et aux arts appliqués et industriels pourra aussi faire l’objet d’analyse.

– des exemples spécifiques de relations maître·sse·s-élèves : par exemple l’analyse des processus de transmission ou de transgression, le processus d’identification au maître (la question des modèles féminins), l’étude de lignées familiales et la force du réseau dans le passage au monde professionnel, les affinités électives entre élèves.

La question des sources, et de leur capacité à rendre compte des activités d’enseignements et des réseaux sociaux qu’elles génèrent, constituera une question transversale de ces réflexions. Les communications pourront se présenter sous la forme d’études de cas problématisées par lieu ou par figure artistique ou d’analyses pluridisciplinaires.

Les communications auront une durée de 20 minutes. Elles feront l’objet d’une captation audiovisuelle et seront susceptibles d’être publiées, après examen des textes par le comité scientifique, sur les sites Internet des institutions organisatrices.

Propositions de communications :

Les propositions de communications sont à adresser à : faireoeuvre@gmail.com avant le 16 juin au plus tard, sous forme d’un résumé d’une page environ (2000 signes maximum) précédé d’un titre et accompagné d’un Curriculum Vitae intégrant une liste des publications.
L’acceptation des propositions sera notifiée au plus tard le 15 juillet 2019.
Les communications et les papiers pour la publication se feront en français ou anglais.
Date limite : 16 juin 2019
Type d’événement : colloque
Dates de l’événement : 19 et 20 septembre 2019
Lieux de l’événement : Petite salle, Centre Pompidou ; Auditorium du musée d’Orsay (Paris, France)

Comité scientifique et d’organisation :
Musées d’Orsay et de l’Orangerie :
Sabine Cazenave, conservatrice en chef, département des peintures, musée d’Orsay ; Sophie Eloy, chargée d’études documentaires, musée de l’Orangerie ; Thomas Galifot, conservateur en chef, photographie, musée d’Orsay ; Leïla Jarbouai, conservatrice des arts graphiques, musée d’Orsay ; Sylvie Patry, conservatrice générale, directrice de la conservation et des collections, musée d’Orsay ; Scarlett Reliquet, responsable des cours, colloques et conférences, musées d’Orsay et de l’Orangerie

Musée national d’Art moderne, Centre Pompidou :
Ariane Coulondre, conservatrice, collections modernes ; Nathalie Ernoult, attachée de conservation, collections modernes

AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions :
Hanna Alkema, responsable des programmes scientifiques ; Camille Morineau, présidente d’AWARE, directrice des expositions et des collections à la Monnaie de Paris ; Fanny Verdier, chargée des contenus numériques

Personnalités extérieures :
Alexia Creusen, plasticienne et collaboratrice scientifique à l’université de Liège ; Charlotte Foucher Zarmanian, chargée de recherches, C.N.R.S., historienne de l’art ; Nicole Myers, The Barbara Thomas Lemmon Senior Curator of European Art, Dallas Museum of Art ; Anne Rivière, historienne de l’art ; Séverine Sofio, sociologue, C.N.R.S. ; Julie Verlaine, maîtresse de conférences en histoire contemporaine, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, présidente de Mnémosyne

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