Conférences : « L’Art contemporain amérindien » par Jean-Philippe Uzel (Paris, 21 et 27 février 2019)


Jean-Philippe Uzel
est professeur d’histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal et membre du Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIÉRA). Son champ d’expertise porte sur l’histoire et la théorie de l’art moderne et contemporain, et plus particulièrement sur les rapports entre art et politique. C’est sous cet angle qu’il s’intéresse depuis près d’une vingtaine d’années à l’art contemporain autochtone d’Amérique du Nord. Il a publié de nombreux textes sur des artistes contemporains autochtones (Jimmie Durham, Teresa Margolles, Brian Jungen, Kent Monkman, Nadia Myre…) dans des revues et des ouvrages collectifs au Québec et à l’étranger. Il a été en 2012-2013 titulaire de la Chaire d’études du Québec contemporain à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 avec comme programme de recherche les « Regards croisés sur l’art contemporain autochtone d’Amérique du Nord ». Il vient de diriger un débat consacré à la place du potlatch dans l’histoire de l’art dans le dernier numéro de la revue Perspective (février 2019).

Il dispensera deux conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
Centre Saint Charles, 47 rue des Bergers 75015 Paris

Que signifie être un artiste contemporain amérindien ? Le débat autour de Jimmie Durham.
JEUDI 21 FÉVRIER, 18-20 H, Salle 250

Que signifie être un artiste « amérindien » au XXIe siècle ? Est-il encore utile d’accoler ce qualificatif à des
artistes contemporains dont l’oeuvre, reconnue internationalement, n’est en aucune façon réductible à leur
identité culturelle ? Cette question est revenue au-devant de la scène au cours de l’été 2017 avec la violente
polémique qui a éclaté à l’occasion de la grande exposition Jimmie Durham: At the Center of the World, circulant
à travers les États-Unis et le Canada. Plusieurs artistes et activistes cherokees ont reproché à Jimmie Durham,
aujourd’hui l’artiste amérindien le plus connu sur la scène internationale, d’avoir purement et simplement
falsifié son identité cherokee pendant près de cinquante ans. Au-delà du cas Jimmie Durham, cette polémique
met en évidence les incompréhensions profondes qui existent encore aujourd’hui entre le monde de l’art
contemporain et celui des communautés amérindiennes.

La place de l’art contemporain amérindien et inuit sur la scène internationale.
MERCREDI 27 FÉVRIER, 18-20 H, Salle 250

Depuis une quinzaine d’années la voix des artistes amérindiens et inuits se fait entendre dans tous les grands
rendez-vous internationaux de l’art contemporain, mettant en évidence la diversité des expressions
autochtones à l’échelle planétaire. L’été 2017 a été particulièrement riche de ce point de vue puisque les deux
plus grands événements internationaux de l’art contemporain, la Documenta de Kassel et la Biennale de Venise,
mettaient en avant la création contemporaine autochtone. La Biennale de Venise consacrait, par exemple, une
salle de son exposition internationale aux dessins de l’artiste inuit Kananginak Pootoogook, alors que de son
côté la Documenta de Kassel faisait une place remarquée aux artistes amérindiens canadiens et reproduisait
même dans son catalogue une page de la Loi sur les Indiens de 1876. Pourtant, est-ce que le monde de l’art
globalisé est vraiment disposé à prendre en compte des formes artistiques centrées sur des revendications
identitaires et territoriales ? Telle est la question qu’abordera cette conférence.

 

 

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