Le 31 octobre – 1 novembre 2013 aura lieu à l’université de Tamkang, Taipei le colloque international : « Regards croisés sur les figures de l’homme entre l’Europe et l’Asie : du Second Empire à la Belle Epoque », avec le soutien du département de français de l’université de Tamkang et l’EA 4414 HAR de l’université de Paris Ouest Nanterre.
Comité scientifique : Gilles Boileau (Professeur de philosophie, Université de Tamkang, Taipei), Rong Liang, (Professeur de Théâtre, Université de Tamkang), Alain Milon (Professeur de philosophie, Université de Paris Ouest Nanterre, France), Stéphanie Tsai (Professeur de littérature française, Unversité de Tamkang, Taipei), Pierre Vauthier (Professeur de cinéma, Université de Tamkang, Taipei)
Présentation
Le Second Empire marque la première vague de la mondialisation avec les traités de libre-échange entre la France et l’Angleterre. Prennent naissance également à cette époque les notions d’État moderne et d’identité nationale. Mais le Second Empire est surtout lié à l’apparition et la formulation dogmatique des « Grands Récits » modernes.
Les « Grands Récits » désignent en fait les discours visant à remplacer — quitte à la réutiliser — l’ancienne mythologie chrétienne. Ces grands récits, au premier rang desquels on trouve l’idéologie du progrès continu de l’humanité vers l’émancipation politique, historique et littéraire — le discours comtien et le marxisme — redéfinissent la place de l’homme. Ils constituent une tentative pour inscrire la Cité humaine dans un processus d’autonomie en s’appuyant autant sur le dynamisme démographique et militaire de l’Europe qui commence sa conquête coloniale, que sur les pratiques scientifiques qui donnent la possibilité à la Cité de transformer à la fois son milieu et ses composants humains.
De ce dernier élément — les pratiques scientifiques — sort une définition de l’homme qui est autant sujet qu’objet de sa transformation. La société n’est plus un ‘donné’ mais un ‘faire’, une série de techniques qui permettent l’emprise sur le monde et en même temps une technologie de l’humain socialisé.
Le Grand Récit par excellence de cette période est donc le discours du Progrès. Indéfini et à la fois social et technique, le progrès est de l’homme et dans l’homme. Il constitue un arrière-plan idéologique. Mais existe-t-il une seule modalité pour penser le Progrès ? À cet effet, nous nous interrogeons sur la figure du progrès, du Second Empire à la Belle Époque, à travers la manière dont l’Europe et l’Asie comprennent cette figure.
Dans l’espoir de sortir de l’impasse des discours « orientalistes » ou post-colonialistes se limitant trop souvent à des oppositions binaires (colonisateur/colonisé, sujet/autre, occident/orient), nous cherchons à rendre visible d’autres formules pour saisir l’homme à travers les échanges Europe-Asie de l’époque. Nous nous intéresserons plus particulièrement à la manière dont les intellectuels asiatiques du XIXe siècle ont incorporé et intégré cette vision occidentale du progrès dans leur propre lecture de la modernité.
Les propositions peuvent être littéraires, philosophiques, historiques, anthropologiques, artistiques…
Axes proposés :
— La fabrique de l’homme moderne : mots et images
— Le rapport de l’homme et la nature : vie et mode de vie
— La vision du monde : cartographie territoriale
— La technologie, l’art et la littérature
Les propositions d’une page accompagnées d’un bref CV sont à envoyer avant le 1 mars 2013 à Gilles Boileau gillesboileau@yahoo.fr et Alain Milon (alain.milon@u-paris10.fr)
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.