Restitutions/Déplacement
– Bénédicte SAVOY (Prof. Dr. Technische Universität, Institut für
Kunstwissenschaft und Historische Urbanistik, Berlin).
Hiver 1913-14 : fièvre égyptienne à Berlin
Depuis près de cent ans, l’Égypte réclame à l’Allemagne le buste de la
reine égyptienne Nefertiti, conservé et exposé au Neues Museum de Berlin.
À qui appartient Nefertiti ? Et plus généralement : à qui appartient
l’antiquité égyptienne ? L’exposé propose de mettre en lumière l’effet
fulgurant produit à Berlin par l’exposition des sculptures découvertes à
Tell el-Amarna en moyenne Égypte lors des fouilles de 1912 (ces fouilles
mêmes qui marquèrent la découverte de Nefertiti). Il s’interroge sur le
rapport entre appropriation matérielle et appropriation esthétique
d’objets d’art issus de cultures lointaines.
bio-bibliographie:
Bénédicte Savoy est professeure d’histoire de l’art à l’Université
Technique de Berlin (Technische Universität). Elle a consacré la plupart
de ses travaux à la question des déplacements forcés d’œuvres d’art en
Europe depuis les années 1800 et plus généralement à la question des
transferts culturels. En 2010-2011, elle a assumé le commissariat de
l’exposition « Napoleon und Europa. Traum und Trauma » au Hall des
expositions de la république fédérale à Bonn. Elle est responsable avec
Jacek Purchla de la section 19 « Restitution » du Congrès International
d’Histoire de l’Art (CIHA) à Nuremberg en 2012. Parmi ses publications, on
compte : Patrimoine annexé. Les saisies de biens culturels opérées par la
France en Allemagne autour de 1800 (Paris, Èd. de la Maison des sciences
de l’homme, Passages/Passagen n°5, 2003), et plus récemment Nofretete,
eine deutsch-französische Affäre, 1912-1931 (Cologne/Vienne [Böhlau],
2011).
– Ruth FIORI (Docteur en Histoire de l’art, Paris).
Le déplacement des monuments parisiens : quel rapport au patrimoine ?
Plus d’une centaine d’éléments du patrimoine parisien est aujourd’hui à un
emplacement différent de celui qui les a vu naître, que ce soit à Paris,
en France et ailleurs. Apparus dès la fin du XVIIIe siècle, ces
déplacements d’œuvres d’architecture et de sculpture composent une
circulation originale du patrimoine et correspondent à des motivations
diverses, qui ont pu elles-mêmes évoluer au cours du temps. Mais si le
résultat correspond bien souvent à la sauvegarde, le détail des raisons
qui ont présidé à cette opération révèle que l’intention patrimoniale
n’est pas toujours si évidente. À partir de quelques cas significatifs,
l’exposé soulèvera la question du rapport au patrimoine émergeant de cette
pratique.
Bio-bibliographie:
Ruth Fiori est docteur en histoire de l’art. Elle a soutenu en juin 2009 à
l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris I), sous la direction de Dominique
Poulot, une thèse intitulée « La construction d’une conscience
patrimoniale à la fin du XIXe siècle : acteurs pratiques et
représentations (1884-1914) », à paraître sous le titre : L’invention du
Vieux Paris. Naissance d’une conscience patrimoniale dans la capitale
(Wavre, Éd. Mardaga, avril 2012). Parallèlement à ses recherches sur
l’histoire de la sauvegarde du patrimoine, elle a contribué pendant quatre
ans aux programmes de recherche en histoire de l’architecture de
l’Institut national d’histoire de l’art (2005-2009), et a traité plusieurs
fonds photographiques du vieux Paris (musée Carnavalet, bibliothèque
Jacques Doucet, vues de Paris de 1870 à 1940). Elle a ensuite participé
aux enquêtes patrimoniales pour la révision du Plan de Sauvegarde et de
Mise en valeur du Marais et dirigé des parcours d’architecture sur
l’histoire des formes urbaines à Paris (École nationale d’architecture
Paris-La Villette, agence immobilière Architecture de Collection), et
travaille actuellement sur un programme de recherche du Comité des travaux
historiques et scientifiques (CTHS) relatif aux membres des sociétés
savantes en France. Sa dernière publication porte sur le « Paris déplacé,
du XVIIIe siècle à nos jours » (Paris, Éd. Parigramme, 2011).
URL de référence : http://patrimoine.hypotheses.org
Séminaire de recherche : FRONTIERES DU PATRIMOINE: CIRCULATION DES SAVOIRS, DES OBJETS ET OEUVRES
D’ART,
Organisé au CRIA (UMR 8131 CNRS, EHESS), avec le soutien du CIERA, et en
partenariat avec les équipes « Art, Politique, Institutions » de Centre
HICSA de l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris I) et « Inventions, Modèles
et Transferts artistiques » du Centre du CRIHAM (EA 4270,
Université de Poitiers).
Responsables scientifiques:
Nabila OULEBSIR (Université de Poitiers, CRIHAM / CRIA-EHESS).
Dominique POULOT (Université Panthéon-Sorbonne, Paris I)
Astrid SWENSON (Brunel University, London).
Laurier TURGEON (Université Laval, Québec).
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