Appel à communication : « Des chiffres et des lettres. Monogrammes, lettres emblématiques et chiffres énigmatiques dans l’emblématique » (Bourg-en-Bresse, novembre 2015)

Emblèmes de François 1er, plafond à Caisson du château de Chambord
Aux côtés des armoiries, des devises et des mots, l’emblématique de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance donne une place essentielle aux lettres de l’alphabet. Si quelques-unes de mentions ou associations de lettres se comprennent aisément, dans la mesure où elles correspondent aux initiales de leur utilisateur, à celles du couple qu’il forme avec son épouse, à la terre qu’il gouverne ou même au mot qu’il emploie, beaucoup de ces « monogrammes » restent totalement hermétiques et résistent à toute interprétation. Y compris parmi les plus connus tel que le EV de Jean de Berry, le EE de Philippe le Bon, la croix triple dans le 8 de François Ier.

Ces combinaisons de lettres constituent d’ailleurs souvent un signe à part entière qui adopte une forme fixe, reproduite de façon stéréotypée sur toutes les manifestations emblématique du personnage. Associées à des lacs, des chaînes, des couronnes, ces lettres peuvent encore être fusionnées les unes dans les autres, ou être amalgamées avec une figure donnée, figurative ou géométrique, pour composer un emblème en soi.

Le vocabulaire même qui désigne, hier et aujourd’hui, ces formules est bien imprécis. Les sources médiévales parlent le plus souvent des « Lettres » – « les lettres que monseigneur porte en sa devise » – mais nos travaux hésitent à les qualifier : « monogrammes », « chiffres », « devises », « lettres emblématiques » ? Quelle est la place précise de ces combinaisons alphabétiques dans la symbolique et les panoplies emblématiques de la période ? Quelles sont leurs fonctions ? Leurs lectures ? Que nous apprennent ces lettres emblématiques sur la culture de leurs utilisateurs ? Peut-on établir aujourd’hui, à la lumière des récents travaux sur l’emblématique, une typologie et quelques modèles d’interprétation qui permettraient de proposer des clefs de lectures de ces emblèmes trop souvent objets de lectures fantasques et anachroniques ?

Les premières journées d’études du Groupe de recherches sur l’Emblématique de la première Renaissance, initié depuis 2014 dans le cadre de la Fédération d’études supérieures du Moyen Âge et de la Renaissance (FESMAR – CESCM de Poitiers-CESR de Tours), se tiendront au Monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse les jeudi 5 et vendredi 6 novembre 2015. Elles se proposent, en réunissant plusieurs spécialistes du sujet et de la période, de revenir spécifiquement sur ce type de formule emblématique en confrontant quelques cas particulièrement révélateurs et différents dossiers en cours.

Colloque organisé par Laurent Hablot.
 
Merci d’adresser vos propositions de communications avec un bref résumé et une courte bio-bibliographie à Laurent Hablot (laurent.hablot@univ-poitiers.fr) et Pierre-Gilles Girault (giraultpg@bourgenbresse.fr) avant le 15 juillet 2015.

 

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