Appel à communication. 2e Rencontres doctorales de l’APAHAU : Arts et savoirs, Université de Bordeaux

Après le succès des premières rencontres doctorales organisées par l’APAHAU qui s’étaient déroulées à Aix-en-Provence en octobre 2010, l’APAHAU lance les secondes rencontres doctorales. Celles-ci, organisées par Pascal Bertrand de l’Université de Bordeaux et Anne Lafont de l’INHA, se dérouleront à Bordeaux, grâce au département d’archéologie et d’histoire de l’art de l’Université et aux équipes de recherches de cette université.
Les candidatures pour une communication sont ouvertes aux étudiants en master 2 et aux doctorants. L’université accueillante offre normalement le logement, le voyage doit être assuré par l’étudiant, son laboratoire ou son école doctorale.
Le thème retenu cette année est « Arts et Savoirs« .  Pour les modalités sur les candidatures, cliquez ici.

 

Ce thème a l’avantage d’englober le champ des arts et des sciences et de l’ouvrir à des questionnements plus vastes sur les liens unissant la création, les arts, les images, d’un côté, et les connaissances, les systèmes de pensée et d’apprentissage, les savoir-faire, de l’autre.  Autrement dit, ce projet invite à une réflexion sur la potentialité des arts à arrêter, à transmettre, à traduire, dans leurs spécificités visuelles et/ou objectales, des savoirs de toutes natures (techniques, pratiques, intellectuelles…) ; et simultanément, ce thème promeut l’étude des qualités imaginatives et créatives, sur le plan plastique et formel, des sciences dures et des humanités : du peintre-inventeur Léonard de Vinci à Jean Rouch, anthropologue et documentariste cinéaste qui inspira la Nouvelle Vague, des réflexions sur la lumière et la couleur à l’Antiquité et au Moyen Age jusqu’aux images et simulations computationnelles.

Nous entendons donc les arts dans leur définition élargie – sans aire géographique de prédilection et sans tranche chronologique particulière, de l’Antiquité au XXIe siècle – dans leur confrontation aux savoirs, c’est-à-dire aux connaissances, aux compétences, aux découvertes, aux expériences et  aux enseignements acquis par les sciences de toutes natures.  En conséquence, les communications pourront interroger les dynamiques relationnelles de ces deux domaines d’invention.  Enfin, ce sujet posant un certain nombre de questions, il nous a semblé utile d’en identifier un certain nombre, qui aideront les candidats à concevoir leurs propositions.

– Qu’entend-on par savoirs sur l’image, science de l’image, ou Bildwissenschaft (concept porté par Horst Bredekamp, Martin Warnke, Hans Belting, entre autres) ?  Et comment penser cette théorie critique qui défend les approches heuristiques de l’art, indépendamment de l’intentionnalité de l’artiste et de la finalité de l’objet, en comparaison de l’histoire de l’art qui est, traditionnellement, attachée à la contextualisation biographique des œuvres et à l’étude de leurs usages sociaux ?

– Les savoir-faire à l’œuvre dans la réalisation de l’art renvoient nécessairement à la question de sa matérialité, à l’histoire des techniques et des media de l’œuvre d’art, et aux démêlés de l’imagination dans sa confrontation aux ressources et aux limites des matériaux et des outils, qu’il s’agisse de pigments, de toiles, de pinceaux, d’éponges, de marbre, de plaques en métal ou de pierres lithographiques, voire de papiers, ou de tapisseries…  Aussi, qu’apprend-on de l’œuvre par l’analyse de ses supports et de ses substances, tous deux sujets aux manipulations de l’homme, et à l’aune de la technologie avancée de la restauration ?

– Les travaux défendant l’existence de savoirs par l’image démontrent la spécificité performative des mondes visuels, notamment au regard des textes.  Aussi, dans quels cas l’image s’affirme-t-elle dans une efficacité plus convaincante que son pendant textuel : peut-on expliquer cette performativité par la temporalité spécifique du regard (images scientifiques montrant simultanément un animal et son écorché) ?  Et qu’en est-il de cette prétendue efficacité universelle du visuel – contrairement au langage dont les codes seraient davantage cryptés ?

– Enfin, dans une dynamique académique prônant la refonte des limites disciplinaires, voire même son abandon au profit d’une ambitieuse interdisciplinarité, la délimitation, voire la non-délimitation du champ des arts et des savoirs, s’avèrera-t-elle propice à l’avènement de travaux réellement pluridisciplinaires, ou à tout le moins à la désignation d’objets ou de chantiers de recherches réclamant une alliance dynamique de compétences et de connaissances variées, à l’instar des livres d’artistes, des diagrammes, des maquettes, de la calligraphie, des tableaux statistiques… ?  Quels sont ces objets hybrides, entre arts et savoirs, qui nécessitent une approche fondée sur la mutualisation de différentes traditions herméneutiques ?

Pour plus de renseignements, voir l’appel à contribution ici.

 

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