Publication : François Lemée et la statue de Louis XIV sur la place des Victoires.

LeméeCaroline van Eck : François Lemée et la statue de Louis XIV sur la place des Victoires. Les origines des théories ethnologiques du fétichisme. Paris, Editions de Maison des Sciences de l’Homme/ Centre allemand d’histoire de l’art, 2014.
Traduit par Jeanne Bouniort

Suite à la cérémonie d’inauguration de la statue de Louis XIV sur la Place des Victoires à Paris et les accusations d’idolâtrie faites au roi, François Lemée publie en 1688 le Traité des statues, première histoire française de la sculpture. Cette histoire de la sculpture ne traite pas de la question des modèles antiques à imiter par les modernes mais produit une étude de dimensions globales de l’idolâtrie primitive des premières sociétés humaines à partir de l’observation des pratiques africaines, indiennes, russes et japonaises. Le livre de Lemée trouva des lecteurs avides chez les critiques de religion du XVIIIe, du Président de Brosses à Ottavien de Guasco ou Quatremère de Quincy, qui tous travaillaient à montrer comment les origines de la sculpture, de la religion et du fétichisme étaient entremêlées. Les idées de Lemée et ses successeurs français furent aussi adoptées en Allemagne par Herder, Goethe et Kant dans leurs efforts de séparer fétichisme de l’œuvre d’art du jugement esthétique. Le présent ouvrage montre comment une série de textes sur les origines de la sculpture a transformé l’approche théologique de l’idolâtrie en une étude anthropologique, esthétique et psychologique du fétichisme.

Sommaire :

Introduction
I – L’inauguration de la statue sur la place des Victoires et le plaidoyer de Lemée en faveur de Louis XIV
Un nouveau regard sur la sculpture
La présence vivante des statues
Présence vivante de la statue et idolâtrie
Maîtriser l’emprise des images
Les statues de princes et de papes : hommages ou idolâtrie ?

II – De l’idolâtrie au fétichisme
L’image convaincante comme fondement de l’idolâtrie
Le fétichisme
« Les rapports intimes que les statues […] ont avec les vertus, les vices et les erreurs des sociétés »
« L’art favori de la religion et le ministre le plus docile de ses volontés »

III – L’ambivalence esthétique
La plastique de Johann Gottfried Herder ou le rêve de Pygmalion
Goethe et sa famille de collectionneurs
La barrière épistémologique de Kant contre le fétichisme

Épilogue
Notes
Remerciements

104 pages, 12 euros.
ISBN-10 2-7351-1616-6; ISBN-13 978-2-7351-1616-4
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