Nouveaux regards sur les saisies patrimoniales en Europe à l’époque de la Révolution française
édité par Pierre-Yves KAIRIS
Brepols, 2020
362 p., 100 colour ill., 210 x 297 mm,
ISBN: 978-2-503-58810-0
Languages: French, English
Prix: 65 euros.
Pour se procurer l’ouvrage sur le site de l’éditeur, cliquez ici.
Il n’est pas rare que soient aujourd’hui remises en question les notions de sécularisation et de décontextualisation des œuvres d’art qui ont présidé à la création, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, des musées modernes. D’où le risque de vouloir réécrire notre passé en reconsidérant les transferts patrimoniaux qui ont, de tous temps, jalonné l’histoire. Le cas sans doute le plus révélateur est celui des saisies révolutionnaires françaises, à une époque cruciale pour l’éveil de la conscience patrimoniale. Aujourd’hui encore, les passions restent vives en certaines contrées jadis dépouillées de nombreux chefs-d’œuvre. Poser la question de ces transferts de patrimoine à la fin du XVIIIe siècle sous le seul angle des spoliations apparaîtrait toutefois réducteur, car ce serait oublier combien l’appropriation des œuvres culturelles par la nation française procédait alors d’une ambition universelle de libération et de promotion de l’art aux fins d’éducation de tous les citoyens. Issues d’un colloque organisé par l’Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA) de Bruxelles dans la foulée de son inventaire scientifique des peintures et des sculptures saisies par les révolutionnaires français dans les Pays-Bas autrichiens et la principauté épiscopale de Liège, les contributions proposées réévaluent à leur manière les circonstances historiques, politiques et culturelles des prélèvements d’œuvres d’art, d’archives et de bibliothèques dans divers pays d’Europe, ainsi que leurs répercussions.
Pierre-Yves Kairis, docteur en histoire de l’art de l’ULg, chef de travaux principal et chef de la cellule Recherches en histoire de l’art et inventaire à l’Institut royal du Patrimoine artistique à Bruxelles.
Table of Contents
Introduction : pour une approche dépasionnée des transferts patrimoniaux — Pierre-Yves Kairis
Saisies et restitutions. Éléments de géopolitique patrimoniale — François Mairesse
Jean-Baptiste Descamps et Jean-Baptiste-Pierre Lebrun : deux regards opposés sur le « patrimoine » — Gaëtane Maës
Les saisies révolutionnaires à Tournai : un apport essentiel à la connaissance de la peinture à Tournai à l’époque moderne — Nathalie Fraquet
Spécificités des prélèvements d’œuvres d’art par les révolutionnaires « français » à Liège — Pierre-Yves Kairis
Paintings from the ‘Cabinet du Stathouder’ Taken from The Hague to Paris, 1795 — Quentin Buvelot
La saisie des dessins lors de la première campagne en Italie, entre 1796 et 1797 : raisons et choix des enlèvements — Federica Mancini
L’émergence d’une nouvelle conscience patrimoniale à l’heure des saisies révolutionnaires en Italie : les prises de position d’Henri Reboul (1763-1839) — Gianmarco Raffaelli
Commemorating Spolia in Napoleonic France — Nancy Karrels
Pourquoi le Tibre est-il à Paris ? Le prétendu échange du Napoléon de Canova — André Gob
Le transfert de bibliothèques belges à Paris sous la Convention : légitimité politique, rationalité administrative, travail d’érudits — Cécile Robin
Les bibliothèques des anciennes congrégations religieuses à l’origine des fonds patrimoniaux des bibliothèques de l’Université de Liège — Cécile Oger
« Aux François étoit réservée la gloire de conserver les productions de ces hommes d’un génie inimitable ». La restauration des tableaux au service de la rhétorique révolutionnaire — Aude Briau
La restauration des tableaux enlevés à la Belgique : un enjeu patrimonial majeur — Christine Godfroy-Gallardo
Les tableaux flamands et hollandais provenant de « Belgique » dans l’ « Inventaire Napoléon » — Guillaume Nicoud
Un acteur peu connu de la restitution des tableaux à Anvers : Nicolas-François Beeckmans — Brieuc Beeckmans
Papiers dispersés, papiers triés — François Antoine
Le sort des archives publiques en Belgique de la fin de l’empire napoléonien au royaume des Pays-Bas (1814-1815) — Pierre-Jean Niebes
Les temps juridiques du retable d’Issenheim : dépasser l’étude de cas ? — François Desseilles
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