Appel à communication : « Créer une mémoire des passés antiques (IXe-XVIIIe siècles) » (Paris, 13-14 octobre 2022)

Appel à communication : « Créer une mémoire des passés antiques : choix, constructinos et transmissions du IXe au XVIIIe siècle » (Paris, Bibliothèque Sainte-Barbe, 13-14 octobre 2022). 

Le projet ERC Advanced Grant AGRELITA organise à Paris (Bibliothèque Sainte-Barbe) les 13 et 14 octobre 2022 des journées d’études intitulées « Créer une mémoire des passés antiques ».

Mnémosyne, mère des Muses, incarne le rapport indéfectible entre la mémoire, les arts et les sciences. Ce mythe invite à un questionnement couvrant une large période, dès lors qu’on étudie la mémoire des passés antiques – égyptiens, grecs, romains, bibliques… – dans les textes et les images. En portant un regard transdisciplinaire sur la mémoire, de l’anthropologie aux visual studies en passant par l’histoire, la sociologie, la littérature et les sciences cognitives, il s’agira d’explorer les stratégies de la création d’une mémoire des passés antiques, et d’éclairer les processus contribuant à la constitution de passés lointains comme héritage, alors que cette appropriation ne va pas de soi : un rapport d’altérité existe en effet, sous des formes et à des degrés divers, entre le présent et ces/ses passés antiques en raison de discontinuités non seulement temporelles mais aussi spatiales, documentaires ou religieuses et culturelles.

De fait, depuis plusieurs décennies, les recherches sur la mémoire ont connu un essor exceptionnel au sein de multiples disciplines. Les concepts et les approches, tels que la mémoire individuelle et la mémoire collective, la mémoire culturelle, la mémoire sociale, les lieux de mémoire, les liens entre mémoire matérielle et immatérielle, les échanges entre mémoire et imagination, les mécanismes cognitifs à l’œuvre dans la mémoire, ont fourni de nouvelles clés de lecture pour comprendre les formes et les usages de la (des) mémoire(s) au sein des communautés.

Notre objectif est ainsi de poursuivre la réflexion sur ces notions en analysant les modalités de création d’une mémoire des passés antiques, selon une chronologie allant du IXe siècle, période d’intense activité créatrice et de redécouverte de textes anciens en Europe occidentale mais aussi de densification de la mémoire écrite, jusqu’au XVIIIe siècle, où l’Antiquité est particulièrement mobilisée, autant dans les arts, avec la naissance de l’archéologie et le néoclassicisme, que dans les discours politiques.

Par les contributions réunies, les journées d’étude visent à s’interroger sur les constantes et les mutations des stratégies que les auteurs et les artistes déploient pour l’élaboration de cette (ces) mémoire(s) des passés antiques, avec la sélection et de hiérarchisation qui privilégient certains éléments du passé au détriment des autres, et tout un travail de recomposition.

Les propositions pourront porter sur des réflexions théoriques ou des études de cas, et s’inscrire dans un ou plusieurs des thèmes suivants, qui n’épuisent pas le champ des possibles :

– Épistémologie et taxinomie de la mémoire : une réflexion transversale sur la mémoire des passés lointains, son fonctionnement, les notions et les concepts qu’elle mobilise.

– Les « entrepreneurs de mémoire » : tous ceux qui participent à la création de la mémoire des passés antiques par leurs rôles et leurs activités comme les écrivains, humanistes, commanditaires, lecteurs, antiquaires, artistes, traducteurs, éditeurs-libraires, collectionneurs, archéologues, etc.

– Les modalités d’élaboration de cette mémoire et leurs interactions : mises en récit et en intrigue, mises en image, recomposition et invention, réemplois, réécritures / palimpsestes, citations, imitations, émulations, images mentales et visuelles, imagines agentes, etc.

– Les modalités de transmission de cette mémoire et leurs interactions : les communications orale, écrite, visuelle, matérielle et symbolique, les enjeux de chacun de ces modes de transmission et leurs effets sur la représentation des passés antiques, leurs liens avec l’« ars memoriae », les fonctions et les usages des émotions.

– Les éléments composant cette mémoire des passés antiques : les civilisations, les périodes, les événements, les traditions, les récits, les mythes, les figures, les œuvres et les concepts résultant de processus de sélection, transmission et réélaboration, etc.

– Les enjeux et les visées de cette création d’une mémoire des passés antiques : les contextes et les discours dans lesquels elle est formée et représentée, les objectifs poursuivis (didactiques, éthiques, esthétiques, linguistiques, politiques, économiques, religieux, patrimoniaux, etc.).

Les articles issus des contributions seront publiés chez Brepols dans la collection « Recherches sur les Réceptions de l’Antiquité » :

http://www.brepols.net/Pages/BrowseBySeries.aspx?TreeSeries=RRA

Les frais de déplacement et d’hébergement seront pris en charge selon les modalités de l’Université de Lille.

Direction : Catherine Gaullier-Bougassas
Contact : Catherine Gaullier-Bougassas

Présentation du projet : https://agrelita.hypotheses.org/

Les propositions sont à adresser (titre et quelques lignes de présentation) avant le 15 février 2022 à Catherine Gaullier-Bougassas à l’adresse suivante :  catherine.bougassas@univ-lille.fr

 

Source : AGRELITA

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