Annabela Tournon, Reprise et Révolution. La récupération d’une iconographie nationale dans le travail des artistes des grupos (Mexique, années 1970).
Cette intervention propose de comprendre les modalités de la reprise d’une iconographie nationale et révolutionnaire dans le travail des artistes des grupos, à la fin des années 1970 au Mexique. Cette réappropriation des symboles nationaux n’allait pas de soi, si on prend en compte le rejet initial, par cette génération d’artistes, des symboles et des idéaux accaparés par le Parti Révolutionnaire Institutionnel, issu de la Révolution de 1910.
Pour la comprendre, nous tenterons de voir dans quelle mesure ont pu peser les trois événements suivants, qui seront autant d’hypothèses : le mouvement universitaire de 1968, la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis, et la Révolution sandiniste dont les grupos ont été les contemporains, en 1979. Notons que la question de la reprise d’une iconographie nationale élaborée par les artistes de la période postrévolutionnaire, notamment muralistes, rencontre inévitablement celle de la néo-avant-garde. Question largement débattue en histoire de l’art, quoique souvent restreinte à ses terrains européens et nord-américains.
C’est donc aussi à ce dossier que peut contribuer la question, sinon du retour de la révolution, du moins de sa reprise, plastique et discursive, dans les années 1970 au Mexique.
Annabela Tournon prépare actuellement un doctorat en histoire de l’art (EHESS/CEHTA) consacré aux grupos : artistes, militants, enseignants et théoriciens, actifs dans les années 1970 au Mexique. Elle codirige avec Mauricio Marcín la revue bilingue TADA, et mène divers projets curatoriaux en France et au Mexique. Elle est chargée de cours en histoire de l’art à l’université Paris 1.
INHA, salle Fabri de Peiresc, 7 mai 2015, 10h – 12h
Entrée libre
Image : Carlos Aguirre, Notas sobre la Revolución, 1981
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