Colloque : « Ubi caritas : les établissements de soins au Moyen Âge » (Paray-le-Monial, 6-7 octobre 2018)
Théâtre Sauvageot et Centre Culturel et de Congrès – Boulevard du collège, Paray-le-Monial, France (71600).
Dans l’Antiquité chrétienne, la caritas, c’est-à-dire l’amour du prochain, fait passer la sollicitude envers les faibles et les malades de la sphère privée au domaine public. Le cadre institutionnel de ce qui deviendra l’hôpital est défini dans le code de Justinien au VIe siècle. L’accueil des voyageurs, les soins donnés aux malades et l’assistance envers les indigents font partie des objectifs que l’Église se fixe très tôt (canon LXXV du concile de Nicée, 325). Dès le haut Moyen Age, les évêques ont obligation de créer et d’entretenir dans leur ville un hôpital : le xenodochium. Celui de Césarée de Cappadoce, fondé vers 370 par saint Basile, évêque de la ville, nous est connu grâce à une description de Grégoire de Nazianze. Dans le monde monastique, l’accueil des pauvres et le soin des malades sont un devoir sacré. Selon la règle de saint Benoît (VIe siècle), « l faut avant tout et surtout se préoccuper de l’assistance aux infirmes, de manière à les servir exactement comme on servirait le Christ en personne, car il a dit : j’étais malade et vous m’avez visité ».
F.-O. Touati a relevé la présence dans le monastère de Cormery (Touraine) d’un hospitalarius et d’un médecin, nommé Gérard dès les années 1020-1040. Comme tout établissement clunisien, le prieuré Paray-le-Monial possédait une infirmerie, qui devait normalement se trouver au sud-est de la basilique, en arrière de l’église mariale, avant d’être transférée à l’ouest à l’époque moderne. Apparus aux XIe-XIIe siècles, des ordres hospitaliers comme ceux de Saint-Jean de Jérusalem et de Saint-Lazare de Jérusalem, liés aux croisades, ou celui de Saint-Antoine-en-Viennois, se consacrent à des soins médicaux plus spécialisés, les blessures de guerre, la lèpre, le « feu saint Antoine » ; de ces vocations naîtra la médecine moderne. Les hospitaliers de Saint- Antoine vont rapidement s’étendre à toute l’Europe, appelés par les autorités locales pour leur compétence. Ils posséderont de nombreuses maisons, notamment à Lyon et, en Bourgogne du sud, à Mâcon et à Chalon. Des descriptions précises nous permettent de restituer les bâtiments de soins et leurs agencements.
Programme :
Samedi 6 octobre 2018 :
- 8 h 00 : Accueil des participants au Centre Culturel et de Congrès 9 h 00 : Présentation et introduction du colloque, Etienne COURIOL, président de l’association, Nicolas REVEYRON, conseiller scientifique.
9 h 15 : Début des travaux
- François-Olivier TOUATI, Doyen de la Faculté des Arts et Sciences humaines, Professeur d’Histoire du Moyen Âge, Université de Tours-EMAM-CNRS. L’hôpital au Moyen Âge : invention ou révolution ?
- Géraldine MOCELLIN, Directrice du musée de Saint-Antoine-l’Abbaye (Isère), Sylvain DEMARTHE, Docteur en histoire de l’art du Moyen Âge, chercheur associé à l’UMR ArTeHiS, Université de Bourgogne. Hôpitaux, accueil et soins : le cas des chanoines hospitaliers de Saint-Antoine.
12 h 30 : Déjeuner (possibilité de déjeuner en commun – Restaurant des Trois Pigeons)
14 h 15 : Reprise des travaux
- Daniel RUSSO, Professeur Université de Bourgogne Franche-Comté. L’art des retables et des objets dans les hôpitaux au Moyen Âge.
- Jean-Noël BARNOUD, Historien. Histoire des Hôpitaux de Paray-le-Monial.
- Nicolas REVEYRON, Professeur Université Lyon 2, IUF. L’évolution des plans des établissements hospitaliers de l’Antiquité au Moyen Âge.
18 h : Cocktail et rencontre avec les intervenants.
Dimanche 7 octobre 2018 :
Visites. Rendez-vous à 8h30 place de l’Europe : Visite du centre historique de Charlieu et du musée Hospitalier. Fin du programme à 12h.
Contact :
Géraldine Ballot. courriel : geraldine [at] tourisme-paraylemonial [dot] fr
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