De la date de leur naissance aux circonstances de leurs décès, les frères Le Nain (Antoine, Louis, Matthieu) posent de nombreux problèmes, qui ne concernent pas uniquement la distinction des mains. L’historiographie a toujours souligné la concorde entre les trois frères, mais les témoignages anciens introduisent rapidement des singularités dans le groupe ; ils sont peintres dans le faubourg de Saint-Germain des Prés, mais font tout de suite partie de l’Académie royale.
Les deux représentations d’ateliers laissés par les trois frères (celle actuellement conservé dans la collection Bute, peinte vers 1645 ; celle du Vassar Collège, qui a servi de point de départ pour élaborer le catalogue de Matthieu, datant de 1655 environ) seront présentées à l’exposition Le Nain qui ouvre au Louvre Lens le mardi 21 mars. En les regardant intensément, en les analysant et en les situant dans différentes configurations, il devient possible de proposer à partir de ces deux tableaux des hypothèses tant sur la conception de la peinture des Le Nain que sur la stratégie familiale des trois frères et ses représentations.
Olivier Bonfait, actuellement professeur à l’Université de Bourgogne, a fait sa thèse à Paris IV sur peinture et société à Bologne aux XVIIe et XVIIIe siècles (Les tableaux et les pinceaux, Paris/Rome, 2000). Ancien pensionnaire puis chargé de mission pour l’histoire de l’art à l’Académie de France à Rome, il a organisé de nombreux colloques et expositions sur les arts en France et en Italie du XVIIe au XIXe siècle, y développant des approches originales. Fondateur de la revue Perspective et du blog de l’APAHAU, il a cherché à stimuler des réflexions sur les discours et les pratiques de l’histoire de l’art, et son enseignement dans le secondaire. Il a publié récemment : Après Caravage. Une peinture caravagesque ? (2012), et Poussin et Louis XIV. Peinture et monarchie dans la France du Grand Siècle (2015).
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