Appel à communications : « Les artistes au Muséum d’Histoire naturelle (1789-1914) » (Paris, Muséum national d’Histoire naturelle, 31 janvier 2025)

Journée d’étude « Les artistes au Muséum d’Histoire naturelle (1789-1914) »

Paris, Muséum national d’Histoire naturelle

Vendredi 31 janvier 2025

Date limite d’envoi des propositions : 20 août 2024

Journée d’étude organisée par le Muséum national d’Histoire naturelle, en partenariat avec l’Université Paris-Nanterre, le musée Rodin et les musées nationaux Jean-Jacques Henner et Gustave Moreau.

 

 

 

Héritier du Jardin du Roy – fondé en 1635, sous le règne de Louis XIII – le Muséum d’Histoire naturelle est, grâce à sa politique d’ouverture, un lieu incontournable pour la diffusion des sciences naturelles. Dédié à la recherche, à la formation et à l’enseignement public dans un vaste champ disciplinaire, cette institution recèle d’abondantes collections de formes naturelles végétales, animales, minérales et même artistiques qui attirent, au-delà des frontières hexagonales, les naturalistes en herbe ou confirmés et les amateurs. Véritable jardin d’Éden en plein cœur de Paris, le Jardin des Plantes offre une vision merveilleuse d’une nature raisonnée, mais prolifique. Il donne au public l’illusion de progresser dans un espace totalisant l’ensemble des productions de la nature. À l’engouement sans démenti du public, s’adjoint celui des artistes qui au cours du XIXe siècle se succèdent et se croisent dans les allées du Jardin des Plantes et les couloirs du Muséum où ils puisent l’inspiration, trouvent des modèles, lisent, ou flânent, regardent, ressentent et s’instruisent. Cette histoire conjuguant science et art, patrimoine culturel et scientifique, offre un nouveau regard sur le Muséum d’Histoire naturelle et sur la création artistique au XIXe et au XXe siècle et se raconte à travers de multiples points de vue ou parcours individuels. L’ambition de cette journée d’étude est de mettre en lumière et d’interroger ces interactions entre le Muséum d’Histoire naturelle de Paris et la production artistique (beaux-arts, arts décoratifs, illustration, littérature…) du XIXe siècle (1789-1914) à travers principalement les trois axes suivants.

  1. Un lieu de savoirs et de formation

Véritable lieu de savoirs, le Muséum participe, grâce à ses efforts pédagogiques – indissociables de ses stratégies muséographiques – à la diffusion des savoirs et des méthodes scientifiques au plus grand nombre. Depuis sa fondation, en 1793, treize chaires spécialisées en sciences naturelles sont créées, et douze cours non sanctionnés et en accès libre sont proposés par des chercheurs tels qu’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844) et Georges Cuvier (1769-1832). Parmi ces nouvelles chaires, on compte un cours d’iconographie naturelle ou de l’art de dessiner et de peindre toutes les productions de la nature, visant à la formation d’artiste-illustrateur ou de peintre d’histoire naturelle. Avant 1822, cet enseignement comprend indifféremment le dessin botanique et zoologique. D’un intérêt capital pour la recherche en biologie, le dessin scientifique permet de fixer les formes naturelles et répond à des normes précises.

Ce premier axe s’intéressera donc plus spécifiquement à cet enseignement. On s’interrogera ainsi sur la manière dont sont organisés ces cours. Quels en sont les contenus et quelles sont les particularités de ces enseignements ? Ouverts à tous et à toutes, ces cours s’adressent à un large public. Quels sont les publics concernés par ces enseignements ? L’évolution des techniques et principalement l’apparition de la photographie ont impacté les modes de représentation naturaliste. Comment se renouvellent les pratiques et les images, quelles techniques sont privilégiées ?

