Appel à communication : Colloque virtuel: „Les musées et le marché de l’art français sous l’Occupation allemande“

Colloque virtuel: „Les musées et le marché de l’art français sous l’Occupation allemande“

8-9 octobre 2020

Pendant la Seconde Guerre mondiale, non seulement l’élite national-socialiste comme Hitler, Göring ou Ribbentrop ont fait des acquisitions d’art pour leurs collections dans le Paris occupé, mais également de nombreux musées. Grâce à un taux de change favorable et à une offre importante d’objets de qualité, dont certains proviennent de biens juifs confisqués, le marché y offrait des conditions exceptionnellement favorables dont ils voulaient eux aussi profiter. De nombreux directeurs de musées et conservateurs de collections ont choisi d’acheter des œuvres d’art directement sur place ou les ont acquises indirectement par l’intermédiaire de marchands d’art allemands. Dans certains cas, plusieurs musées d’une ville ou d’une région ont agi conjointement. Les musées sont ainsi parmi les acteurs les plus importants du marché de l’art parisien et ont contribué de manière significative à son dynamisme pendant l’occupation.

Après la guerre, le gouvernement français a obtenu la restitution de ces acquisitions en se référant à la « Déclaration de Londres » de 1943, qui a déclaré invalides tous les transferts de propriété aux Allemands pendant l’occupation. Ainsi, une grande partie des œuvres d’art sont revenues en France, où nombre d’entre elles se trouvent désormais dans la collection dite des MNR (Musées Nationaux Récupération) dans les musées nationaux. Depuis quelques années, les provenances de ces œuvres oubliées depuis longtemps font l’objet de recherches ce qui a permis la restitution de nombreuses œuvres. Cependant, même les musées allemands détiennent encore aujourd’hui des objets provenant du marché de l’art français sous l’occupation qui ont été soit acquis directement pendant la guerre soit qui ont été intégré dans leurs collections après guerre par des détours. Lors d’enquêtes individuelles leurs provenances sont difficiles à reconstituer. La question reste ouverte pour la recherche de savoir quels objets les musées français ont eux-mêmes acquis pendant l’occupation et quelle en est leur provenance.

L’objectif de l’atelier est de compiler de manière systématique et transnationale les résultats récents obtenus dans le cadre d’études de collections, d’histoires personnelles et de la recherche de provenance menées dans des musées allemands, autrichiens, suisses et français portant sur les acquisitions réalisées en France occupée. Ainsi, les similitudes et les différences dans les activités des musées sur le marché de l’art parisien pendant l’occupation doivent être examinées de manière comparative afin de mieux comprendre les stratégies d’acquisition et les mécanismes du marché. Outre les circonstances dans lesquelles ces translocations ont eu lieu, il est également important de faire la lumière sur la manière dont ces objets ont été traités dans les différents pays après la Seconde Guerre mondiale et sur les discours qui y sont associés.

Les contributions peuvent porter, entre autres, sur les sujets suivants:
– Le chevauchement entre la spoliation d’œuvres d’art et le commerce des œuvres d’art
– Les stratégies d’acquisition et de collection des musées
– Le développement du marché de l’art pendant l’occupation et le rôle des autorités d’occupation allemandes dans sa régulation
– Le financement, les licences d’exportation et le transport des achats
– Les acteurs allemands et français (marchands, directeurs de musées, fonctionnaires) et leurs réseaux sur le marché de l’art de Paris
– La gestion des acquisitions en Allemagne, en Suisse, en Autriche et en France dans l’après-guerre jusqu’à aujourd’hui

Prévue à l’origine comme un atelier à Berlin, le colloque se tiendra en réponse à l’épidémie de corona le 8 et 9 octobre sous forme numérique. Un concept adapté est en préparation tenant compte des expériences actuelles de l’environnement de travail virtuel et sera annoncé aux participants en temps utile. Nous considérons ce nouveau format numérique comme une opportunité de rendre les contributions accessibles à un public plus large et de développer conjointement de nouvelles méthodes innovantes d’échanges scientifiques transnationaux. Une publication ultérieure des contributions est prévue.

Les propositions (300 mots au plus) devront être envoyées au plus tard le 30 juin 2020, accompagnées d’une courte biographie, à e.furtwaengler@tu-berlin.de et mattes.lammert@tu-berlin.de. Les exposés peuvent être soumis en anglais, en français ou en allemand.

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