Appel à communication : Ci-bas et au-dela (Rouen, 5-7 Oct 23)

Ci-bas et au-dela (Rouen, 5-7 Oct 23)

Rouen, Oct 5–07, 2023
Deadline: Jan 30, 2023

[English version below]
Ci-bas et au-delà. Les chapelles dans l’espace ecclésial de la France du XVIIe siècle.

L’analyse formelle ou fonctionnaliste de l’espace sacré tend à voir le bâtiment ecclésial comme une juxtaposition d’espaces clairement distincts – la nef, le chœur, ou encore le transept – dont la séparation refléterait notamment la différence d’état (clercs et laïcs). L’espace ecclésial peut être également envisagé comme un agrégat de chapelles de différentes tailles, ainsi que le suggère la lecture des écrits de Charles Borromée : celui-ci considérait le chœur comme une « chapelle majeure » (de capella maiori) par opposition aux chapelles et autels mineurs (de cappellis et altaribus minoribus).
Force est de constater qu’en revenant à la définition moderne de la chapelle attachée non pas à un espace, mais uniquement à un autel, cette cartographie de l’espace ecclésial se trouble immédiatement. En effet, ces chapelles secondaires sont généralement situées soit aux extrémités du transept, soit à l’abside, soit encore dans les bas-côtés de la nef, voire parfois seulement associées à des supports isolés dans la nef ou les bas-côtés. Ainsi reproduisent-elles à une échelle très réduite la distinction spatiale convenue entre clergé desservant et laïcs assistants. En somme, l’espace ecclésial est scandé par ce qui est finalement une coprésence davantage qu’une séparation.
Malgré une identité terminologique, il semble bien exister une particularité propre à ces chapelles secondaires, de l’ordre du restrictif par rapport à l’ecclesia, puisqu’elles sont souvent dédiées uniquement à une dévotion particulière ou bien concédées à une seule famille ou à uneou plusieurs associations dévotes (confrérie, compagnie, etc.). La hiérarchisation opérée par Borromée a pour corollaire une relative indépendance spatiale : les chapelles constituent un pôle indépendant liturgiquement par la possession d’un autel, tandis qu’elles dépendent spatialement de l’ensemble du bâtiment auquel elles appartiennent et dont la traversée conditionne bien souvent leur accès. Ainsi les chapelles adjacentes s’inscrivent-elles dans une interaction visuelle immédiate avec leur environnement extérieur, qui pose nécessairement la question d’une juxtaposition, parfois concurrentielle, des nombreux dispositifs visuels qui ornent ces espaces.
Il découle de cette multiplicité de lieux une polarisation, voire un éclatement de l’espace sacré. Après le concile de Trente et les modifications de l’organisation ecclésiale qui suivirent le recentrement de la vie religieuse autour du culte eucharistique, notamment grâce à la suppression des jubés, l’espace tend à s’homogénéiser et à se hiérarchiser, redistribuant les fonctions des différents lieux. Ces changements conduisent à s’interroger sur la place spécifique des chapelles dans la renégociation des différents pôles qui s’ensuit. L’apparition des chapelles dans les bas-côtés, bien antérieure au XVIIe siècle, paraît être liée à une évolution de la dévotion, et notamment au recentrement sur le culte eucharistique qui aurait pour corollaire l’échappement des dévotions autres dans des lieux moins éminents. Ainsi l’architecture ecclésiale romane, puis celle gothique privilégient-elles les chapelles axiales du transept et de l’abside. Ce n’est bien souvent que dans une phase ultérieure de construction que des chapelles sont ménagées dans les collatéraux, alors que ces mêmes chapelles constituent un passage quasi obligé du programme de l’église classique, aussi modeste soit-elle.
Pourrait-on alors considérer les chapelles des bas-côtés ou des collatéraux comme le lieu de refuge des dévotions privées et spécifiques (saints patrons et saints locaux), tandis que d’autres dévotions plus partagées (Saint-Sacrement, Vierge, images miraculeuses ou reliques éminentes) seraient à l’honneur dans les points nodaux (chapelle axiale, transepts) plus éminents visuellement ? Ces derniers espaces deviendraient ainsi le lieu d’une articulation des dévotions publiques et privées, communautaires et individuelles, même si plusieurs cas démontrent que certaines chapelles situées dans les bas-côtés assumaient des fonctions collectives : les exemples remarquables, à Cavaillon, de la chapelle Saint-Véran (conservant les reliques du saint auquel est la cathédrale est dédiée) et de la chapelle du Saint-Sacrement (concédée par l’évêque à la confrérie du Corpus Cristi) ou, à la cathédrale d’Apt, de la chapelle sainte Anne (abritant les reliques de la sainte). Autour d’une chapelle en effet gravitent bien souvent différents usagers, tout d’abord le clerc desservant qui a reçu la chapelle en bénéfice (chapellenie), ce qui n’exclut pas la concession du lieu à une famille ou à une confrérie.
