Colloque: Civilisation(s) : Méditerranée et au-delà
26-27-28 Juin 2014, Marseille : MUCEM
Le colloque organisé par le (CFHA), le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM) et l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) sous l’égide du Comité international d’histoire de l’art (CIHA) part d’une interrogation commune aux historiens de l’art et aux anthropologues sur ce qui définit et constitue les civilisations, les rapports qu’elles entretiennent entre elles et la part qui revient aux oeuvres d’art et aux objets de civilisation(s) dans ce contenu et ces échanges.
Comment l’histoire de l’art et l’anthropologie traitent-elles, chacune dans son champ disciplinaire et/ou en échangeant outils théoriques et méthodes, de ces questions particulièrement cruciales en un moment de l’Histoire où alors que la globalisation met en exergue un discours de civilisation universelle, se raidissent pourtant les particularismes identitaires?
Que le colloque se tienne au MUCEM, le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, issu d’une reconversion du musée des Arts et traditions populaires fondé en 1937 par Georges-Henri Rivière et du Musée de l’Homme, incite à interroger la pluralité des civilisations, leur étude historique et anthropologique et leur présentation muséale à partir du cas de la Méditerranée. D’autant plus que les collègues historiens de l’art de la rive Sud de la Méditerranée et de l’Afrique rejoindront institutionnellement le CIHA à l’occasion du colloque de Marseille.
Cependant, les questions qui seront traitées dans le colloque débordent largement les limites du bassin méditerranéen. Seront pourtant privilégiées les propositions de communications qui entretiennent avec le cas méditerranéen des rapports d’analogie (mer intérieure, monde insulaire, ports comme villes-mondes, espace de civilisation comme lieu de rencontre de cultures, etc.) ou posent des points plus généraux de terminologie ou de méthodologie.
Quatre grandes séries de questions et d’objectifs peuvent être identifiés.
– Le premier objectif du colloque sera de réfléchir aux usages historiographiques du terme « civilisation » (par rapport notamment à celui de « culture »), tant en histoire de l’art (Jacob Burckhardt) qu’en anthropologie (Edward Tylor), en tenant en compte les déconstructions de la notion (Edward Saïd). Son instrumentalisation au cours de l’histoire en a rendu plus que discutable l’usage au singulier et en valeur absolue. Tout espace de civilisations est en effet l’enjeu de volontés conquérantes et de manifestations de puissance qui s’incarnent en autant d’images, de symboles et d’emblèmes où les cultures se donnent pour la civilisation. Si une démarche historique et comparatiste des civilisations (au pluriel) ou mieux des espaces de civilisations (comme la Méditerranée) est à l’évidence plus pertinente, quelles sont les théories et les méthodes qui en fondent les approches scientifiques?
– La deuxième série de questions portera sur les références identitaires aux civilisations dans l’histoire et dans le monde contemporain. Souvent détournées en crispations identitaires, en Méditerranée comme ailleurs, ces références n’en sont pas moins révélatrices de regards croisés ou, à tout le moins, de coexistences stimulantes. Un accent particulier sera mis sur les phénomènes d’éducation, de transmission et de constitution de récits nationaux d’histoire de l’art.
– En troisième lieu, on considérera l’espace méditerranéen comme espace de partage de civilisation(s). La dialectique qui anime un tel espace peut-elle être envisagée comme celle d’une « communauté de traducteurs »? On pourra s’intéresser aux traductions, interprétations, adaptations et autres appropriations de prototypes, de thèmes, de motifs tant dans le domaine des œuvres d’art que dans celui des « objets de civilisation ». On questionnera les modes et les lieux de l’échange, les grands passeurs et les zones de contact. Comment les paysages naturels et humanisés, l’architecture, l’urbanisme, les objets et le décor participent-ils d’imaginaires et de mythes entrecroisés dans la « longue durée »? Mais on réfléchira aussi aux limites d’un certain universalisme, aux marqueurs revendiqués et aux différends entre civilisations.
– Enfin, la tenue du colloque dans un musée, le MUCEM, qui se consacre à l’étude et à l’exposition des « civilisations » de l’Europe et de la Méditerranée, engage à mener une réflexion de fond sur les distinctions et les recoupements que l’on peut établir entre « œuvres d’art » d’une part et « objets de civilisation » qui n’ont pas d’intentionnalité esthétique d’autre part. Leur considération conjointe, dans un même espace muséographique, comme preuves substantielles des échanges entre les civilisations, semble devoir enrichir réciproquement les disciplines qui s’y confrontent.
Les propositions de communications seront envoyées au Comité de sélection dans une des 5 langues officielles du CIHA (allemand, anglais espagnol, français, italien) avec un court résumé en anglais (250 mots maximum) et un curriculum vitae résumé (150 mots maximum) avant le 15 octobre 2013.
Contact pour renseignements et envoi des propositions:
civilisations2014@inha.fr
Date limite d’envoi : 15 Octobre 2013
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