Appel : Le Musée et le Sacré. Les Cahiers de l’École du Louvre n° 25

Le Musée et le Sacré

Appel à contributions

La question du sacré au musée relève de préoccupations très actuelles, mais elle s’ancre dans l’histoire même du musée comme institution – le Museum est sanctuaire des muses. Dès le XVIII^e siècle, plusieurs musées européens sont logés dans un bâtiment en forme de temple. Aujourd’hui, plusieurs courants tendent au contraire à repenser cette association, et préfèrent qualifier le musée de forum, de lieu de dialogue.
Il s’agira tout d’abord de réfléchir à la manière dont l’histoire de l’architecture muséale reflète cette tension entre des modèles opposés. De même, la mise en œuvre de la muséographie, jusqu’à l’ère contemporaine, tend très souvent à sacraliser les œuvres exposées en leur conférant une sorte d’aura, par le biais d’un dispositif dramatique, par un effet ‘white cube’ ou par d’autres formes de scénographie.
Un objet religieux ou un objet sacré comporte une dimension sacrée, mais également une dimension historique ou esthétique ; pour les conservateurs et les conservatrices, pour les muséographes ou encore pour les médiateurs et les médiatrices rendre visible et intelligible cette combinaison est complexe.
L’étude des comportements sociaux au musée a retenu l’attention de plusieurs chercheurs et chercheuses : le silence, la mise à distance de l’objet, l’ensemble des protocoles de visite dessinent un rapport particulier à l’objet admiré.

Les approches pluridisciplinaires et internationales sur ces questions de l’architecture muséale, des dispositifs de présentation, de la place accordée aux objets sacrés ou sacralisés, ainsi que de l’étude des publics sont les bienvenues. Certaines institutions (Musée Guimet, MQB) ont tenté de restituer, au sein du musée, les liturgies qui intégraient l’objet de culte dans sa culture originale. Certaines expositions récentes ont permis un nouveau regard sur une œuvre controversée tel le Christ de l’église du Plateau d’Assy de Germaine Richier. La question de l’exposition du sacré à l’ère interculturelle n’a cessé de devenir plus actuelle. La création du département des Arts de Byzance et des chrétientés d’Orient au musée du Louvre ou encore le débat concernant un futur musée de Notre-Dame offrent l’occasion d’interroger la manière de rendre sensibles et intelligibles des pratiques cultuelles millénaires à partir de leurs représentations et de leur permanence dans nos sociétés. Plus profondément, quelle est la place de l’objet sacré dans un état laïque possédant de nombreux musées universels qui abritent les vestiges matériels de plusieurs civilisations aux religions diverses, propres à être admirés par des publics multiculturels ?

Les Cahiers de l’École du Louvre invitent les chercheuses et les chercheurs à proposer des contributions répondant à ce thème. Tous les domaines historiques et culturels permettent de telles approches. Les propositions venant de jeunes chercheuses et chercheurs poursuivant une thèse ou l’ayant soutenue récemment sont particulièrement encouragées. Un résumé de 2 000 signes maximum et une courte présentation biographique doivent être envoyés aux deux directrices scientifiques de ce numéro avant le 31 août 2025. Ils seront soumis au comité éditorial des Cahiers. S’ils sont retenus, les articles devront être rendus pour fin décembre 2025, sous la forme d’un texte de 35 000 signes maximum (espaces comprises) comportant 5 illustrations maximum.

Merci d’adresser vos candidatures simultanément aux deux adresses indiquées ci-dessous :
Anne Ritz-Guilbert : anne.ritz-guilbert@ecoledulouvre.fr
Cecilia Hurley-Griener : cecilia.hurley-griener@ecoledulouvre.fr