D’évidentes implications eschatologiques s’ajoutent à cette dimension publique, notamment en cas de concession ou de fondation de chapelle qui s’accompagne bien souvent d’une autorisation d’inhumation. La chapelle devient un ici-bas où l’on proclame ouvertement sa volonté de faire son salut et d’atteindre à l’au-delà, tout en se conformant sur terre à l’idéal catholique. Aux concessions de chapelles sont fréquemment associées des fondations de messes dites pour une cause particulière. La dimension « conformante » de l’espace est ainsi déterminante et permet à la chapelle d’être le lieu d’une « subjectivisation religieuse », tout à fait manifeste dans les rares ensembles encore conservés, par exemple à l’ancienne chapelle du Sépulcre de Saint-Nicolas-des-Champs à Paris.
Bien peu d’études ont envisagé ces chapelles comme des lieux centraux dans l’appréhension du fait religieux à l’époque moderne, sans doute en raison des destructions massives de ces espaces ou de leur mobilier en France. Plusieurs cas remarquables subsistent néanmoins : pensons, à Paris, aux chapelles de Saint-Joseph des Carmes, à la chapelle Dorée de Saint-Gervais-Saint-Protais ou encore à la chapelle Saint-Charles du peintre Charles Le Brun à Saint-Nicolas-du-Chardonnet. D’anciens décors sont parfois dispersés, dont les sources documentaires et les fragments, comme les boiseries ou les multiples tableaux épars détachés de leurs retables, voire des décors muraux, laissent envisager l’ampleur. Pensons, toujours à Paris, à Saint-Nicolas-des-Champs ou Saint-Eustache (chapelles du Val et de saint Vincent de Paul). Signalons encore en province, entre autre exemples emblématiques, la chapelle du Rosaire de l’église Saint-Martin de Pont-sur-Seine, celle des Brice à la cathédrale de Rouen, ou les nombreuses chapelles conservées en Provence (cathédrale de Cavaillon, collégiale Notre-Dame de l’Isle-sur-la-Sorgue, etc.).
Ce colloque souhaiterait ainsi, à partir d’études de cas remarquables, d’analyses comparatives ou encore de travaux plus transversaux, souligner la singularité de l’espace de la chapelle, sa place déterminante dans l’émergence du sentiment religieux individuel ainsi que les modalités variées de son expression artistique.
Multiples sont les questions qui pourront être abordées par les historiens de l’art et les historiens associés, universitaires (jeunes docteurs et chercheurs confirmés) ou conservateurs :
– Distingue-t-on une évolution de la localisation de ces chapelles, de leurs dédicaces, de leur architecture et de leurs décors au cours du XVIIe siècle ? Comment se manifestait la séparation ou l’interaction liminale entre chapelles (cas des chapelles communicantes, par exemple à Saint-Louis des Jésuites à Paris) et surtout (par le moyen de clôtures opaques, de grilles ou de balustrades basses) entre chapelles et espace ecclésial ? Peut-on comparer les chapelles françaises aux modèles antérieurs ou étrangers, notamment italiens et flamands ?
– Comment l’emprise des différents acteurs en présence (autorité épiscopale ou monastique, clergé, fabrique, confréries, commanditaire laïc, fondateur, artiste) influe-t-elle sur les formes architecturales et décoratives de ces chapelles ? Assiste-t-on à une homogénéisation tant des formes que de l’iconographie ? Observe-t-on une évolution sociale et juridique (jus patronatus) de l’appropriation des chapelles et quels en sont les enjeux économiques ? Peut-on distinguer les rôles respectifs du fondateur, de la fondatrice, et ceux des héritiers qui ont repris et transformé ces lieux ? Leur capacité d’agir sur la décoration de la chapelle diffère-t-elle en cas de fondation (le fondateur possède la chapelle) ou de seule concession ?
– À quelles fonctions – funéraire, commémorative (la statue de Bérulle chez les carmélites parisiennes), célébration personnelle et familiale, pratiques spirituelles (oraison, méditation), dévotionnelles (culte des saints) et liturgiques (messes basses célébrées par des chapelains) – étaient affectés ces lieux et dans quelle mesure ces usages déterminaient-ils l’organisation de ces espaces et de leur mobilier ?
– Un usage liturgique particulier justifie-t-il l’autonomie spatiale de la chapelle ? Peut-on attester d’une perméabilité entre les rituels communautaires et ceux qui relèvent de l’intimité familiale ? Comment se conjuguent la proclamation familiale, visible dans l’importance accordée à la réalisation de monuments funéraires et à l’exaltation armoriale, et la nécessaire affirmation d’une appartenance humble à l’Église ?
– Quelles sont les relations entre les chapelles, leurs occupants et d’autres lieux et acteurs au sein de l’espace ecclésial ? Quelles différences et quels points communs (programmes, artistes, formes, usages, etc.) peut-on relever entre chapelles ecclésiales et chapelles des résidences aristocratiques qui appartiennent bien souvent aux mêmes propriétaires ? Comment certaines églises paroissiales à vocation communautaire, notamment en milieu rural (le cas de la Normandie), sont-elles investies par des logiques aristocratiques au point de devenir des chapelles castrales ?
– Qu’en est-il, plus généralement, de la relation entre « privé » et « public », individu et collectivité, norme et singularité ? Cette relation correspond-elle à la conception ecclésiologique que l’on se fait d’une Église comme corps du Christ ?

