A l’occasion du bicentenaire de la mort de James Gillray, l’artiste et son oeuvre font cette année l’objet de plusieurs expositions et conférences en Grande-Bretagne. La journée d’étude Gillray after Gillray entend mettre l’accent sur ce que la postérité a retenu et fait de Gillray. Cette Journée vise à interroger les notions de filiation esthétique et d’influence dans l’ensemble du champ culturel. S’il apparaît que certains caricaturistes britanniques se réclament clairement de cet héritage (Ralph Steadman, Gerald Scarfe, Martin Rowson, Steve Bell) pour mettre à mal le corps (du) politique, la question s’avère plus complexe pour d’autres formes de pratiques artistiques et de contenus culturels: tableaux, installations, vidéos, TV. Par exemple, que doivent le comique atroce et l’humour morbide de certains des Young British Artists à Gillray ? Si c’est bien Goya que les frères Chapman « rectifient » en agrémentant les Capricios de petits monstres grimaçants, le titre de cette série Like a Dog Returns to its Vomit Twice la rattache aux motifs d’ingestion et de régurgitation présents au dix-huitième siècle. Mais au-delà des champs spécifiques du dessin de presse et de l’art contemporain, cette journée est l’occasion d’étendre la réflexion à l’héritage de Gillray dans l’ensemble de la production contemporaine issue des mass-media. Il s’agira aussi d’interroger la spécificité britannique du terme « rude », qui se donne outre-Manche comme allant de soi, entre grossièreté et dégoût, souvent associés aux tabloïds. Le concept de « rude » ne se limite pourtant pas à l’obscénité, comme on a pu le constater lors de l’exposition Rude Britannia : British Comic Art (Tate Britain, 2010). On pourra ainsi étudier en détails les zones de contact entre l’art et le divertissement populaire.
Quelques axes, non exclusifs, autour desquels les propositions pourront s’articuler :
– Influence et héritage de Gillray (dessin de presse, tabloïds britanniques, art contemporain, télévision)
– Appétence pour le monstrueux, espace public et style sensationnaliste
– Le « rude » : grossièreté ? violence ? humour ? mauvais goût ?
– Les relations entre l’estampe satirique, objet public et objet de consommation et l’esthétique du « rude »
– Gillray, père fondateur d’un certain type de caricature politique britannique (editorial cartooning) ?
– La dimension commerciale et spectaculaire du « rude », de Gillray à nos jours
– Petits et grands collectionneurs (de l’estampe à l’art contemporain) : exposition de sa collection et exhibition de soi
Les propositions de communications (250 mots maximum), pour des interventions de 20 mn, sont à envoyer avant le 15 octobre 2015 à Brigitte Friant-Kessler et Morgan Labar (b.friant@free.fr et morganlabar@gmail.com). La liste des propositions retenues sera communiquée fin octobre.
Gillray after Gillray : résonances et influences du « rude » du XVIIIe siècle à nos jours
Paris, INHA, Galerie Colbert, salle Vasari
29 Janvier 2016
Responsabilité scientifique :
Brigitte Friant-Kessler (MCF, Valenciennes) et Morgan Labar (Doctorant, HiCSA, Paris 1)
Brigitte FRIANT-KESSLER
Maître de conférences en langues et cultures anglophones
CALHISTE EA 4343
Université de Valenciennes
Brigitte.Friant-Kessler@univ-valenciennes.fr ou b.friant@free.fr
Morgan LABAR
Doctorant contractuel en Histoire de l’art (ED441)
HiCSA, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
morganlabar@gmail.com
***
Gillray after Gillray: echoes and influences of Rude Britannia, then and now
Paris, INHA, Galerie Colbert, salle Vasari
January 29, 2016
Organisers : Brigitte Friant-Kessler (MCF, Valenciennes) and Morgan Labar (Doctorant, HiCSA, Paris 1)
The year 2015 witnessed a number of exhibitions and conferences devoted to James Gillray’s bicentenary and the artist’s graphic work. But Gillray after Gillray is a study-day aimed at discussing Gillray’s posterity and visual heritage across several areas of British and European culture in the course of a century.
British caricaturists frequently claim to work in the wake of Gillray’s satirical spirit (Ralph Steadman, Gerald Scarfe, Martin Rowson, Steve Bell) and as such manifest their debt to the artist’s approach to the body and to politics. Other artistic forms, on the other hand, may be derived from the Georgian era but in a less obvious manner, for instance, The Chapman Brothers’ envisioning of Capricios is indebted to Goya’s series, but the title Like a Dog Returns to its Vomit Twice appears to be closer to motifs such as digestive discomforts and uncontrolled regurgitation recurrently exploited by Gillray in his prints and drawings.
Looking at graphic afterlives and avatars of Gillray’s caricatures and his particularly vitriolic sense of satire is also an opportunity to extend current critical views on editorial cartooning and contemporary art onto a larger range of satirical forms in mass media. We welcome papers addressing Gillray from a cross-cultural and interdisciplinary viewpoint. Issues raised may cover art-historical approaches, media studies as well as specific case studies of Gillray’s post-Georgian era reception.
Submissions are invited that engage with the following questions, though not exclusively so:
_ What traces of Gillray can be identified in contemporary painting, installation art, video or even TV ?
_ How can we engage with the notion of morbid comic as for instance demonstrated in the works of the Young British Artists.
_ Public space and the aesthetics of graphic satire
_ Politeness, decorum and ‘Rude Britannia’ from 1790 to nowadays
_ British tabloids as part of Gillray’s influence and heritage
_ What exactly is « rude » in British visual and mass media culture ?
_ How far can Gillray been viewed as a founding father of a specific approach to visual satire (editorial cartooning)
_ Art, visual satire as something deliberatly spectacular and shocking
_ Art, commerce and visual satire then and now
Please send proposals (250 words at the most) for 20-minute papers to Brigitte Friant-Kessler et Morgan Labar (b.friant@free.fr et morganlabar@gmail.com) by 15 October 2015. This study-day will be held in French and English.
Brigitte FRIANT-KESSLER
Maître de conférences en langues et cultures anglophones
CALHISTE EA 4343
Université de Valenciennes
Brigitte.Friant-Kessler@univ-valenciennes.fr
ou b.friant@free.fr
Morgan LABAR
Doctorant contractuel en Histoire de l’art (ED441)
HiCSA, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
morganlabar@gmail.com
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