Appel à communication : « Quel lieu choisir ? Implantation, représentation et mention de l’édifice et de l’objet (XIe-XVIIe). » Journées doctorales internationales, Amiens, 29 et 30 mai 2018 (Université de Picardie Jules Verne, Université de Liège, Université François Rabelais de Tours)
Le deuxième volet de ces journées aura lieu à Amiens les mardi 29 et mercredi 30 mai 2018, et aura pour thème :
« Quel lieu choisir ? Implantation, représentation et mention de l’édifice et de l’objet (XIe-XVIIe). »
Ces journées seront divisées en deux temps : tout d’abord le choix du lieu de l’édifice, puis le choix du lieu de l’objet.
La construction d’un nouvel édifice démarre généralement par une importante réflexion sur son lieu d’implantation. Le choix de ce dernier peut être stratégique ou symbolique, voire les deux, et dépend de sa fonction, de son commanditaire et de l’environnement dans lequel il doit être situé : un monastère qui souhaite s’implanter dans un endroit reculé ou au cœur d’un centre urbain ; un lieu de pouvoir qui doit dominer un territoire donné ; une forteresse militaire qui doit avoir un emplacement stratégique… Il est ainsi intéressant d’étudier l’ensemble des facteurs, des acteurs et des enjeux rencontrés dans ce processus d’implantation, que le lieu concerné soit urbain, péri-urbain, rural ou isolé.
Il en va de même pour les objets : tableaux, sculptures, objets précieux, reliquaires, bijoux, monument funéraires, meubles, attributs liés à une fonction ou à un pouvoir, objets porteurs de symbole… Un grand nombre d’entre eux nécessite d’être placés dans un lieu spécifique, qu’il s’agisse d’un lieu réel ou de la composition d’une œuvre bidimensionnelle. L’objet et le lieu ou l’édifice qui l’accueille interagissent et peuvent être conçus ou modifiés en conséquence.
L’objectif de ces journées doctorales est ainsi d’apprécier la notion de lieu dans toutes ses déclinaisons afin de mieux comprendre sa conception et son importance au cours du Moyen Âge et de la première Modernité.
Journée 1 : le lieu de l’édifice
La première journée portera plus particulièrement sur les édifices. Nous vous proposons d’inscrire vos communications parmi les trois approches thématiques suivantes :
– Les choix de localisation de l’édifice : comment le choix du lieu est-il défini ? Qui sont les acteurs de ce choix ? Quels ont été les effets de cette implantation à l’échelle locale et globale ? Les études pourront se concentrer sur un espace géographique spécifique, une communauté religieuse, un édifice en particulier ou un site archéologique. Il s’agit de montrer les stratégies d’implantation et les recompositions territoriales mises en place après l’implantation d’un nouveau lieu de pouvoir ou de production dans un contexte historico-géographique précis.
– La représentation du lieu : pourquoi ce lieu a-t-il été choisi ? Comment est-il représenté ? Quelles sont les raisons de cette représentation ? Dans quelles mesures ces représentations sont-elles fidèles au lieu d’origine ? Comment les lieux imaginaires ont-ils été représentés ? Cet axe de réflexion engage plutôt des communications permettant de comprendre les moyens mis en place pour « donner à voir » des lieux particuliers et les objectifs sous-jacents.
– Les mentions de lieux de pouvoir et de production dans les manuscrits : comment les textes littéraires et les sources historiques mentionnent-ils les lieux (réels ou inventés) ? Quel(s) rôle(s) jouent-ils dans le texte ? Si la description d’un lieu intervient dans un manuscrit enluminé, comment l’image interagit-elle avec le texte ? Les communications peuvent porter sur l’évolution des termes privilégiés pour qualifier tel ou tel lieu. Par exemple, le mot « prioratus » est rarement utilisé pour désigner une dépendance religieuse entre le XIe et le XIIIe siècle dans les manuscrits pour lui préférer tout un panel d’autres termes.