Organisation (Université de Rouen Normandie, Grhis – RIN 2022-2023 : Espaces du spirituel en Normandie Baroque) : Émilie Chedeville, Frédéric Cousinié, Moana Weil-Curiel.
Comité scientifique : Olivier Bonfait (Université de Bourgogne, Dijon), Émilie Chedeville (Université de Rouen Normandie), Frédéric Cousinié (Université de Rouen Normandie), Christine Gouzi (Université Paris-Sorbonne), Étienne Jollet (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Anne Le Pas de Sécheval (Université de Paris Nanterre), Vincent Simonet (DRAC Normandie), Patrizia Tosini (Università Roma Tre), Moana Weil-Curiel (Université de Rouen Normandie), Steffen Zierholz (Eberhard KarlsUniversität, Tübingen).
Les propositions de communication, complétées par d’éventuelles, photographies, et accompagnées d’une courte notice biobibliographique devront être soumises avant le 30 janvier 2023 à l’attention des membres du Comité scientifique, à l’adresse suivante : f.cousinie@orange.fr.
Ce colloque s’inscrit dans le cadre du projet de recherche « Espaces du Spirituel en Normandie Baroque », conçu par l’Université de Rouen Normandie (Groupe de recherche en histoire) et financé par la Région Normandie (RIN 2021-2023). www.esnb.hypotheses.org

