- Date limite d’envoi des propositions : 6 février 2017
- Date et lieu de la journée d’études : jeudi 18 mai 2017, Paris, INHA.
Cette journée d’études organisée par l’association doctorale 19-20 Art contemporain propose d’étudier les interventions urbaines dans leur ensemble, en considérant les pratiques artistiques et architecturales comme un continuum plutôt que comme des réalisations parallèles, divergentes voire opposées.
Trente ans après le colloque « L’art et la ville : urbanisme et art contemporain » qui s’est tenu au Palais du Luxembourg en janvier 1986, il est intéressant d’esquisser un nouvel état des lieux sur la place de l’art et de l’architecture dans la ville. L’explosion de la population urbaine au cours du XIXe a poussé des personnalités diverses à intervenir sur la ville en mutation : philanthropes, politiques, artistes, architectes… L’espace public devient le réceptacle et le miroir de leurs visions et de leurs valeurs, qui s’y sont sédimentées au cours des deux derniers siècles. Des nouvelles théories urbaines du début du XIXe siècle aux smart cities contemporaines, en passant par la reconstruction et les mégastructures des années 1950-60 ou les entreprises de rénovation des années 1970 et 1990, les villes européennes ont été le lieu d’interventions, d’unions et de confrontations avec l’art et l’architecture.
Il s’agit d’étudier le rapport entre créations artistiques et espace public — compris ici au sens large, c’est-à-dire aussi bien physique que métaphorique, constitué d’espaces ouverts ou de lieux clos à usage collectif, qu’ils relèvent du droit privé ou non.
La notion d’intervention évoquée ici se détache d’un découpage nécessairement historique ou typologique, pour mettre en lumière les positionnements et rapports qu’entretiennent ces projets avec la ville. Quatre mots clés, non exhaustifs, peuvent servir de point de départ à cette journée d’études : incarner, réinventer, dialoguer, critiquer.
Incarner :
Comprise comme matérialisation d’une idée, l’incarnation révèle une philosophie et un imaginaire propres à chaque espace, évoluant selon les contextes géographiques et chronologiques. Les actions qui se déroulent au sein de l’espace public, qu’elles soient professionnelles ou non, officielles ou illicites, traduisent une idéologie et lui confèrent une existence tangible à travers un dispositif particulier. Étudier le choix du medium, la place de la technique et la collaboration des acteurs entre eux permet d’exprimer un positionnement intellectuel et un système de valeurs.
Réinventer :
La réinvention d’un espace public désigne des actions destinées à en renouveler les usages. Elle peut s’opérer par des pratiques qui participent à redéfinir sa fonction, sa forme, ses qualités ou encore son sens. La recomposition ou la transformation d’un lieu peuvent donc le doter de nouvelles valeurs ou qualités qui permettent de réinventer la trame urbaine et ses usages. Des espaces en rupture sont alors reliés entre eux, des espaces oubliés sont redécouverts et d’autres enfin voient leur statut entièrement redéfini.
Dialoguer :
Ville géographique et politique, endroit commun d’expression et de convergence d’idées, la polis est en soi un lieu de communication. Toute intervention dans l’espace public ouvre à des dialogues possibles qui se matérialisent par la confrontation de l’œuvre avec son lieu d’ancrage, c’est-à-dire son contexte. Les échanges dans l’espace public s’entendent également au niveau théorique puisque la ville est aussi un espace transdisciplinaire – lieu urbain, architectural, artistique et politique. L’artiste ou l’architecte peuvent rendre visible les dichotomies existantes dans cet espace et établir des dialogues symboliques avec ses habitant-e-s, les édifices ou espaces environnants.
Critiquer :
Pour remettre en cause nos espaces urbains, artistes et architectes formulent des critiques des lieux dans lesquels ils interviennent. Par des performances artistiques et des transformations urbaines, c’est l’usage social ou l’histoire politique du lieu qui sont désignés et condamnés par ces intervenant-e-s. Les espaces pédagogiques, sociaux, culturels et les lieux de consommation autant que les axes de circulations sont occupés et modifiés sous le regard des habitant-e-s, témoins voire acteurs de ces actions critiques. L’intervention peut aussi bien concerner des actions individuelles au vu de la politique de la ville (street art, happening sans autorisation préfectorale) que des commandes publiques au discours critique.
Les propositions peuvent donc se référer à des projets très divers visant à donner une nouvelle valeur à un lieu urbain :
- Projet artistique ou architectural permettant la redécouverte d’un espace délaissé ou oublié ;
- Projet artistique ou architectural destiné à mettre en application une idéologie ou un imaginaire théorique ;
- Projet modifiant la fonction d’un espace urbain ;
- Projet reliant plusieurs espaces urbains en rupture, apportant ainsi une nouvelle continuité à la ville ;
Etc.
Organisée par l’association 19-20 Art contemporain, cette journée d’études est ouverte à toutes les doctorantes et tous les doctorants. Les personnes intéressées doivent envoyer leur bio-bibliographie et leur proposition de communication (entre 2000 et 3000 signes) à association1920@gmail.com avant le 6 février 2017.
Cette journée d’études fera l’objet d’une captation sonore qui sera diffusée sous forme de podcast sur le carnet hypothèse de l’association.
19-20 est l’association doctorale d’histoire de l’art contemporain des universités d’Ile-de-France. Son objectif est de valoriser le travail des étudiantes et des étudiants en thèse dont les recherches portent sur l’art du XIXe au XXIe siècles.
Association 19-20
Galerie Colbert
INHA
2 rue Vivienne
75002 Paris
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