Journée 2 : le lieu de l’objet
De même, nous proposons d’aborder à propos du lieu de l’objet une problématique en lien avec les trois thématiques suivantes :
– La place de l’objet: souvent, des objets de choix sont disposés dans des lieux particuliers : un édifice, un espace public, un endroit privé ou encore une tombe. Il est intéressant de tenter de comprendre pour quelles raisons ces objets ont été placés dans le lieu qu’on leur a choisi, quels sont les facteurs et les enjeux pris en compte dans cette décision et qui en furent les acteurs. L’histoire des emplacements d’un objet compris entre le XIe et XVIIe siècle pourra être poursuivie jusqu’à nos jours dans une perspective historiographique. Des réflexions à propos de la méthodologie de l’historien, de l’historien de l’art ou de l’archéologue pour identifier le lieu d’origine d’un objet pourront également être abordées.
– Les interactions entre le lieu et l’objet: il s’agit de porter une réflexion et un regard croisé sur l’évolution conjointe ou disjointe de l’édifice et de l’objet : quels sont les impacts des mutations et recompositions internes de l’édifice sur l’objet ? Comment un édifice peut-il être spécifiquement conçu afin d’abriter un ou plusieurs objets ? Cette thématique concerne les édifices religieux ou publics mais également l’architecture privée et les premières expériences d’architecture liées à une collection d’objets. Une nouvelle fois, toute réflexion portant sur la méthodologie utilisée afin de comprendre ces interactions est la bienvenue.
– La représentation de l’objet en peinture, enluminure ou sculpture: ce thème invite les participants à s’interroger sur les méthodes de représentation de l’objet. Comment celui-ci, lorsqu’il joue un rôle clef dans l’œuvre qui l‘intègre, est-il mis en valeur ? Comment un objet peut-il être utilisé pour construire une composition ?
Modalités de proposition :
Les interventions pourront s’inscrire au sein de travaux scientifiques en histoire, archéologie, histoire des arts et littérature dans des bornes chronologiques larges (XIe-XVIIe siècle). L’objectif est d’avoir un regard neuf et transdisciplinaire sur la notion de lieu qui transparait en filigrane dans de nombreux sujets de recherche. Les communications devront s’efforcer, dans la mesure du possible, d’introduire des éléments historiographiques permettant de développer des comparaisons entre les différentes interventions et de réfléchir sur la notion de « lieu » et ses évolutions au cours des siècles
Les propositions de communication sont attendues pour le 15 janvier 2018 au plus tard, sous forme d’un résumé d’une quinzaine de lignes à adresser par mail aux organisateurs. Elles devront être accompagnées d’un CV, ainsi que du sujet de thèse et des noms du ou des directeur(s) de recherche. Une réponse sera adressée aux participants au plus tard le 15 février 2018.
Les interventions devront durer une vingtaine de minutes, avec possibilité de projeter un power point. Elles pourront se faire en français ou en anglais.
Nous ne pourrons malheureusement pas proposer d’aide financière pour le transport ou le logement, nous vous invitons donc à demander à vos laboratoires et écoles doctorales s’ils peuvent contribuer à votre participation. Nous serons en revanche en mesure de fournir des attestations de participation.
N’hésitez pas à nous contacter pour de plus amples informations ou pour toute précision.
Comité d’organisation :
- Julie Colaye, doctorante en histoire médiévale : juliecolaye@gmail.com
- Marie Quillent, doctorante en histoire de l’art médiéval : marie.quillent@wanadoo.fr
Appel à communication téléchargeable: Quel lieu choisir – Journées doctorales internationales – Amiens – mai 2018 FR et EN
[EN]
The research laboratory Trame (Texts, Representations, Archaeology and Memory from Antiquity to the Renaissance) of the University of Picardie Jules Verne associated with the research unit Transitions. Middle Ages and First Modernity (University of Liège) and with the Center for Advanced Studies in the Renaissance of the University François Rabelais (Tours) on the occasion of international PhD students ‘ Meetings in three parts. Implemented by PhD students of these three institutions, the aim of the meetings is to enable exchanges and discussions between PhD students, junior researchers and experimented colleagues. The first part will be held in Liège on Tuesday the 30th of January and Wednesday the 31st of January 2018 on the theme « Transition(s) : concept, methods and case studies (14th-17th centuries) ».
The second meeting will be held in Amiens on Tuesday the 29th of May and Wednesday the 30rd of May 2018 on the theme :
« Why did they choose this place? Settlements, Representations and References of Buildings and Objects (11th-17th centuries) »
This meeting will be divided into two parts: first, the choice of the place of the building, and then the choice of the place of the object.