Bibliographie indicative
BASCHET Jérôme, « L’image en son lieu : quelques remarques générales », dans C. VOYER, É. SPARHUBERT (éd.), L’image médiévale. Fonctions dans l’espace sacré et structuration de l’espace cultuel, Turnhout, Brepols, 2011, p. 179-204, repris et enrichi dans « Le lieu rituel et son décor », L’iconographie médiévale, Paris, Gallimard, 2008, p. 67-101.
BILLOT Claude, Les Saintes-Chapelles royales et princières, Paris, Éditions du patrimoine, collection « thématique du patrimoine », 1998.
BONFAIT Olivier, MACGREGOR Neil (éd.), Le Dieu caché. Les peintres du Grand Siècle et la vision de Dieu, cat. expo (Rome, Académie de France à Rome), Rome, De Luca, 2000.
BOUVET Mireille-Bénédicte, SAY BARBEY Hélène (éd.), Les Chapelles royales. De la gloire de Dieu à la gloire du prince, Paris, CTHS, 2015.
COSTER W., SPIECER A. (éd.), Sacred Space in Early Modern Europe, Cambridge, Cambridge UP, 2005.
CHALMIN-SIROT, Elisabeth, Vivre et croire. Les chapelles seigneuriales en France à la fin du Moyen Âge, Saint-Guilhem-le-Désert, éd. Guilhem, 2022.
CHEDOZEAU Bernard, Chœur clos, chœur ouvert. De l’église médiévale à l’église tridentine (France, XVIIe-XVIIIe siècle), Paris, Cerf, 1998.
CHEDOZEAU Bernard et MICHAUD-FREJAVILLE Françoise (éd.), Les Espaces du sacré de la Renaissance à la Révolution, Châtillon-sur-Indre, Rencontre avec le patrimoine religieux, « Art sacré » 30, 2013.
COUSINIE Frédéric, « Légitimation et inscription fictionnelle. Ceinture, Cordon, Scapulaire dans la France du XVIIe siècle » et « Spiritualité et effets d’incorporation. Ceinture, Cordon, Scapulaire dans la France du XVIIe siècle », dans Jan BLANC, Frédéric COUSINIE et Daniela SOLFAROLI CAMILLOCI (éd.), Connecteurs divins. Objets de dévotion en représentation dans l’Europe moderne (XVIe-XVIIIe siècles), Paris, Éd. 1:1, 2020, p. 71 140 et 141 208.
COUSINIE Frédéric, Trajectoire des images. Culte marial et intermédialité dans la France du XVIIe siècle, Paris, Éd. 1:1, 2017.
CROQ Laurence, « Du lieu des notables à l’espace public bourgeois, la transformation des formes socio-spatiales de la vie religieuse dans les églises paroissiales parisiennes (XVIe-XVIIIe siècles) », dans Laurence CROQ et David GARRIOCH (éd.), La Religion vécue. Les laïcs dans l’Europe moderne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013, p. 183 220.
EIBACH J., LANZINGER M. (dir.), The Routledge History of the domesticsphere in Europe 16th to 19th century, London, Routledge, Taylor & Francis Group, 2020.
FRANCESCHINI Chiara, OSTROW Steven et TOSINI Patrizia, « Chapels: An Introduction », dans C. FRANCESCHINI, S. F. OSTROW, P. TOSINI (éd.), Chapels of the Cinquecento and Seicento in the Churches of Rome. Form, function, meaning, Milan., Officina Libraria, 2020, p. 8 15.
FROESCHLE-CHOPARD Marie-Hélène, La Religion populaire en Provence orientale au XVIIIe siècle, Paris, Beauchesne, 1980.
FROESCHLE-CHOPARD Marie-Hélène, Espace et sacré en Provence (XVIe -XXe siècle). Cultes, images, confréries, Paris, Cerf, 1994.
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GOUZI Christine, La Peinture religieuse en France (1685-1789). De la commande à la création, Dijon, Faton, 2019.
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LE PAS DE SECHEVAL Anne, « Peinture et spiritualité au XVIIe siècle : l’église parisienne des Carmélites de l’Incarnation, entre bérullisme et tradition carmélitaine », Dix-septième siècle, 208, 2000, p. 387 406.
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LHEURE Michel, Culte et autels dans l’architecture des églises d’Occident, Paris, Picard, 2017, chap. VI : « La privatisation du culte des défunts. Les chapelles périphériques ».
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NOBLET Julien, En perpétuelle mémoire. Collégiales castrales et saintes-chapelles à vocation funéraire en France (1450-1560), Rennes, PUR, 2009.
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ZIERHOLZ Steffen, « Kapelle. Der Sakralraum als Ortreligiöser Subjektivierung », dans Christine GÖTTLER (éd.), Reading Room. Re-Lektüren des Innenraums, Berlin, De Gruyter, 2018, p. 126-136.
ZIERHOLZ Steffen, « Zwischen Präsenz und Repräsentation. Zur Rekonstruktion eines jesuitischen Sehstils », dans Johannes GRAVE (éd.), Vor dem Blick. Materiale, mediale und diskursive Zurichtungen des Bildersehens, Bielefeld, Bielefeld UP, 2022, p. 305-332.

