L’Art de Bâtir aux Champs 2
La ferme moderne. Architecture rurale et constructions agricoles au XXe siècle. Les campagnes européennes et les territoires coloniaux, entre tradition et innovation
Colloque organisé par le Ministère de la culture et de la communication et l'Institut national d'histoire de l'art, par Jean-Philippe Garric, Pascal Liévaux, Emilie d’Orgeix, Isabelle Roland et Bernard Toulier.
INHA, Galerie Colbert, Salle Vasari jeudi 11 et vendredi 12 octobre 2012
Le xxe siècle amplifie en Europe le transfert de population, des campagnes vers les villes, déjà largement engagé pendant le siècle précédent, confirmant ainsi la prééminence de la civilisation urbaine. La ville s’y affirme, au détriment de l’espace rural, comme le lieu de convergence des enjeux contemporains, des innovations et des dynamiques culturelles. Sa croissance concentre l’attention des architectes et des urbanistes et, par contrecoup, des historiens de l’architecture.
Pourtant, si l’architecture du xxe siècle est essentiellement urbaine, le monde rural fait aussi pendant cette période l’objet de multiples expériences et entreprises privées ou publiques de modernisation.
Ces politiques, qui se proposent en premier lieu de transformer le cadre de vie et de production, pour accroître la rentabilité des exploitations et soutenir la réforme des sociétés rurales, sont souvent planifiées au niveau national. Elles reflètent cependant des évolutions qui découlent du contexte international, puis de la mondialisation, tout en témoignant d’une attention au caractère local, aux traditions régionales et autre Genius Loci.
Ce mouvement poursuit donc les réformes entreprises au xixe siècle, dont il partage souvent les visées planificatrices, industrielles, productivistes, hygiéniques et réformatrices. Mais il est aussi un terrain privilégié d’expression et souvent de confrontation des grandes idéologies politiques : un mouvement qui s’accompagne d’une importante production théorique et de propagande. Au capitalisme agricole succèdent de vastes projets collectivistes ou communautaires, socialistes ou nationalistes, qui donnent lieu à des entreprises à grande échelle d’aménagement du territoire et de transformation de l’environnement bâti.
Les conflits internationaux, le développement de la grande industrie et l’expansion coloniale bouleversent la nature et le périmètre du territoire agricole des puissances européennes. L’enjeu des reconstructions et le déplacement des modèles, moteur d’inventions et d’adaptations, exacerbent les prises de conscience et les revendications régionalistes. Le progrès des techniques et la diffusion des nouveaux matériaux, permettant des réalisations plus rapides et plus ambitieuses se substituent aux pratiques traditionnelles, jusqu’à produire des réactions.
Les contributions, qui prêteront une attention particulière à la relation entre les doctrines, les modèles et les pratiques, pourront notamment aborder :
– Les enjeux idéologiques et politiques des affrontements entre modernité et tradition
– Les politiques publiques ou les mouvements associatifs en matière de modèles ou de réalisations
– Les contextes coloniaux et postcoloniaux
– Les conflits mondiaux et les reconstructions
– La dialectique entre innovation et tradition dans l’emploi des matériaux et des techniques de construction
– La médiatisation de l’architecture rurale à travers les expositions régionales, nationales ou universelles, la presse, le cinéma, etc.
– Les questions posées par les politiques de protection, d’inventaire, de sauvegarde et de restauration
Les propositions d’intervention, sous la forme de résumés de 1500 à 2500 signes maximum, devront être soumises avant le samedi 31 mars 2012 par courrier électronique adressé à : pascal.lievaux@culture.gouv.fr et à jean-philippe.garric@inha.fr
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