Le 8 novembre 2010 s’est tenue au ministère de la Culture la première réunion du conseil scientifique du Festival d’histoire de l’art organisé au château de Fontainebleau du 27 au 29 mai 2011.
Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a ouvert les débats en assurant les 42 membres du conseil de l’intérêt qu’il porte à l’histoire de l’art en tant que discipline : il soutient ainsi fortement la création de la grande bibliothèque de l’INHA ; il rappelle que la bourse Focillon, qui permet d’envoyer alternativement un conservateur et un maître de conférences à l’université de Yale, un temps menacée, voit sa pérennité assurée. La création du Festival d’histoire de l’art doit être associée à l’ouverture de la discipline vers un large public, notamment en contrepoint de la montée en puissance de l’histoire des arts dans l’enseignement primaire et secondaire – d’où l’existence d’une « université de printemps ». Le Festival a également vocation à rassembler tous les acteurs de la communauté, universitaires, conservateurs, marchands ; c’est pourquoi il y aura également des « forums d’actualité » permettant de présenter des travaux de jeunes chercheurs, l’état du marché de l’art, l’usage des nouvelles technologies. Le ministre souligne également le choix du thème de la folie, qui se placera sous le double signe du 500e anniversaire de l’Eloge de la folie d’Erasme et du 50e anniversaire de l’Histoire de la folie à l’âge classique de Michel Foucault.
Alain Schnapp, président du conseil scientifique, indique d’entrée que la durée prévue de la réunion (deux heures) ne permet pas de créer de véritables débats au sein d’une assemblée aussi nombreuse. Il s’agit pourtant selon lui d’émettre des avis scientifiques argumentés à propos des divers projets. En outre, il est tout à fait évident à ses yeux que la composition du conseil scientifique a vocation à être modifiée à l’avenir : ainsi les collègues de province apparaissent bien peu représentés. Il s’agit de viser la représentation de l’ensemble des universités. Il faut également systématiser l’approche par appels à projets, de façon à ouvrir largement le spectre des propositions : la limite serait le 7 janvier 2010, notamment pour les forums.
Antoinette Le Normand-Romain présente le rôle joué par l’INHA dans le dispositif – l’un des deux organisateurs avec le musée national du château de Fontainebleau, représenté par son directeur, Jean-François Hébert. Annick Coutard, administrateur civil, responsable du projet sur le plan opérationnel, indique le montant des financements alloués pour l’opération : 300000 euros pour 2 jours et demi/3 jours, quand le Festival d’histoire de Blois reçoit 900000 euros pour 4 jours. Florence Buttay, chargé du dossier pour l’INHA, met l’accent sur le thème de la folie. Annick Lemoine, conseillère auprès du ministre de la Culture, espère le meilleur d’une édition qui permettra de découvrir notamment les richesses de l’histoire de l’art en Italie.
En l’absence de son président, l’APAHAU était représentée par Etienne Jollet. Il souligne l’écho favorable reçu par la mise en place de ce projet au sein de la communauté universitaire, qui se met à la disposition du conseil scientifique et du bureau pour enrichir le projet. Cependant un certain nombre de problèmes se posent : le fait que la communauté universitaire, et notamment les départements de province, soient peu représentés ; que l’APAHAU n’ait pas été associée à la genèse du projet et ne soit pas représentée au sein du comité de pilotage, ou du bureau. Il appuie la proposition d’Alain Schnapp que des projets puissent encore être proposés afin d’ouvrir cette manifestation, importante pour le développement de l’histoire de l’art en France.
A ce titre, il apparaît nécessaire à l’APAHAU de faire en sorte que la communauté universitaire aie toute sa place dans la structure en cours de création – d’où cinq propositions :
- Donner chaque année un coup de projecteur sur une ou deux structure de recherches : une équipe d’accueil ou une UMR.
- Permettre à des jeunes chercheurs de présenter leurs travaux en cours sous la forme de « posters », comme dans les congrès scientifiques (il était bien entendu que pour ces deux propositions, l’équivalent devait être lancé du coté des musées et autres institutions culturelles et envers les conservateurs du patrimoine).
- Organiser, dans le cadre du Salon du livre, de courtes séances (20 mn par exemple) de présentation d’ouvrages importants pour la discipline, qu’ils soient récents ou non
- Fonder un prix du festival pour des thèses particulièrement remarquables.
- Permettre aux étudiants de fréquenter le festival grâce à la mise en place d’un hébergement à bas coût.
D’autres collègues présents, notamment Laurence Bertrand Dorléac et François-René Martin, relaient et amplifient ces propos.
Les responsables prennent bonne note de ces propositions. Le principe général est que tout reste ouvert.
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