Festival de l’histoire de l’art : Fontainebleau 30 mai – 1er juin 2014
Collectionner; La Suisse, pays invité
Le Ministère de la Culture et de la Communication, l’Institut national d’histoire de l’art et le Château de Fontainebleau s’associent, avec le concours du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, pour proposer la quatrième édition du Festival de l’histoire de l’art. Conçues comme un carrefour des publics et des savoirs, ces trois journées offrent conférences, débats, concerts, expositions, projections, lectures et rencontres dans le château et dans plusieurs sites de la ville de Fontainebleau.
Le Festival explore chaque année un thème, en 2014 « Collectionner », et propose trois rendez-vous annuels : le Forum de l’actualité, qui accueille un pays invité, cette année la Suisse, le Salon du livre et des revues d’art et Art & Caméra la section film et vidéo du Festival. Le Festival est aussi l’occasion de propositions pédagogiques pour l’enseignement de l’histoire des arts à l’école, à travers une Université de printemps et des ateliers pédagogiques proposés et soutenus par le Ministère de l’Éducation nationale.
L’appel à communication s’adresse à des chercheurs français et étrangers, de préférence francophones, confirmés ou débutants. Les propositions de jeunes chercheurs, conservateurs ou encore restaurateurs seront examinées avec une attention particulière.
Collectionner
Pratique très ancienne dont les premières attestations remontent à la préhistoire, la collection parle des relations entre l’œuvre d’art et la société, entre les artistes et leurs commanditaires ou acheteurs, entre les amateurs privés et le public. Pourquoi collectionner ? Le but et le plaisir de la collection est-il le même pour un empereur romain, un roi de France ou un chef d’entreprise contemporain ? Collectionnent-t-ils pour eux seuls ou pour un public et quel public ? En comparant les situations présentes et passées mais aussi en donnant la parole aux collectionneurs d’aujourd’hui, on cherchera à comprendre comment s’articulent passions privées et patrimoine, passages entre collections privées et collections publiques, ainsi que les différents modes de mécénat. Le balancement entre ce que l’on montre et ce que l’on cache est essentiel à toute collection. Collectionner signifie aussi mettre en scène des objets pour raconter une histoire, raconter l’histoire. La présentation des peintures, jusqu’au XXe siècle, par « écoles » nationales, les classements successifs des arts extra-européens, de l’ethnographie aux « arts premiers », ont rendu visible une histoire de l’humanité dont la validité doit être interrogée. La collection peut aussi se proposer de décrire le monde : aux XVIe et XVIIe siècles, les frontières poreuses entre sciences et arts font des merveilles de la nature des œuvres d’art, exposées dans des cabinets de curiosités ou chambres des merveilles, qui inspirent aujourd’hui des artistes. Si le thème permet d’explorer les relations entre les artistes et leurs collectionneurs, il invitera aussi le visiteur à inverser le regard et à montrer que les artistes eux-mêmes sont souvent collectionneurs et que ces collections nourrissent et éclairent leur propre création.
Plus que des portraits de collections ou de collectionneurs, le Festival souhaite mettre en avant les enjeux de la pratique de la collection, ses fonctions sociales, les récits qu’elle génère, ainsi que les rapports entretenus entre collection et création, de la préhistoire à nos jours. Les projets de communication devront s’inscrire dans l’une des problématiques suivantes.
1/ Collectionner, une pratique sociale ou asociale?
a. Les fonctions sociales de la collection : depuis quand collectionne-t-on et pourquoi? Collection et représentation du sacré, collection et représentation du pouvoir, collection et identité (individuelle ou collective)…
b. Les objets de la collection : histoire du goût, promotion et consécration de nouveaux collectibles ; implications politiques et esthétiques…
c. Collections privées et collections publiques, de la collection au musée
2/ L’économie de la collection
a. Les échanges non-marchands: don, troc, échanges…
b. Le marché de l’art, ses lieux, ses acteurs et ses codes ; la spéculation ; le faux
c. Collection et patrimoine : fiscalité, mécénat…
3/ Collections, savoir(s) et histoire(s)
a. Collectionner et classer : listes, séries, lacunes…
b. Collection et description du monde : typologie des collections ; collections et voyages ; microcosmes et macrocosmes
c. Collection et récit (individuel ou collectif) : collections et invention de l’histoire ; collection et mémoire
d. Collectionner, une pratique savante et/ ou sensible : les critères de la collection (goût, expertise, plaisir…)
4/ Les lieux de la collection
a. Géographie des collections et des collectionneurs ; géographie des études actuelles sur le collectionnisme
b. Montrer ou cacher la collection : publicité de la collection privée ? Problématique de la maison-musée
c. Dispositifs d’exposition : architecture, décors intérieurs, mobiliers, accrochages…
5/ Collectionner et créer
a. Les artistes collectionneurs
b. La collection comme répertoire de modèles, point de départ de la création (artistique ou littéraire)
c. La collection œuvre d’art : les collections qui deviennent des œuvres – le cabinet de curiosités comme thème de création contemporaine.
Modalités de participation
Plusieurs formats d’intervention sont proposés au choix des intervenants :
– Conférence : 1 personne maximum, 30 mn
– Conférence à deux voix ou débat : 2 à 3 personnes maximum, modérateur compris, 45 mn.
– Œuvre au crible : 3 personnes maximum, modérateur compris, 1h. L’œuvre au crible se propose de confronter autour d’une même œuvre projetée, choisie en rapport avec le thème de l’année, le regard de trois spécialistes de disciplines ou de périodes différentes.
– Table ronde : 5 personnes maximum, modérateur compris, 1h30 mn
Les intervenants sont invités à donner à leur présentation un caractère oral et accessible, afin de faciliter les échanges entre les intervenants et avec le public, qui sera composé non seulement de chercheurs, d’enseignants et d’étudiants ou d’acteurs du monde des arts, mais aussi d’un grand nombre d’amateurs et de curieux moins familiers du discours scientifique et de ses codes.
Modalités de soumission et sélection des propositions
L’examen des propositions sera confié au comité scientifique du Festival de l’histoire de l’art. Les propositions doivent s’inscrire clairement dans le plan de l’appel à communication. La sélection cherchera à mettre en valeur tous les aspects évoqués dans ce plan et à représenter toutes les périodes historiques ainsi que des médiums et des situations géographiques variées, de manière à offrir un panorama le plus vaste possible.
Les projets de communication doivent impérativement se présenter sous la forme suivante : titre du projet, résumé en 350 signes, présentation d’une page maximum (3500 signes), CV avec bibliographie. Pour les projets de communication à plusieurs intervenants (débat, table ronde…) le porteur du projet sera clairement désigné et les noms, fonctions, coordonnées et CV seront donnés. Les projets incomplets ne seront pas soumis au comité scientifique. Ils seront adressés exclusivement par courriel à : festivaldelhistoiredelart@inha.fr avant le 25 novembre 2013. Ils doivent être rédigés en français. Les décisions du comité scientifique seront délivrées à partir du 1er janvier 2014.
Liste des membres du comité scientifique 2014 et programme de l’édition 2013 à retrouver sur : http://festivaldelhistoiredelart.com/
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.