 

[English version]
There and hereafter. Chapels in ecclesial space of 17th-century France

Formal or functional analysis of sacred space tends towards seeing ecclesial building as a juxtaposition of clearly distinct spaces – the nave, the choir, or the transept – whose separation would reflect different conditions (clergy and laity). Ecclesial space can also be seen as an aggregate of chapels of different sizes, as suggested by Carlo Borromeo’s writings: he regarded the choir as a “major chapel”, compared to minor altars and chapels.
Bringing up the early-modern definition of a chapel, attached not to a space, but only to an altar, disturbs this theoretical mapping of ecclesial space. These secondary chapels are placed either a the very end the transept, either in the apse, or either in the nave’s collaterals, even only associated with isolated support. They reproduced thus the spacial distinction between clergy incumbent and laity to a reduced scale. This copresence punctuates ecclesial space.
Despite an identical terminology, it seems to be a real peculiarity proper to these secondary chapels, restraining the ecclesia’s fields, since they were often dedicated to a peculiar devotion, or conceded to a unique family or devotee’s assembly (friary, company…). Borromeo’s hierarchisation brings consequently a relative independence: by possessing an altar, chapels are liturgically independent, whereas they spatially depend on the rest of the building, whose passing very often conditions their access. Adjacent chapels are thus engaged in a direct visual interaction with their exterior environment. This necessarily questions their juxtaposition, which is sometimes competitive, of the numerous visual settings adorning them.
This multiplicity of places comes with a polarisation, even a blow-out of spatial space. After the Council of Trent and the modifications of ecclesial organisation following the recentering of religious life around Eucharistic cult, partly thanks to the disappearance of jubes, space tends to homogenise and to hierarchise, redistributing major functions in different spaces. Those changes allow to interrogate the specific place of chapels in this spatial renegociation. Collateral chapels appeared much earlier than the 17th century. This seems to be due to the evolution of devotion, and the recentering around Eucharistic worship that brings a consequent displacement of other devotions in fewer eminent spaces. Romanesque architecture, then the Gothic one, favoured axial chapels in the transept and the apse. It is often in a posterior phase of construction that chapels are erected in collaterals, whereas these is almost a prerequisite of classical church architecture, as modest as it is.
Could we consider collateral chapels as the refuge of private and specific devotions (patron and local saints), whereas more shared devotion (Holy-Host, Virgin, holy images and miraculous relics), would be worshipped in nodal points (axial chapels, transept), which are visually more eminent. Those spaces would thus articulate public and private devotions, community and individual one, even if a few examples show that collateral chapels had collective functions. One can name the outstanding Saint-Veran chapel in Cavaillon’s cathedral, where the saint relics are kept, and the Holy-Host chapel conceded to the Corpus Christi friars, or the Sainte-Anne chapel in Apt’s cathedral.
Obvious eschatological implications add to this public dimension, particularly in case of concessions, which often come with a burial right. Chapels become a there, where one openly states its willing to achieve Salvation thereafter, by conforming on earth to the catholic ideals. Concessions also come with mass founding, said for a special cause. The “conforming” dimension of space is crucial, and allows the chapel to be the place of a “religious subjectivisation”, obvious in the rare complete examples still in place, such as the old Sepulchre chapel at the Parisian parish Saint-Nicolas-des-Champs.
