Cette dernière sera comprise à la fois comme un espace urbain concret, un lieu mythique et une scène socioculturelle où interagissent photographes, critiques, commanditaires et institutions.
La présentation par François Arago de la technique de la daguerréotypie devant l’Académie des Sciences à Paris est souvent considérée comme une sorte de point de départ de l’histoire de la photographie. De nos jours, l’importance de la capitale française pour la photographie se manifeste à maints niveaux : premièrement, à travers le grand nombre de publications et d’expositions expressément consacrées à des prises de vue de la ville Lumière ou à des photographes parisiens – récemment, l’exposition Qui a peur des femmes photographes ? au Musée de l’Orangerie et au Musée d’Orsay a souligné l’apport réel des femmes photographes, tant à l’échelle internationale que locale. Deuxièmement, les itinéraires biographiques de certains acteurs majeurs du domaine, français ou non, se sont croisés à Paris, que ce soit pendant l’entre-deux-guerres, comme dans les cas de Florence Henri, Brassaï, Gisèle Freund, Adrienne Monnier, Charles Rado et Christian Zervos, ou bien après la seconde Guerre Mondiale pour Louis Stettner, Iziz, Ata Kandó ou encore Ed van der Elsken. Troisièmement, on trouve d’innombrables reproductions de photographies de Paris, chacune visant à capturer un aspect différent de la ville, non seulement son architecture, mais aussi sa fonction comme espace social. Enfin, d’illustres institutions telles que les agences Roger-Viollet et Magnum, ou encore la Maison Européenne de la Photographie et le festival Paris Photo, ont élu domicile dans la capitale.
Organisé par Ulrike Blumenthal, Julia Drost et Astrid Köhler (DFK Paris) avec Christian Joschke (Paris Ouest Nanterre La Défense) et Helen Westgeest (Universiteit Leiden), cet atelier de recherche offrira aux participants l’opportunité de discuter les lacunes et lieux communs de la recherche, ainsi que d’interroger la constitution de corpus. 16 jeunes chercheurs (doctorants, étudiants en master et dans des cas exceptionnels, postdoctorants) venant de France, d’Allemagne, du Benelux et d’autres pays seront invités à réfléchir non seulement sur des facettes bien connues de Paris, mais aussi sur des images, aspects et protagonistes marginalisés dans l’histoire de la photographie. Une analyse pointue des mécanismes discursifs d’exclusion et inclusion dans l’histoire visuelle de Paris reste en effet jusqu’à présent un vœu vieux. Si l’écrivain français Georges Perec déclarait en 1975 dans sa Tentative d’épuisement d’un lieu parisien qu’ « un grand nombre, sinon la plupart » des vues de Paris avaient déjà été « décrites, inventoriées, photographiées, racontées ou recensées » et que son « propos […] a plutôt été de décrire le reste », comment mettre au jour un tel « reste » inexploré ? Comment élaborer une autre histoire visuelle de Paris et de la photographie, et dans quelle mesure les archives peuvent-elles (ou non) nous en fournir les moyens? Quelles options s’offrent aux photographes et aux historiens pour dévoiler les marges des récits établis ?
Dans l’idéal, les candidats retenus travailleront sur un projet de recherche en lien avec les thématiques de l’atelier: ils peuvent soit explorer les étroites interrelations socio-culturelles, historiques et artistiques entre le Grand Paris et la photographie, soit questionner l’intégrité de modèles narratifs donnés en s’intéressant aux marges de la ville et/ou du médium photographique lui-même.
Tous les participants devront préparer un exposé de leurs recherches (d’environ 15 minutes) et être présents durant la totalité de l’atelier. Afin de pouvoir suivre activement les discussions, une bonne maîtrise du français, de l’allemand et de l’anglais est nécessaire, puisque les conférences et visites d’archives se dérouleront alternativement dans ces langues. Les étudiants, doctorants et postdoctorants ne jouissant ni d’une bourse de recherche, ni de revenus supérieurs à celui d’un contrat à mi-temps, peuvent, grâce au soutien financier obtenu de l’Université franco-allemande, bénéficier d’une prise en charge partielle des frais de transport (dans la limite maximale de 100 euros) et des frais d’hébergement (dans la limite maximale de 300 euros).
La demande d’aide financière doit impérativement être jointe à la candidature par le biais d’un formulaire (https://cloud.dfkg.org/index.php/s/ENy73h4l2iRGfKs). Les demandes ultérieures ne pourront pas être prises en compte. Le remboursement partiel s’effectuera sur présentation des justificatifs originaux, billets et factures/reçus, après la participation à l’atelier.
Les candidats ont jusqu’au 24 février 2017 pour adresser leur dossier complet (lettre de motivation, brève description du projet sur une ou deux pages, CV, si possible certificats de compétences linguistiques et, le cas échéant, formulaire de demande d’aide financière) à: Astrid Köhler akoehler@dfk-paris.org et Ulrike Blumenthal ublumenthal@dfk-paris.org. Celles-ci se tiennent également à disposition pour tout renseignement complémentaire.
Manifestation organisée par le Centre allemand d’histoire de l’art – DFK Paris,
en coopération avec l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense et l’Universiteit Leiden,
avec le soutien de la Deutsch-Französische Hochschule – Université franco-allemande, Sarrebruck (http://www.dfh-ufa.org)
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