L’exposition a fait l’objet de nombreuses analyses et pourtant son rapport à la photographie (son « devenir-image » et sa photogénie) est rarement évoqué. Considérée comme un procédé, elle développe de nombreux liens avec celui de la photographie. Toutes les deux consistent à « montrer ». L’objectif de cette recherche est d’analyser les spécificités de la photographie de vue d’exposition dans le contexte du développement récent, mais en pleine expansion, de l’histoire des expositions d’une part, et de la numérisation/patrimonialisation des fonds documentaires conservés (et parfois produits) par les institutions muséales ou productrices d’expositions. Dans le contexte de l’éphémère, ces archives visuelles s’imposent désormais comme moyens de penser les expositions, d’écrire l’histoire de l’art et comme véhicules majeurs de création d’un patrimoine de l’art vivant.
Une photographie de vue d’exposition n’est jamais une reproduction, elle se détermine en fonction du temps et de l’espace. Elle est, avant, pendant et après l’exposition, à la fois un indicateur et un vérificateur. Les indices qu’elle fournit constituent des éléments pour son analyse critique. La mise en photographie dont l’exposition a toujours fait l’objet permet les comparaisons et vérifications qui influent, par voie de conséquence, sur sa conception. Les artistes et les commissaires utilisent aujourd’hui la photographie non pas comme une finalité mais comme un outil permettant de penser la mise en espace. La photographie de vue d’exposition devient un outil d’analyse des pratiques artistiques contemporaines. En conséquence, il apparaît particulièrement légitime d’analyser les pratiques développées par les artistes d’une part et des commissaires d’autre part vis-à-vis de ces archives et des processus de patrimonialisation de leur travail par ces photographies documentaires. Les expositions sont très certainement un des principaux vecteurs de patrimonialisation des œuvres d’art dans le monde contemporain. L’étude et l’analyse critique de leur chronologie, de leur contenu, de leur mode opératoire apparaissent aujourd’hui indispensables. Quels sont les nouveaux outils pour la discipline Histoire de l’art dans le contexte des Humanités numériques, plus particulièrement pour le traitement des images ? Comment stimuler de nouvelles approches au sein des études visuelles ?
Rencontres du Centre André Chastel
mercredi 17 février 2016 à 18 h 30
Galerie Colbert
2 rue Vivienne, 75002 Paris
salle ingres, (2e étage) entrée libre
Programme annuel du cycle des Rencontres 2015-2016 sur le site du Centre André Chastel
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