Journée d’étude : « Ralentir peintures #1 »

Capture d’écran 2015-01-05 à 17.50.17Face au constat d’accélération du changement social, tout autant que celui de la circulation des images, la peinture est souvent présentée comme un mode ralenti de pensée en action. Ralentie, la peinture ? Selon un certain nombre de préjugés, soit elle serait le lieu d’une pétrification culturelle, soit au contraire elle serait le lieu d’une résistance. D’un côté ou de l’autre, est mis en jeu le fait que ses outils, les savoirs comme les gestes qu’elle implique, ont peu évolué depuis la période pré-moderne. Le caractère manuel de la pratique picturale induirait ainsi une stratégie de repli, et peut-être d’indifférence, face au flux de plus en plus virtuel des images, ou inversement offrirait les moyens d’une résistance volontaire à ce bombardement incessant d’images.

Entre ces deux positions, il devient difficile de démêler ce qui revient à la peinture elle-même : posséderait-elle, aussi bien dans sa pratique que dans sa réception, une temporalité différente des autres pratiques artistiques ? Temporalité qui lui permettrait de résister au temps immédiat de la pulsion, de résister en quelque sorte à l’obligation, socialement normée, de créativité pour faire surgir la création ? Ou temporalité qui aurait la capacité de défaire la trame des exigences sociales, économiques ou politiques ? En revanche, liée à « l’intemporalité » de ses moyens et réaffirmant indéfiniment sa possibilité d’être autonome ne risque-t-elle pas de ne s’affirmer que comme un exercice individuel de « liberté » ? Ou serait-elle le mode d’action d’une pauvreté généreuse, en employant des moyens d’expression simples et efficaces, en préservant des points culturels fixes et en modifiant progressivement, par piétinement même, ses processus ? « Ralentir Peintures », que cet appel s’adresse à un artiste, à un critique ou à un regardeur, n’est peut-être que le signe de cette générosité qui permet à chacun de définir ou redéfinir le ou les territoires de la peinture : que faisons-nous en peinture ?

PROGRAMME

10h : Accueil

Matinée

10h15 : Claire Labastie, Peindre, fin XXe-début XXIe : « train de retard » ou actualité en train ?

10h45 : Gisèle Grammare, Sean Scully ou la surface peinte.

11h15 : Discussion

12h15 : Pause déjeuner

Après-midi

14h15 : Olivier Long, Image et temps arrêté : l’art visionnaire.

14h45 : Juan Porrero, L’urgence (du peintre de la vie moderne).

15h30 : Table ronde entre les intervenants et les auditeurs.

17h : Clôture de la journée

 

 

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