  1. Un lieu d’inspiration : les parcours d’artistes au Muséum d’Histoire naturelle de Paris

Si le Muséum est connu, de longue date, comme un lieu de formation et d’inspiration pour les artistes, les études et les événements scientifiques traitant de ce sujet manquent. L’ouvrage de Luc Vézin, Les artistes au Jardin des Plantes par exemple, date de 1990. De nombreuses publications permettent d’apprécier le travail des artistes affiliés au Muséum et à la collection de vélins qu’ils enrichissent. L’œuvre de Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) en particulier profite d’une abondante bibliographie et d’une large audience auprès du public, qui dépasse les frontières hexagonales : les expositions qui se sont tenues au musée Teyler et au musée de la Vie romantique à Paris, respectivement en 2013 et en 2017, en sont de bons exemples. De même, les créations d’Antoine-Louis Barye (1795-1875) et d’Eugène Delacroix (1798-1863) sont évoquées de façon récurrente dans les études portant sur cette thématique.

Afin d’enrichir ce panorama, le second axe d’étude s’intéressera plus particulièrement la place des artistes, non affiliés au Muséum, au sein de cette institution à travers l’étude de parcours individuels.

Un système de carte d’accès, notamment, et de lettre de recommandation leur permet, dans un temps limité, de se rendre librement dans son enceinte. Comment les artistes se saisissent-ils des ressources – pédagogiques, muséographiques et des collections – mises à leur disposition ? Quelles sources sont les plus exploitées ? Pour quels usages ? Comme les demandes de chacun obtiennent des réponses individuelles de la part de la direction du Muséum, des exposés de cas individuels mais moins connus semblent intéressants. Ils permettront notamment de mettre en lumière les créations d’artistes – masculins ou féminins, français ou étrangers – n’appartenant pas nécessairement à la tendance naturaliste.

  1. Le Muséum à travers le prisme des images

Cette valorisation de la place des artistes au Muséum indique un intérêt populaire pour cette institution, au XIXe siècle. Le phénomène de vulgarisation scientifique et le développement de la presse écrite et de la caricature ne sont pas étrangers à ce phénomène. Quelles promotions, quelles images, ou quels imaginaires sont associés à ce lieu ? Les artistes, par leurs créations, livrent également des témoignages sur la vie de cette institution, les usages des publics, sur les pensionnaires de la Ménagerie et des Serres du Jardin des Plantes. Ils participent ainsi activement à véhiculer l’image d’un nouveau Jardin d’Eden en plein cœur de Paris. Cette vision romantique se voit associée à celle de l’exotisme. Le goût pour le voyage, le désir d’un retour à la nature sauvage, l’observation du monde organique sont autant d’orientations qui incitent le visiteur et le chercheur à retourner avec un œil neuf au Muséum d’Histoire naturelle de Paris.

Cet axe de réflexion permettra de comprendre quelle place – réelle ou fictionnelle – occupe le Muséum au sein de la scène artistique et de l’imaginaire collectif et comment cela se manifeste dans la production artistique (beaux-arts, cinéma, art contemporain…). Cet axe sera également l’occasion de s’intéresser à la production artistique encouragée par l’institution même en orientant la réflexion, par exemple, sur les productions statuaires achetées puis installées dans le jardin des Plantes.

Les propositions de communication, rédigées en français ou en anglais, ne devront pas excéder une page et devront être complétées par une courte bibliographie ainsi que d’une petite biographie. Les interventions, lors de la journée d’étude, dureront 20 minutes. Le comité ambitionne de publier, in fine, les actes de cette journée ; les communications – de jeunes chercheurs ou plus confirmés – devront donc être inédites. Les déplacements ne seront pas financés par les organisateurs de la journée d’étude, mais les interventions pourront avoir lieu en visio-conférence.

Les propositions devront être envoyées avant le 20 août 2024 à l’adresse électronique suivant : lesartistesaumuseum@gmail.com. Les propositions sélectionnées en seront informées courant septembre 2024.

Comité scientifique et d’organisation

Aude Chevalier (Musée Rodin), Maud Haon-Maatouk (Université Paris-Nanterre), Franck Joubin (Musée Rodin), Rémi Labrusse (Université Paris-Nanterre, EHESS), Ségolène Le Men (Université Paris-Nanterre), Héléna Lichy (Université Paris-Nanterre, École du Louvre), Amandine Postec (Muséum d’histoire naturelle), Charles Villeneuve de Janti (Musées nationaux Jean-Jacques Henner et Gustave Moreau)

Plus d’informations : Les artistes au Muséum d’Histoire naturelle de Paris (1789-1914) – Sciencesconf.org

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