Journée d’étude doctorale : « Le fond comme catégorie esthétique ». Paris, 12 octobre 2017.
Paris, INHA, Galerie Colbert, salle Vasari, 2 rue Vivienne.
Sous la responsabilité scientifique de Danièle Cohn (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne – PhiCo) et d’Etienne Jollet (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne – HiCSA).
La journée d’études se propose de mêler les interrogations menées conjointement par les participants sur les notions de fond et de catégorie esthétique, en s’interrogeant sur le bien-fondé d’un tel rapprochement. La notion de fond peut en effet être utilisée à des fins descriptives, pour rendre compte de la spatialité de l’œuvre (elle est alors arrière-plan) ; elle peut l’être également pour évoquer le support de la représentation (le « champ ») ; elle peut enfin renvoyer à la notion de fondement causal de la représentation (ce qui « motive » l’œuvre). La mettre en rapport avec la notion de catégorie esthétique permet de s’interroger sur la modalité particulière qu’elle est susceptible de définir quand il s’agit de dire ce qui fait que l’œuvre mérite un commentaire ; possède une valeur qu’il s’agit de déterminer (« un travail de fond »). Elle permet notamment de dépasser l’approche iconographique, qui repose sur les motifs ; mais aussi de s’interroger sur l’appétence occidentale pour la question du « plus haut sens », de ce qui est situé dans un « fond de l’œuvre » inaccessible au premier abord. Elle permet enfin d’interroger le geste même par lequel le simple choix d’un objet d’étude se fait selon la référence, le plus souvent implicite, à une certitude : son intérêt pour la réflexion. S’opère alors un possible passage de la dimension logique à la dimension esthétique de cette certitude, quand celle-ci devient une simple catégorie en concurrence avec des notions proches, variant selon le contexte : le profond, le caché, le sérieux ou bien opposées : l’incertain, le je-ne-sais-quoi, le superficiel, le frivole, etc. Il s’agira de se demander selon quelles modalités le fond participe de la définition des catégories esthétiques les mieux frayées, le beau, le sublime ou encore les diverses modalités de la réflexivité visant expressément la mise en cause de toute idée de fond comme fondement, par exemple le burlesque.
Programme :
9h15 / Accueil des participants
9h30 / Présentation. Etienne Jollet (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
10h00 / Helmut Leder (Universität Wien). Figure-and-ground studies in experimental psychology today
10h45 / Pauline Nadrigny (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). La catégorie de fond dans la théorie du paysage sonore de Murray Schafer
11h30 / Pause
11h45 / Emilie Chedeville (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Quand le décor se fond dans l’église : réflexions sur quelques embellissements des églises parisiennes au XVIIIe siècle
12h15 / Johannes Schwabe (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Humboldt-Universität zu Berlin). L’image et son lieu. L’apport de l’esthétique de la réception au répertoire méthodologique de l’histoire de l’art : une étude de cas autour du genre du portrait d’apparat au XVIIe siècle
12h45 / Pause
14h30 / Alice Ottazzi (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Università degli Studi di Torino). Le support comme dimension stylistique dans la pratique du dessin
15h15 / Jacopo Veneziani (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Les seuils de visibilité et la question du fond dans l’œuvre d’Antoine Watteau
15h45 / Lucille Calderini (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / INHA). Le fond et les figures dans les gravures décoratives du XVIIe siècle en France
16h15 / Pause
16h30 / Florence Fesneau ( Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Au fond : imaginer, rêver. L’inspiration de l’artiste de Fragonard (vers 1765)
17h00 / Bastien Coulon (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Au fond de l’allégorie : penser l’espace et le temps dans le procédé allégorique au XVIIIe siècle
17h30 / Discussion générale et conclusion de la journée
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