L’art du XXe siècle n’a cessé d’être hanté par des devenirs minoritaires, ceux des « artistes sans oeuvres » pour reprendre un titre de Jean-Yves Jouannais. Les pratiques artistiques contemporaines réévaluent la place et le sens même de l’oeuvre, et s’attachent à la rendre de plus en plus indiscernable et problématique. Pourtant, ce terme d’oeuvre est si largement entré dans le domaine de l’art qu’il semble difficile d’y renoncer totalement, même s’il est largement contesté. Les théoriciens de l’art (philosophes, sociologues, historiens de l’art) continuent à employer le terme d’oeuvre, et la notion revient également dans les parcours des artistes.
Que faire, dès lors, de cette notion qui s’est imposée au milieu du XIXe siècle, et qui tend à s’effacer, même si l’existence des musées ou les « oeuvres complètes » des écrivains continuent à y renvoyer ? L’oeuvre peut-elle être, alors, analysée comme un « dispositif » artistique ? Et, plus exactement, comme dispositif relationnel, si l’oeuvre n’existe et ne perdure que par la notion d’oeuvre ?
Différents axes de réflexion sont à envisager :
– Le caractère historique de l’oeuvre et la manière dont elle a permis de penser l’art aux XIXème et XXème siècles ;
– Le caractère intempestif de la notion de chef-d’oeuvre dans notre société (cf. exposition inaugurale du Centre Pompidou Metz) ;
– La mise en cause de l’idée classique d’oeuvre en tant que « totalité close » voire autoréflexive ;
– L’oeuvre face à ses déterminants (sociaux, économiques, politiques) ;
– L’oeuvre et ses dispositifs (critiques ou institutionnels) ;
– La question de la disparition ou non de la matérialité des oeuvres à l’âge des nouveaux médias. Les temps et espaces de l’oeuvre aujourd’hui ;
– L’événementialisation de la création artistique : sa relation au happening et à la performance ; sa relation aux mondes de la mode, de la publicité et des médias de masse ;
-Faut-il parler d' »oeuvre », de « travail », de « production », d' »activité de création » ?
Nouvelle revue d’ esthétique n°8
Les propositions d’articles, doivent comporter un titre et un résumé du propos ( 5.000 signes, espaces compris). Elles doivent parvenir au comité de rédaction avant le 1er Mars 2011.
Après appréciation des propositions par le comité de rédaction, un courrier sera envoyé aux auteurs. Ceux dont les propositions seront retenues devront suivre les consignes qui leur seront données par l’organisateur (trice) du numéro. Les textes définitifs devront être reçus avant le 31 Mai 2011. Ils seront publiés dans le numéro 8 de la Nouvelle Revue d’Esthétique en novembre 2011.
Contact : credap2@noos.fr
Nouvelle Revue d’Esthétique — Presses Universitaires de France, 6, avenue Reille, 75685 Paris Cedex 14
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