Few studies regarded these chapels as central places to understand early-modern religion, probably because of massive destructions in France. Many impressive cases still exist however: in Paris, Saint-Joseph-des-Carmes’s chapels, Saint-Gervain-Saint-Protais’s Gilded chapel or Saint-Nicolas-du-Chardonnet’s Saint-Charles chapel, conceded to the painter Charles Le Brun. Ancient settings are sometimes dispersed, but documentation, fragments such as wood panels, murals or the numerous paintings separated from the original place allow to imagine the importance of these decorations. Let us cite in Paris again at Saint-Eustache the Val and Saint-Vincent de Paul chapels. Among others, in the provinces, one can name the Rosary chapel at Saint-Martin in Pont-sur-Seine, the Brice chapel in Rouen’s cathedral, or numerous Provençal cases (Notre-Dame in L’Isle-sur-La-Sorgue).
Starting with remarkable case studies, comparative analysis, or more transversal researches, this symposium would thus aim at highlighting the chapel’s singularity, its determinant place in the rise of individual religious sentiments and the various modes of its artistic expressions.
Questions to be addressed by art historians, associated historians, academics (early career and senior researchers) or curators are numerous:
– How does the presence of different actors (clergy, parish officer, friaries, laities, founder or artist) influence architectural and decorative forms? Can we see forms and iconography homogenise? Is there a juridical and social evolution in the chapel’s appropriation, and what are its economical stakes? Can we distinguish the founder’s role to his or her heirs?
– Which functions are dedicated these places to? Is it funerary, commemorative (Berulle’s monument at the Parisian Carmelites), personal and familial celebration, spiritual (meditation, orison), devotional (patron saints’ worship), liturgical (silent mass by chaplains)? How do its uses determine space organisation and setting?
– Does a specific liturgical use justify spatial autonomy? Is there a permeability between community rituals and familial or intimate ones? How does familial celebration, shown in monuments and coats of arms, deal with Christian humility and belonging to the Ecclesia?
– Are chapels or occupiers related to other ecclesial spaces and actors? Which differences or similarities exist between ecclesial chapels and palatial ones belonging to same owner? How are certain parish churches, mostly rural such as in Normandy, invested by aristocratic logics?
– Finally, which relation between the private and the public, the individuals and the communities, norms and singularities does the chapel show? Does it match the ecclesiological conception of the Church as the Christ’s body?

Organisation (Université de Rouen Normandie, Grhis – RIN 2022-2023 : Espaces du spirituel en Normandie Baroque) : Émilie Chedeville, Frédéric Cousinié, Moana Weil-Curiel.
Scientific committee : Olivier Bonfait (Université de Bourgogne, Dijon), Émilie Chedeville (Université de Rouen Normandie), Frédéric Cousinié (Université de Rouen Normandie), Christine Gouzi (Université Paris-Sorbonne), Étienne Jollet (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Anne Le Pas de Sécheval (Université de Paris Nanterre), Vincent Simonet (DRAC Normandie), Patrizia Tosini (Università Roma Tre), Moana Weil-Curiel (Université de Rouen Normandie), Steffen Zierholz (Eberhard Karls Universität, Tübingen).
Please send a proposal and a brief biographical note to f.cousinie@orange.fr by January 30th, 2023. Abstracts in Italian, English, German and French and Spanish are accepted, but the main language of the symposium will be French.
This symposium is part of the research project Spiritual spaces in Baroque Normandy, conceived by the Rouen-Normandie University (Groupe de recherche en histoire) and funded by the Normandie Region (RIN 2021-2023). www.esnb.hypotheses.org

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