Appel à communication : « Le Symbolisme dans les Balkans de la fin du XIXe siècle à l’entre-deux-guerres : réexamen(s) critique(s) »

Si des travaux récents se sont penchés sur la redéfinition du Symbolisme européen et si des expositions nationales et internationales ont (re)mis à l’honneur l’univers symboliste, une partie de l’Europe semble néanmoins manquer à l’appel de cette vaste entreprise. Très peu présents dans les histoires générales de l’art européen, les Balkans – considérés ici dans leur acception historique et culturelle et non pas seulement géographique – et la production artistique que la critique et l’histoire de l’art locale associe au Symbolisme, constituent une tache blanche dans la cartographie du Symbolisme européen. L’emploi ou le refus même de cette catégorie dans l’histoire de l’art des pays comme la Bulgarie, la Grèce, la Roumanie ou la Serbie n’ont jamais fait l’objet d’études comparatives et n’ont été que très rarement confrontés à la situation occidentale.

Ce colloque se propose avant tout d’aborder des questions liées à la réception du Symbolisme, à l’usage et à la diffusion de termes ou de catégories similaires, connexes ou concurrents dans la critique d’art et dans l’historiographie des Balkans. Il s’agit à cet égard de s’interroger sur les liens existant entre ces questions et les définitions ou acceptions du Symbolisme généralement admises aujourd’hui dans l’histoire de l’art occidental. Des définitions ou des considérations générales ont été proposées par des historiens de l’art occidentaux mais celles-ci ne prennent pas en considération les œuvres rattachées au Symbolisme dans les pays que nous nous proposons d’étudier dans ce colloque : est-ce en raison de l’accès très limité aux sources, généralement indisponibles dans des langues de circulation internationale, ou bien est-ce en raison de la validité problématique de cette catégorie en terre balkanique ?

Au-delà de l’examen de cette catégorie, il s’agit aussi de s’interroger sur la pertinence de concepts comme le centre et la périphérie. La question des transferts culturels et artistiques, non seulement avec l’Europe occidentale – la place capitale de la France et de l’Allemagne mérite, à ce propos, d’être repensée – mais également dans l’espace balkanique, apparaît incontournable et nous nous proposons d’en étudier les divers enjeux. Quels sont les refus ou les ruptures que l’on associe à ce Symbolisme ? Comment a-t-il répondu à la hantise de la modernité – occidentale – ou aux obsessions identitaires de plus en plus soutenues en Bulgarie, Grèce, Roumanie et Serbie ? Cette question est âprement débattue non seulement au tournant du siècle mais également bien après, et le glissement ou plutôt la fusion qui s’opère entre Symbolisme et Sezessionstil mérite d’être analysée.

Les communications pourront s’articuler autour des axes de recherches suivants :

– Définitions et emplois du terme « Symbolisme » dans la critique et l’histoire de l’art balkanique.
– Le Sezessionstil et ses liens avec le Symbolisme
– Indépendance artistique et liberté(s)
– Les réseaux : revues et sociétés artistiques
– Artistes, mécènes et œuvres
– Modèles de référence et sources d’inspiration
– Art et politique. Les questions identitaires
– De l’unité de l’art et des styles : la situation des arts décoratifs
– Circulation, diffusion et réception des œuvres dans l’espace européen

Les propositions des communications, d’une page maximum, accompagnées d’un titre et indiquant les principales sources utilisées, de même qu’un bref curriculum vitae, sont à adresser avant la mi-janvier 2013 à :

-Catherine Méneux (Maître de conférences en histoire de l’art contemporain à l’Université Paris 1) :
catherine.meneux@orange.fr

-Adriana Sotropa (docteur en histoire de l’art contemporain et ATER à l’Université Paris 1) :
asotropa@yahoo.fr

Les réponses seront communiquées au plus tard à la fin du mois de mars 2013.
Les communications auront chacune une durée de vingt minutes.
Les actes de ce colloque feront l’objet d’une publication.

Colloque international organisé par Adriana Sotropa et Catherine Méneux, HiCSA, Université Paris I Panthéon-Sorbonne.

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