Conférence en ligne sur les collections d’Auguste Bauchy, d’André Breton et de Paul Éluard.
Le Séminaire Collection accueille deux intervenantes :
Marianne Le Morvan, archives Berthe Weill
Alice Ensabella, Université Grenoble Alpes
Marianne Le Morvan est docteure en Histoire de l’art, commissaire d’expositions, directrice et fondatrice des archives de la galeriste d’avant-garde Berthe Weill. Par son parcours de chercheuse de provenance, elle a retracé l’histoire de plusieurs collectionneurs prescripteurs.
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Alice Ensabella : Les collections d’André Breton et de Paul Éluard. Le berceau du marché de l’art surréaliste
Fort de sa position d’avant-garde indépendante, le Surréalisme dès sa naissance s’imposera de manière autonome aussi sur le marché. Au-delà de la création d’un modèle promotionnel spécifique au mouvement, les surréalistes se montrent capables de s’insérer dans les institutions du marché officiel et d’en exploiter habilement les dynamiques (qu’ils connaissaient bien) et le potentiel. L’étude du réseau d’échanges qui se crée autour de la formation et de la dispersion des collections d’André Breton et Paul Éluard (les deux collectionneurs les plus actifs du groupe) est le point de départ de mon travail de thèse qui porte sur l’étude du développent du marché de l’art surréaliste à Paris pendant les années 1920. Les collections des deux amis étaient notamment composées par les œuvres des plusieurs artistes et par des objets de nature différente, incluant évidemment peintures et sculptures modernes, mais aussi des livres, des objets trouvés et, surtout, des groupes importants d’objets et des sculptures d’arts premiers.
A travers une description générale de la genèse de ces collections et l’analyse de cas spécifiques marquants (le travail de conseiller d’André Breton pour Jacques Doucet, ou la vente aux enchères de la collection Eluard en juillet 1924), je montrerai comment les deux fondateurs du groupe ont su unir dans leur démarche leurs préférences esthétiques et la promotion de l’œuvre des artistes leurs amis. Grace aux rapports établis avec les majeurs protagonistes du marché parisien (les marchands – Paul Guillaume, Léonce Rosenberg -, les collectionneurs – Jacques Doucet, Charles et Marie-Laure de Noailles -, les commissaires-priseurs – Alphonse Bellier), Breton et Éluard arrivent en effet à intégrer les artistes surréalistes dans le circuit commercial de l’époque, anticipant l’action de galeristes comme Pierre Loeb ou Jeanne Bucher, impliqués avec le mouvement seulement plus tard.
Alice Ensabella est ATER en Histoire de l’art contemporain à l’Université Grenoble Alpes. Elle a soutenu sa thèse en 2017 sur la création et le développement du marché de l’art autour du mouvement surréaliste à Paris pendant les années Vingt. Ses recherches portent en général sur les dynamiques du marché de l’art de l’entre-deux-guerres en France et aux Etats Unis, dont les résultats sont publiés dans plusieurs revues et catalogues d’exposition. En tant que commissaire indépendante, elle a récemment assuré le commissariat des expositions De Chirico e Savinio. Una mitologia moderna (Fondazione Magnani-Rocca, 2019) et Giorgio Morandi. La collection Magnani-Rocca (Musée de Grenoble, 2021). Elle a été boursière du Center for Italian Modern Art de New York (2018) et de la Arp Foundation de Berlin (2021). Depuis 2012 elle collabore avec l’Archivio dell’Arte Metafisica de Milan et la Fondazione Magnani Rocca de Parme.
La conférence, gratuite, aura lieu sur Zoom. Veillez à vous inscrire au préalable, afin de recevoir les informations nécessaire, à cette adresse : collection.seminaire@gmail.com
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