The construction of a new building usually start with an important thinking concerning the localization. The choice is strategic or symbolic, sometimes both, and depend on its function, its sponsor and its geographical context. For example, a monastery will set up on a secluded place or, in the contrary, on an urban center; a military fortress must occupy a strategic place to dominate a territory etc. In this way, it’s interesting to study all these factors, actors and issues regarding the establishment process in a rural, urban or suburban context.
In the same way, objects (such as paintings, sculptures, precious objects, reliquaries, pieces of jewellery, funerary monuments, pieces of furniture, symbols of power etc.) are interesting to study. Lot of them need to be placed on a specific location, whether it’s in a real place or in the composition of a bidimensional work. The place where the object is arranged can be modified in consequence as there are interactions between them.
The goal of this Meeting is to gauge the notion of place in all its forms in order to understand its meaning and its importance during the Middle Ages and First Modernity.
Day 1: the place of the building
This first day will be focused on the buildings. The statements have to match the three following approaches:
– The location choices of the edifice: how the place was chosen? Who were the actors of this choice? What were the effects of this implantation on a local and global historical context? Studies could focus on a specific place, a religious community, an edifice or an archaeological site. It’s a matter of showing the location strategies and the territorial transformations after the creation of a new « place of power » or a place of production in a historical and geographical context.
– The place‘s portrayal is the second theme: why did they choose this place? How is it represented and why? Are they accurate the original place? How fictive places are show? The statements have to consider the different means used to point out peculiar location and the underlying goals.
– The place’s references in the sources: how literature and manuscripts mention those places whether real or fictive? What is the purpose in those texts? In an illuminated book, how is introduced the description of the place and what are the connections between the picture and the text? The statements could cover the evolution of the terms used to qualify a place. For example, the Latin word « prioratus » is barely used to qualify a priory between the 11th and the 13th centuries in manuscripts but we find lot of others words like house, farm, church etc.
Day 2: The place of the object
Concerning the place of the object we propose the three following themes:
– The position of the object: usually, special objects are put in specific places: a building, a public space or a private one, or even a tomb. It would be interesting to attempt to understand why those objects have been placed in well-chosen areas, which were the factors and the issues according to which this decision has been made and by who. The history of the different places in which an object dating back to the 11th to the 17th century has been settled from his creation up to the present time can be made through a historiographical perspective. Reflections focusing on the methods used by historians, historians of arts or archaeologists to identify the original place of an object are welcomed.
– Interaction between the object and the place: the goal is to think about the conjoint and disjointed evolution of the building and the object: which are the impacts of the mutations and the intern reconstructions of the building on the object? How a building can specifically be built to accommodate one or several objects? This theme concerns both religious and public spaces, but also private places and the first experiences in museum architecture linked to a collection. Once again, all reflections about the methodology used to understand those interactions are welcomed.
– Representation of the object in paintings, illuminated manuscripts and sculptures: this third theme invite to wonder about the methods used to represent the object on pieces of art. How is it put on the spot when it plays a central role in the pieces of art? How an object can be used to build up the composition of a picture?
Contribution Modalities
Lectures should relate to history, archaeology, history of arts and literature, from the 11th to the 17th century. The purpose is to have a brand new and interdisciplinary view on the notion of « place » which finally concern several research subjects. Communications should try to introduce historiographical elements enabling to develop comparisons between the different interventions and to think about the notion of « place » and its evolution through time.
The proposals are expected for the 15th of January 2018 at the latest. They should be fifteen-line summary of the proposed lecture addressed to the Organising Committee, send together with a CV, the title of the thesis et the name of the research director(s). Candidate will be informed of the approval or the rejection of their proposal by the 15th of February 2018.
Lectures should last 20 minutes maximum, with the possibility to project a Powerpoint. They can be made in French or in English.
We will unfortunately not be able to provide you financial help for the accommodation or the transport. If you need an attestation to valorise your participation, we will be able to provide it.
Please do not hesitate to contact us if you need further information.
Organising Committee:
- Julie Colaye, PhD student in medieval history : juliecolaye@gmail.com
- Marie Quillent, PhD student in history of medieval art : marie.quillent@wanadoo.fr
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