Rémi de Raphélis soutiendra sa thèse de doctorat intitulée :
Écrire la collection. France, Grande-Bretagne, Italie, 1880-1940
préparée à l’Université Paris-Saclay sous la direction d’Evanghelia Stead.
La soutenance aura lieu le 18 octobre 2024 à 13h30, à l’INSPE Molitor (10 rue Molitor, 75016 Paris), en salle des actes.
Pour assister à la soutenance, merci d’écrire à remi.de-raphelis-soissan@etu-upsaclay.fr
Le jury sera composé de :
Sophie Basch, Professeure, Sorbonne Université (rapporteure)
Jean-Louis Haquette, Professeur, Université de Reims
Ségolène Le Men, Professeure émérite, Université Paris Nanterre
Serge Linarès, Professeur, Université Sorbonne-Nouvelle (rapporteur)
Caroline Moine, Professeure, Université Paris-Saclay
Dominique Pety, Professeure, Université Savoie Mont Blanc
Evanghelia Stead, Professeure, Université Paris-Saclay (directrice)
Résumé :
L’expansion sans précédent du collectionnisme et de la « civilisation bibelotière » (Mirbeau) à la fin du XIXe siècle nous amène à nous interroger sur les enjeux des textes et des images qui rendent compte de ce phénomène, dans un cadre transnational. Il s’agira d’abord d’étudier les conséquences sociales et culturelles de cette rapide démocratisation. La nouveauté du collectionneur (le terme lui-même apparaît en 1839, sous la plume de Balzac) se traduit par l’émergence d’un modèle culturel, constitué d’un vocabulaire, de représentations et de pratiques inédites. On en définira à la fois les contours, les variations selon les aires culturelles, et les enjeux moraux, pour aboutir au constat d’un processus contesté de normalisation du collectionneur. Par contrecoup, la subjectivité prend une part grandissante dans le lien entre le collectionneur et sa collection. Chambre de projection des rêves et passions de l’intime et du collectif, la collection constitue le lieu privilégié où observer le rapport désormais trouble, voire déviant, du sujet à l’objet, et la réinterprétation subséquente des notions cardinales que sont le vivant, le désir, le temps et le savoir. La fin du XIXe siècle constitue enfin un moment où les liens entre écriture et collection se renforcent. Une culture qui ne se limite pas à la matérialité des objets, mais inclut notamment une disposition à la fantaisie (où se mêlent sens de l’improvisation et imagination), un éthos poétique et des références communes, débouche sur ce que nous appelons l’esprit littéraire de la collection. De fait, alors que le goût pour le bibelot s’étiole autour des années 1920, la thèse montre que la force de la collection est de s’affirmer comme forme et comme imaginaire littéraire et plastique. En se déclinant au second degré, elle dessine une continuité entre les poétiques de la fin du XIXe siècle et celles de l’entre-deux-guerres.
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